Ministre et bébé

Rachida Dati a accouché, ça n'a pas pu vous échapper.

Entendons nous bien, je ne discuterai pas ici de sa politique ou de sa personnalité et je me contrefiche de savoir qui est le père du bébé. Je rends néanmoins hommage à son courage, elle a poursuivi nombre de ses activités ces dernières semaines et si une grossesse n'est pas une maladie ce n'est pas non plus un parcours de santé. Les déplacements et les réceptions à plus de 8 mois de grossesse c'est indéniablement fatiguant.

Ce qui va se passer dans les prochaines semaines sera intéressant à observer, même si elle n'est pas la première femme ministre en exercice à accoucher. La question à laquelle Mme Dati et le gouvernement vont apporter une réponse est celle de savoir comment une femme peut concilier carrière et maternité. Bien entendu si il s'agissait d'un ministre homme qui était devenu papa, personne ne se poserait la question, personne ne se l'est jamais posée (voir un précédent billet sur le sujet)

Va-t-elle quitter ses fonctions ?

D'après Le Monde "selon un scénario avancé par des éditorialistes, son accouchement et le congé qui devrait suivre pourraient être l'occasion d'un changement de portefeuille au sein du gouvernement à la faveur du remaniement technique prévu fin janvier." Ce serait évidemment un très mauvais signal pour toutes les femmes enceintes qui craignent de ne plus retrouver leur poste en l'état à leur retour. Leur situation n'est bien sûr pas comparable, et le droit du travail protecteur à leur endroit, mais symboliquement profiter d'un congé maternité pour évincer une ministre c'est concrétiser l'idée qu'une absence, fût-elle pour une bonne cause, est pénalisante.Porte-Bebe-Home.png

Combien de temps va-t-elle s'arrêter ?

On a pu lire dans tous les journaux qu'elle ne s'arrêterait que quelques jours. Le JDD précise même que si "longtemps, on a parlé d'un délai d'une semaine. On parle désormais de deux jours seulement."

Je précise au passage que le droit du travail est clair sur le sujet, et je suppose que la même règle s'applique aux fonctionnaires. Mais j'ignore quel est le statut juridique d'une ministre.

"Les femmes ne peuvent être occupées pendant une période de 8 semaines au total avant et après leur accouchement. Il est interdit d'employer les femmes en couches dans les 6 semaines qui suivent leur délivrance."

Si Mme Dati s'arrête une semaine, c'est (outre sa santé), la maternité qu'elle sacrifie. Parceque pour se remettre physiquement et moralement, faire connaissance avec son bébé, construire une relation d'attachement, c'est court. Qu'on le veuille ou non un bébé de quelques semaines a un intense besoin de la présence de sa mère.Et je ne parle même pas d'allaitement.

C'est aussi un bien mauvais exemple qu'elle donne. Il y a des femmes cadres de haut niveau dont l'employeur ne comprendra pas qu'elles aient besoin de plus d'1 semaines d'arrêt.

Par contre si elle s'arrête plusieurs semaines c'est sa carrière qui risque d'en prendre un coup. Elle a, parait-il, des réformes importantes à mener. Difficile de le faire en s'absentant longtemps et en en cas d'événements importants, de révolte des avocats, d'émeutes dans les prisons et je ne sais quoi encore qui sera l'interlocuteur au gouvernement ?

Carme Chacon, à la tête du ministère espagnol de la Défense, a donné naissance à un fils cette année. Pendant toute la durée de son congé maternité, c'est le ministre de l’Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, qui a assuré l'intérim. son absence n'aurait pas dépassé huit semaines et elle a pu participer pendant son congé aux réunions hebdomadaires du Conseil des ministres.

Une solution intermédiaire qui n'est cependant possible qu'à condition que la confiance règne entre les différents acteurs !

Notons, qu'en France, contrairement à d'autres pays rien n'est prévu pour les femmes parlementaires, à fortiori les ministres qui s'arrêtent pour cause de maternité. (cf article de RUE 89 sur le sujet).

Un bébé au conseil des ministres ?

