les choses ne sont pas prêtes de s'arranger

J'ai eu la curiosité d'aller faire un tour sur le site de l'ENA. Vous savez cette école qui forme l'élite de la République et dont les élèves rejoindront les bataillons de la haute fonction publique.

Ces élèves sont sans surprise, chaque année ils votent pour donner un nom à leur promo. Depuis 1947 donc une soixantaine de nom , et bien il faut s'appeler Simone Veil ou Simone Weil ou Louise Michel (ou alors Croix de Lorraine ou France Combattante) pour en être. 3 femmes en 60 ans ! même si on apprend que lors du dernier vote Simone de Beauvoir a eu quelques voix je ne vois pas de quoi être rassurée sur la façon dont nous serons dirigés dans les années à venir.

La vraie surprise pour moi a été de constater que les effectifs de l'ENA sont loin d'être paritaires. Le site précise que "la promotion 2006-2008 se distingue par un taux de féminisation record de 42,3 %, à comparer aux 21 % de la promotion précédente". Ouf ! mais il semblerait que l'ENA applique la méthode Coué car si il y a bien 37 filles pour 46 garçons en 2006/2008 il s'agit un accident, la promotion 2007/2009 ne comptant plus que 26 femmes pour 64 hommes.

Je savais qu'on trouve moins de femmes dans les filières scientifiques, mais je ne pensais pas que c'était aussi le cas à l'ENA , Quelqu'un se préoccupe-t-il de cette question ?

Lectrices, si parmi vous il y a des représentantes de GEF (Grandes écoles au féminin) je suis intéressée par toute analyse sur le sujet.

ena1959.jpg

Commentaires

1. Le 05/09/2008, 13:38 par oupsman

Il faudrait commencer au commencement : quelle est la proportion de femmes demandant à intégrer cette école ? Si c'est à peu près paritaire, OK. Sinon, il y'a peut être un problème de fond à traiter.

2. Le 05/09/2008, 18:13 par isabelle

Il existe l'association des femmes haut fonctionnaires : http://www.administrationmoderne.co... . Elles s'étonnent que la fonction publique ne donne pas l'exemple en en matière de parité professionnelle...

3. Le 05/09/2008, 18:37 par Léna

Le problème date au moins du collège si ce n'est plus (option en seconde avec 3 filles dont deux larguées et moi et 25 mecs) et est très criant lors du choix d'orientation (après la Terminale) mais ne vient pas de cette année. L'élève la plus brillante voulait faire infirmière, tous les profs lui ont dit qu'elle pouvait mieux faire mais elle s'y est tenue (tant mieux pour elle, elle a très bien réussi son cursus d'ailleurs). Problème d'éducation dès l'enfance à mon avis.

4. Le 05/09/2008, 21:50 par olympe

Je pense comme Léna que les raisons sont très profondes. Oupsman, j'ignore si beaucoup de filles passent le concours mais je pense que non. Parcequ'elles ont beau avoir de meilleurs résultats que les garçons elles s'autolimitent. Les filles ne se lancent dans une compétition qu'avec des chances raisonnables de réussir , les garçons eux se lancent (et ils ont raison).
ce qui est incroyable c'est que l'ENA et les pouvoirs publiques ne se soient pas préoccupés de cette question.

Léna ton lien ne fonctionne pas
Isabelle merci pour le lien

5. Le 05/09/2008, 23:14 par oupsman

Olympe, ne serait-ce pas le fond du problème justement ? Si les filles (et les femmes, ultérieurement) se lançaient dans la compétition pour grimper de plus en plus haut, sans forcément avoir de grandes chances de réussir, est-ce qu'elles n'arriveraient pas justement à grimper sur la plus haute marche ?

Devise shadok : "en essayant continuellement, on finit par réussir. Donc plus ça rate, plus on a de chances que ça marche"

Je pensais que l'état d'esprit "je me lance que si j'ai de bonnes chances de réussir" était plus masculin que féminin. Je suis assez surpris, je dois le dire.

6. Le 06/09/2008, 00:10 par Mellie

Pas de lien direct avec le post, mais bien avec ton blog
La dernière campagne de publicité du conseil général d'aquitaine qui s'étale en ce moment sur les murs de ma ville: http://region.aquitaine.fr/vie-de-l...
2 des visuels sont présentés dans l'article, les 2 autres sont visibles sur http://region.aquitaine.fr/IMG/jpg/... et http://region.aquitaine.fr/IMG/jpg/...

.....

7. Le 06/09/2008, 18:50 par brazz

Bien sur, ça commence tôt, à l'école et même malheureusement à la maison, etc... mais ça on le disais déja dans les années 70 et on pensait que ça aller changer. Bon, c'est vrai que cela a évolué dans certains domaines mais en général c'est resté plus symbolique qu'autre chose. Pourqui n'impose t on pas la parité obligatoire au recrutement ? D'accord, je sais ce qu'on va dire encore, ça va favoriser des gens qui ne sont pas forcément les meilleures, etc... Et alors ? De toutes façons quand on voit le résultat d'un demi siècle d'ENA hommes, ça n'est pas difficile de faire mieux ! Et ceci ne s'applique pas uniquement à l'ENA bien entendu...

8. Le 06/09/2008, 18:58 par greglemillionaire

les choses ne sont pas __prêtes__ de s'arranger. !
Avant de regarder le site de l'ENA vous pourriez jeter un œil sur celui de l'Académie Française où les choses ne sont pas __près__ de s'arranger.

9. Le 08/09/2008, 08:13 par olympe

@oupsman, justement je détaille ce comportement dans mon article.

@ Mellie, merci pour tes lliens. effectivement cela semble un peu fort. Il n'y a pas d'affiche avec des femmes ? j'avais remarqué la même chose l'année dernière, il y a eu gare de Lyon pendant plusieurs mois une campagne pour la région Rhone Alpes (je crois) qui montrait des gens en train de faire leur métier et seulement 1 ou 2 avec des femmes, comme si ce que font les femmes n'avait pas d'importance.

@gregmillionaire, tu as raison mais l'ENA c'est la France de demain , l'académie c'est plutôt celle d'hier (ce qui n'excuse pas évidemment le manque de femmes)

@brazz: quand on voit le résultat....alors je suis d'accord à 100§% je défends l'idée que la présence des femmes change les choses. c'est une idée qui ne fait néanmoins pas l'unanimité parmi les féministes