D'autres solutions sont à imaginer. Il est bien évident que, si elle reste au gouvernement Mme Dati peut suivre de chez elle les dossiers importants, y recevoir ses mails etc.. elle peut par contre s'économiser nombres de réunions, les cérémonies de voeux et autres obligations. Elle peut aussi, après son arrêt d'une durée raisonnable, y aller avec son bébé. Je ne serai pas choquée de voir l'argent de la République utilisé pour organiser une nurserie à coté de son bureau.

Qu'en pensez-vous ?

(image)

Commentaires

1. Le 04/01/2009, 16:51 par La poule pondeuse

Je suis bien d'accord que ce micro-congé de maternité n'est pas un service à rendre aux femmes ; certains en déduiront bien vite que celles qui osent prendre la totalité (voire un arrêt patho avant/après) sont de grosses feignasses démotivées. Soit dit en passant, le fait que l'Etat fasse fi de ses propres lois, surtout en matière de droit du travail, est loin d'être un cas isolé (personnellement j'en suis à mon 4ème CDD de 3 ans avec l'Etat ou une de ses émanations... sans compter les retards de paiement généralisés au ministère de l'éducation nationale -duquel j'ai un temps dépendu).
Personnellement je ne vois pas pourquoi on ne nommerait pas un ministre intérimaire, le temps de son congé, de la même façon que certaines boîtes recrutent des CDD/intérimaires pour remplacer les femmes en congé mat'. Il est clair qu'un remaniement ministériel ne serait pas un message très positif pour la cause des femmes, en même temps l'emploi de ministre comporte un certain nombre d'avantages qui compensent son caractère hautement précaire. En tout cas je ne serais pas choquée qu'elle établisse une nursery au ministère, ou qu'elle allaite pendant ses fonctions (cf les députées suédoises qui allaiteraient au parlement, ou récemment Sarah Palin).
Espérons que le gouvernement en profite pour combler le vide sur le sujet.

2. Le 04/01/2009, 17:16 par Viginie

Vu que la presse prète à Madame Dati un siège éjectable, je ne pense pas que ce seront ces questions qui seront posées.
Cela dit, je serai la première consternée si elle n'utilisait pas dans son entièreté ses congés maternités.
Déjà que nos droits sociaux s'en vont, doucement mais surement.

Et puis encore une fois, comme j'ai pu le dire dans des commentaires précédents, j'espère que le père aura sa place en tant que père....

3. Le 04/01/2009, 17:27 par mebahel

En effet, un des pbmes est que la position politique de Dati était déjà menacée, du fait même de ses activités de ministre (contenant et contenu, ses réformes 'passent' mal auprès de ses administré-e-s), et il se dit que si elle n'avait pas été enceinte elle aurait viré rapidement.
De fait, cela noie la problématique autour de l'employabilité d'une femme enceinte puis juste accouchée: elle a droit à ses congés mais a droit aussi à retrouver son poste initial.Droits qui, comme remarqué ci haut, sont battus en brèche régulièrement.
A côté de ça, en effet, Mme Dati a des possibilités de garde d'enfant, ou les moyens pour, que bien des femmes n'ont pas.
Et quel que soit le père, espérons qu'il prendra toute sa place.

4. Le 04/01/2009, 17:43 par fleche

Pour construire sa relation avec l'enfant, il faut du temps, de la patience et de la sérénité.
Je ne sais pas si Mme Dati aura le temps et la sérénité.

Il se dit beaucoup en effet qu'elle serait sur un siège éjectable. Si elle ne reste pas ministre, la confusion aura toute sa place.

Si elle reste au gouvernement, je ne vois pas ce qui pourrait l'empêcher d'allaiter si elle le fait et de continuer son mandat avec son bébé. J'imagine qu'elle a du personnel pour lui réduire ses tâches ménagères.

5. Le 04/01/2009, 18:42 par marie laure

Le statut d'élus ou de députés ou de ministre n'a rien à voir avec le statut de salarié. Aussi, je ne suis pas choquée que la loi n'ait rien prévu. Soulignons que pour les professions libérales, il n'y a rien non plus (ou une misère), sinon prendre ses précautions avant (je sais, j'ai donné!).
Veillons à ce que des amalgames trop rapides ne soient pas faits et n'oublions pas que des milliers de femmes non seulement n'ont pas de protection vs un congés maternité, mais qu'en outre, elles disposent souvent de beaucoup moins de revenus que Madame Dati.

Je note aussi "Je ne serai pas choquée de voir l'argent de la République utilisé pour organiser une nurserie à coté de son bureau". Et bien moi, oui, je serai choquée !

Car combien de femmes actives ne disposent pas de crèches dans leur entreprise ? Combien ont même du mal à trouver des crèches et doivent se tourner vers des nourrices agréées ou non ? Combien disposent des revenus nécessaires ?

6. Le 04/01/2009, 19:26 par olympe

merci de tous vos points de vue. C'est intéressant de constater que nous n'avons pas toutes le même avis.

C'est vrai que sa position en tant que ministre est délicate, mais je trouverai honteux que sa maternité serve de prétexte à son éjection.

Virginie, Mebahel, Marie Laure c'est certain que Mme Dati a des moyens que les autres n'ont pas, mais comme vous le savez l'argent ne fait pas le bonheur ;-) . et sa situation me semble exemplaire pour toutes les femmes cadres. Toutes proportions gardées celles-ci ont à répondre aux mêmes questions : congé maternité complet ou pas ? si je fais un bébé est ce que je vais rater une promotion ? si je rentre tard le soir est ce que mon bébé en pâtira ? etc...bien sûr elles ont les moyens de payer une nounou mais elles peuvent aussi avoir envie de s'occuper de leur enfant et là personne ne leur facilite rien (essayez donc d'amener un bébé au bureau pour voir). Le thème de mon blog étant l'accession des femmes aux plus hautes responsabilités je ne peux pas faire l'économie de ces réflexions même si elles semblent des problèmes de riches

Marie Laure je connais le statut des travailleuses indépendantes... pas normal. des progrès ont été fait du point de vue de la loi mais ça ne résout pas les questions de continuité de l'activité, de maintien de la clientèle .

Christine, le sujet que tu abordes constitue je pense LE sujet de débat, peut être même une ligne de fracture parmi les féministes. je fais partie de celles qui pensent qu'un petit enfant à intensément besoin d'une mère ou d'un père maternant (et que c'est mieux si il a 2 adultes référents qui peuvent d'ailleurs effectivement être du même sexe) , que la maternité n'est pas un esclavage depuis que les femmes ont la maitrise de leur fécondité mais que c'est la société qui n'aide pas les mères en ne leur permettant pas de concilier tout ce qu'elles ont envie de concilier. ce n'est pas un stéréotype

7. Le 04/01/2009, 21:28 par mebahel

" mais je trouverai honteux que sa maternité serve de prétexte à son éjection." => mais justement c'est l'inverse: ce qu'on entend, (enfin ce que j'ai entendu moi) c'est qu'elle ne peut être éjectée à cause/grâce à sa maternité, car cela ferait hurler les féministes (pour une fois que les féministes font peur, lol), ce qui est une autre façon de montrer aussi que la maternité pose pbme au lieu d'être intégrée dans la vie sociale, politique et économique.
Pour la pconstruction psychoaffective du bébé, il faut effectivement une figure suffisamment bonne (cf Winnicott) qu'on va dire 'maternante' de quelque sexe qu'elle soit ET une figure permettant la tiercité.
La maternité ne devrait pas être un esclavage, ni une contrainte, ni un handicap dans la vie professionnelle, ni être survendue comme THE destin qui donne aux femmes leur identité..Bref, on n'est pas rendu-e-s.

8. Le 04/01/2009, 21:32 par mebahel

Ca me fait penser au blog de mamazon:
http://www.monhommeaufoyer.com/
"Mon homme reste au foyer pour s'occuper de nos (nombreux) enfants. Morceaux de vie chez les Zonzon, par Mamazon, épouse de Papazon"

9. Le 05/01/2009, 17:48 par mebahel

C'est intéressant ce que tu dis là, Emelire: la politique sans humanité de ce gouvernement et cette grossesse/naissance instrumentalisée de cette façon (différente et différemment de celle de S.Royal qu'on ne manque pas de remettre en mémoire) .. assez triste, comme tu le dis bien.

10. Le 05/01/2009, 18:32 par olympe

Mebahel, je connais ce blog sympa . j'aurais bien fait un topo sur le congé paternité qui devrait être aussi obligatoire pour les pères, mais en l'occurence ça ne marche pas pour Rachida Dati.
Emelire tu as raison, c'est le symptome du manque de coeur de ce gouvernement

11. Le 05/01/2009, 19:29 par frieda l'écuyère

Difficile d'avoir un avis, en effet, comme l'a dit Emelire. Je trouve que cette naissance casée pécipitamment entre deux dossiers un lendemain de réveillon (césarienne programmée de longue date) est assez symptômatique : un grand événement privé ravalé au rang de péripétie de manière publique. Je ne crois pas que la situation de Rachida Dati soit très confortable et elle ne le serait de toute façon pas s'il n'y avait eu cette maternité, mais cet aspect privé interfère nécessairement avec un statut de ministre contesté.
Je rejoins Christine sur la maternité qui enferme (la fracture féministe, donc ?), il s'agit toujours selon moi de ces fameux domaines d'excellence qu'"on" laisse volontiers aux femmes, à l'exemple du repassage - toutes proportions gardées - tout simplement parce que les hommes ne le convoitent pas, ce domaine d'excellence-là.
Quant à l'identité du père, contrairement à Emelire cette fois, je ne vois pas en quoi il serait nécessaire de l'évoquer (sinon bien sûr directement avec la petite fille concernée), paillette de sperme, homme engagé ailleurs ou simple souci de discrétion, cela me paraît un droit élémentaire à la vie privée. Mais comme souvent avec les people (les politiques sont désormais de people comme les autres ou presque), il y a eu un problème de cohérence et on reproche à Rachida Dati d'avoir voulu cacher après avoir beaucoup dévoilé...

12. Le 05/01/2009, 19:29 par frieda l'écuyère

Difficile d'avoir un avis, en effet, comme l'a dit Emelire. Je trouve que cette naissance casée pécipitamment entre deux dossiers un lendemain de réveillon (césarienne programmée de longue date) est assez symptômatique : un grand événement privé ravalé au rang de péripétie de manière publique. Je ne crois pas que la situation de Rachida Dati soit très confortable et elle ne le serait de toute façon pas s'il n'y avait eu cette maternité, mais cet aspect privé interfère nécessairement avec un statut de ministre contesté.
Je rejoins Christine sur la maternité qui enferme (la fracture féministe, donc ?), il s'agit toujours selon moi de ces fameux domaines d'excellence qu'"on" laisse volontiers aux femmes, à l'exemple du repassage - toutes proportions gardées - tout simplement parce que les hommes ne le convoitent pas, ce domaine d'excellence-là.
Quant à l'identité du père, contrairement à Emelire cette fois, je ne vois pas en quoi il serait nécessaire de l'évoquer (sinon bien sûr directement avec la petite fille concernée), paillette de sperme, homme engagé ailleurs ou simple souci de discrétion, cela me paraît un droit élémentaire à la vie privée. Mais comme souvent avec les people (les politiques sont désormais de people comme les autres ou presque), il y a eu un problème de cohérence et on reproche à Rachida Dati d'avoir voulu cacher après avoir beaucoup dévoilé...

13. Le 05/01/2009, 21:12 par emanu124

Franchement.... Je m'en contrecogne..
Elle aurait pu accoucher d'une portée de dalmatiens que ce serait la même chose.
Aucun intérêt.
Pas sur l'histoire du congés maternité, sur celle de Dati.

14. Le 05/01/2009, 21:20 par k.

Je change de sujet : que pensez-vous de ces femmes journalistes qui refusent la légion d'honneur ?
(http://www.lemonde.fr/actualite-med...)

Excès de modestie de la part de ces journalistes (penser ne pas mériter un tel honneur) ?

Excès de zèle de la part des personnes qui ont conçu la liste des derniers "récompensés" (puisque sa publication au JO a été retardée afin -semble-t-il- d'arriver à une presque parité) et ne les en ont même pas informé auparavant ?

15. Le 05/01/2009, 21:43 par olympe

comme je l'ai dit moi aussi je me fiche de savoir qui est le père c'est son histoire à elle et à sa fille. par contre si elle avait eu des dalmatiens j'avoue que ma curiosité aurait été éveillée :-))

K, oui j'ai vu cet article. ma première réaction a été de penser "c'est bien les femmes ça. refuser les décorations (qui sont des hochets on est d'accord) mais qui sont respectées dans certains milieux (dans les réunions où je vais tous ceux qui ont le droit d'arborer un ruban bleu ou rouge en sont très fiers et ne l'oublient jamais) , mais il faudrait en réalité savoir si ça arrive aussi que des hommes refusent et dans quelles proportions.

16. Le 05/01/2009, 21:59 par ali

D'après Wikipédia, voilà une liste de gens qui ont refusé, femmes et hommes (je n'ai pas compté)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Offici...

Je trouve, au sujet du mystère de l'identité du père, que c'est plutôt bon signe que le coté privé de l'affaire soit respecté (je ne regarde pas la télé, mais j'ai cru le comprendre), que Dati reste la ministre et qu'elle n'ai de comptes à rendre à personne pour le reste.
(bon, c'était sans faire de la politique)

17. Le 06/01/2009, 00:12 par muse

Dati est confrontée à un double problème: être mère en étant ministre et la déchéance de son poste. Elle ne peut donc pas se permettre d'apparaître faible dans quelque circonstance que ce soit. Elle n'a pas le choix de s'arrêter. Parce que si elle s'arrête, elle est morte à la fois politiquement et socialement.

Comprenez bien. Cette femme a tout fait pour arriver là où elle est malgré les difficultés, le machisme, les luttes intestines...etc.
Le poste qu'elle a représente pour elle un défi. Parce qu'elle est parmi les premières femmes issues de l'immigration à un poste de pouvoir important. Et parce que même si ça a été peut-être plus facile pour elle que ça ne l'est pour d'autres, elle porte tout le poids des combats et des espoirs de la communauté maghrébine et en plus de la communauté féminine maghrébine (encore majoritairement inféodée vis à vis des hommes sans véritablement d'indépendance de choix de vie, tant professionnelle que personnelle). C'est lourd à porter. Peut-être même écrasant, d'autant plus avec un président qui finalement lui dicte tout dans son job tout en faisant mine de lui faire confiance.
Comment arriver à placer une vie personnelle dans tout ça quand on porte autant ? Pas évident...

Remarquez que la plupart des autres ministres femmes sont plus âgées, elles ont dépassé pour la plupart l'âge d'être mère et les questionnements, les décisions qui vont avec.
Et pour couronner le tout, on est en plein revival ultraréac conservateur...ça prête pas à l'épanouissement féminin.

La position de Dati n'en devient que plus difficile à tenir.
Malgré la difficulté elle devient mère. Elle fait par cette grossesse une forme de pied de nez, de doigt d'honneur à cette espèce de renonciation à une vie privée que devraient faire la plupart des ministres femmes pour être aux responsabilités. C'est déjà énorme.

Actuellement, au gouvernement, elle est en disgrâce. Chacun guette le moment où Sarko la renverra. On ne lui a accordé de sursis que parce qu'elle était enceinte. Donc si elle ne se remobilise pas aussitôt professionnellement, elle disparaîtra.

Dati évidemment a de quoi vivre largement, des moyens pour aménager son temps, faire garder son enfant.
Mais dans la démarche qu'elle a fait au départ de carrière et de positionnement, si elle ne tient pas son poste, sa vie pro sera un échec retentissant.

Parce que si elle se consacre à son bébé, elle sera jugée égoïste et l'on considèrera encore plus qu'une femme ne peut pas travailler et avoir des enfants.
Et c'est déjà tellement le discours qu'on nous tient...

Pourquoi croyez-vous que plus de 80% des contrats précaires sont assumés par des femmes? Parce qu'ainsi, on les éloigne de toute forme de vie choisie. Et c'est très important pour nombre de sociétés et de politiques que les femmes soient dans une forme de fatalité de vie parce qu'ainsi l'homme les soumet totalement. Et c'est parce qu'il soumet un autre être qu'il se sent puissant.

L'autorité masculine tient en partie sur la base suivante: le maintien des femmes dans la soumission.
Ca peut être religieux, politique mais aussi économique.

Chez nous c'est surtout une pression sur nous les femmes en vue de notre soumission économique.
On nous cantonne déjà dans des études scolaires et des métiers qui sont censés être plus pour nous (en fait qui gonflent les hommes et qu'ils délaissent)...On nous gargarise avec une éducation où pour être heureuse il faut surtout un homme qui sera le prince charmant et qui nous fera de beaux enfants. Notre réalisation professionnelle, notre autonomie, ça reste secondaire.

Et c'est peut-être ça le dramatique de l'histoire. Parce que même si les temps ont changé, le travail professionnel d'une femme n'est toujours pas considéré comme nécessaire à son épanouissement, à son autonomie.
C'est encore trop considéré comme un travail de complément, voire de confort.

La société n'a pas encore intégré (et encore moins en politique) le fait qu'une femme ait envie d'une vie pro active et que tout dans sa vie ne tourne pas autour d'une vie maternelle et de la gestion domestique.

Bien sûr on a eu la vague dans les années 80 des femmes actives mais très vite la société a donné une image de mauvaises femmes, de mauvaises mères à celles qui choisissaient de s'épanouir dans un travail de leur choix.

Il fallait culpabiliser les femmes de cette autonomie conquise en grande partie par les féministes. Si l'on concevait que les femmes travaillent, il fallait leur faire le moins de place possible et qu'elles aient dans leur parcours le plus de difficultés qui les feraient renoncer à atteindre des postes importants.

Et l'effet n'a pas tardé. Aujourd'hui c'est quand même terrible de constater que de plus en plus, les femmes actives sont confrontées soit à se sacrifier professionnellement si elles veulent avoir une vie de famille (ce qu'elles font le plus souvent en acceptant des boulots peu payés et à temps partiel subi le plus souvent et pas choisi) soit renoncer à avoir une famille pour pouvoir travailler et se réaliser.

Personnellement moi cette situation me révolte.
Et encore nous avons la chance en France d'avoir des modes de garde diversifiés et surtout une école maternelle qui nous permet à nous les femmes de ne pas interrompre notre vie pro.

Mais quand je vois nos voisines allemandes par exemple, elles sont de plus en plus confrontées au choix soit de travailler et de renoncer à la maternité, soit de renoncer à avoir un travail et pouvoir être mère.

Je ne veux pas avoir à faire ce choix que la société actuelle veut m'imposer.
Je suis prof vacataire. Mon travail me plait mais je ne suis pas fonctionnaire ni en CDI et mes contrats peuvent ne pas être renouvelés d'une année sur l'autre (j'en ai 6 différents). Donc faut que je calcule ma grossesse, mon accouchement pour pouvoir continuer de travailler sinon c'est ma mort professionnelle. J'aime mon métier passionnément. Ca me fait du bien, ça me rend heureuse et j'ai pas envie d'y renoncer.
Et je veux être maman aussi. J'ai pas envie de payer le fait d'aimer mon travail non plus que payer financièrement jusqu'à la fin de mes jours parce qu'à un moment donné j'ai voulu un enfant donc éjectée du monde du travail.

Aucun homme ne paye le prix fort pour s'épanouir au travail non plus qu'il ne paye le prix fort pour avoir un enfant.
Pourquoi? Parce que ce prix, c'est nous les femmes qui le payons pour le couple: notre grossesse au lieu de pouvoir être bien vécue elle est une tare sociale, un handicap du point de vue économique (même si la loi nous protège théoriquement) et c'est une façon aussi de nous maintenir hors des sphères sociales, culturelles, décisionnelles et donc des instances de pouvoir, tout en nous contraignant à assurer et assumer un rôle éducatif et ménager total. Et ce n'est pas du tout normal.

Mais ce qui ne lasse pas de m'étonner encore plus que tout et me révolte, c'est qu'on dirait que la plupart des femmes ont accepté tout ça sans se dire que c'était injuste, dégueulasse...
Nous devons avoir encore un sacré paquet de culpabilité sur les épaules pour non seulement renoncer à nous-mêmes sans trop nous interroger sur nos désirs profonds, mais endosser des doubles voire triples journées de travail et éduquer nos enfants sans jamais remettre en question la société machiste et cette aberration qui pèse sur nos destinées...

Personnellement, j'ai envie d'échapper à cette espèce de fatalité que la société économique tente de nous imposer.

J'ai envie de me rebeller.
De trouver une troisième voie qui même si je suis pas fonctionnaire ou en CDI, me permettra et d'être maman mais aussi de travailler comme je l'entends et de m'épanouir dans mon job.

Marre qu'on tente de me mettre face à une situation où quoi que je fasse je suis perdante et enfermée sans pouvoir rien décider librement.

Je me dis que peut-être à sa façon, même si elle s'y prend mal, c'est aussi un peu ce que tente de créer Dati. Une troisième voie qui lui permettre d'être femme active et mère.

Je suis pas du tout de son bord politique, pas du tout dans ses idées, mais je peux comprendre l'inconfort de sa position et la difficulté d'arriver à concilier métier et vie privée familiale.

Je me sens, sans avoir ni ses moyens ni son train de vie ni ses possibilités, dans un processus similaire d'autodétermination à la fois pro et privée.

Je suis pas sûre que les médias aient pris conscience de ce qui est en train de se jouer comme challenge et la pression à tous niveaux sur les épaules de la ministre.
Ils sont plus dans une vision réductrice et finalement assez traditionnaliste.

C'est en quelque sorte plus facile de jouer aux devinettes sur le nom du géniteur que de s'interroger sur les luttes d'une femme qui tente de tout concilier. C'est plus vendeur, ça rapporte plus de caillasse et ça permet aussi de pouvoir blâmer à bon compte via une seule et même personne, toutes les femmes qui tenteraient une démarche similaire.

Là aussi, médiatiquement parlant, y a des gros gros gros progrès à faire pour sortir d'une vision étriquée et méprisante des femmes qui travaillent comme des femmes politiques et qui ont aussi une vie personnelle et familiale...

18. Le 06/01/2009, 11:46 par mebahel

Merci pour ton très pertinent comm, muse, et pour ton témoignage.
Dati, en soi, je m'en fiche mais sa position, ce qu'il se passe pour elle et la médiatisation autour, ça concerne toutes les femmes, notamment en cette période de backlash, où la maternité est haussée au rang de mythe identitaire et de complétude 'pour une femme', avec donc la pression à la perfection qui y est associée.

19. Le 06/01/2009, 18:23 par rififi

ce qui me gêne dans cette histoire, c'est que j'ai la désagréable impression que mme Dati a géré cette naissance comme un rendez-vous professionnel bien programmé dans son calendrier. Comme si pour développer son plan de carrière il lui fallait passer par la case "maman".
contrairement à muse je ne dirais pas "Malgré la difficulté elle devient mère" mais "<b>à cause</b> de la difficulté elle devient mère", pour le statut social, pour le droit à la parole, l'autorité.
Comme Emelire je trouve tout ça sordide et triste, je n'ai jamais ressenti chez elle d'attente heureuse d'un enfant à venir, et la façon même dont elle a annoncé sa maternité ; elle ne s'est pas contenté de dire que le nom du père ne regardait qu'elle (et l'enfant), mais elle a ouvert la porte à toutes les suspicions et interprétations en disant "ma vie est compliquée". résultat, c'est le grand déballage derrière, inévitable et provoqué.
Outre son statut de ministre tout de même particulier, c'est pour ça que je ne peux pas voir en elle une représentation valable pour les femmes cadres

20. Le 06/01/2009, 19:03 par Fab

Eh bien voilà une diversité réjouissante à laquelle je vais ajouter ma touche.
Qu'elle aie accouché d'un hamster fait avec Georges Bush, je m'en tape.
Ce qu'elle fait de son "congé" maternité m'intéresse par contre.
Dati fait partie d'un gouvernement qui méconnait et méprise l'importance de la période de la petite enfance .
Fait partie d'une société qui les méconnait et méprise: un signe en est- par exemple- les propos de Darcos du 3 juillet sur les enseignants de maternelle et les réactions qu'on peut lire dans la blogosphère sur ces déclarations (http://www.cafepedagogique.net/lesd... et par ex : http://www.rue89.com/2008/09/21/la-...) .
Les enseignant poussent des cris dorfraie vexés, et au fond ils abondent dans le sens qui est que s'occuper des chairds est une activité dévalorisée et dévalorisante- surtout si elle n'est pas rémunérée.

Alors oui c'est dur pour une femme de"tout concilier".
Dur d'être mère et d'avoir un travail salarié ou indépendant.
Dur d'être mère et ne ne pas avoir un revenu décent.

Etpour Frieda qui compare la maternité au repassage comme un domaine d'excellence que les hommes nous laisse, elle est victime du de la progande des hommes: le féminisme tronqué! celui qui oublie que la femme est une Femme....et non pas un clone de l'homme.
Parce que le repassage c'est bien de la merde mais la maternité, ma poulette, il y a la une richesse un trésor une puissance 'ne serait ce déjà que dans l'accouchement qu'on nous vole si souvent...( et les gynécos sont majoritarement des hommes) qui fait peur aux petis males qui ne peuven tni porter ni enfanter......

La maternité qui enferme c'est celle que propose notre société déshumaniseée: à oi si tu le veux de ne pas te laisser enfermer....
A nous de changer le monde pour ne pas nous laisser enfermer: que nous voulions travailler vite après bébé ou longtemps après: AU CHOIX.
Sans jugement d'un coté comme de l'autre.

Le pb c'est que le féminisme français a du pour changer les choses déboulonner le statut "mère" pour libérer la femme: que reste t i l aujourd'hui à celles qui choisissent de n'être "que" mère? RIEN ce sont les intouchables de la société actuelle.

Du coup on peut penser sans frémir des âneries du style: la mère n'est pas la seule qui peut bien s'occuper du bébé après la naissance: ah ouais? béb sort du bide et hop il s'adapte direct au monde extérieur avec d'autres odeurs et d'autres bras étrangers: no pb!!!!!
Bien sur que les premiers mois avant que cette misérable larve dépendante qu'est le bébé humain c'est la mère qu'il lui faut en premier choix!!!
Quelle barbarie: reculez et regardez nos pratiques avec les yeux du persan de Montesquieu ou bien de votre descendant dans 1000 ans (enfin bémol là parce que c'est malbar) !

Nous sommes des primates: ça veut dire pour la survie de l'espèce (être moins stressée etc ) : maternage proximal: nous ne sommes pas des saumons qui lâchons les œufs dans la rivière avant d'aller faire le tour du monde enfin!!!!!

Le prochain combat féministe c'est de pouvoir non pas avoir les même droit que ces pauvres mâles (qui tentent d'inventer un utérus artificiel..) mais d'avoir des droits propres à ce que nous sommes. Et d'avoir le CHOIX (rester à la maison ou pas). Pas d'avoir un "droit" qui renverrait les femmes au foyer: vous voyez?

Je ne dis pas que la maternité est complétude et perfection et mythe identitaire : fuck this. Nous faire croire que c'est un retour en arrière est nous empêcher d'aller à l'étape suivante du féminisme: après avoir démonté la maternité ancien style (mère enfermée dominée par l'homme) d'en inventer une nouvelle.....

Ce que Dati nous montre c'est qu'elle est un saumon. Ou un rouage. Qui pond et retourne boulonner et consommer.

Moi ça ne me va pas.
Et être dépendante de mon mec à la maison ça ne me va pas non plus du tout.
Et aller bosser quand mes enfants sont petits non pus.
Alors?

21. Le 06/01/2009, 23:03 par mebahel

j'ai entendu ce jour que Dati avait programmé sa césarienne , qu'elle sort de mater rapidos pour être ce vendredi présente auprès du zydent por la 'réforme' dans la justice.

Il est bien possible en effet que Dati ait porgammé une maternité pour répondre à la pression socio culturelle qui veut qu'une femme souit réellement accomplie uniquement si elle est mère..; on ne saura jamais vraiment, la part du désir d'enfant, du désir de grossesse, etc tout cela est intriqué à l'environnement social (dont la famille) et à l'histoire singulière.

Pour Fab: "Les enseignant poussent des cris dorfraie vexés, et au fond ils abondent dans le sens qui est que s'occuper des chairds est une activité dévalorisée et dévalorisante- surtout si elle n'est pas rémunérée."
=> je suis zinstit en préélem depuis qqes lustres, et je n'abonde pas ,je ne connais aps de collègues qui avaliseraient non plus ce que vous affirmez là.
C'est un métier difficile parce que els dégâts qu'on peut causer à un enfant jeune reste imprégnés de façon plus profonde que lorsque l'enfant a atteint l'âge du primaire (après le cp, disons) où il peut commencer à raisonner sur ce qui lui arrive.
C'est bien la reconnaissance sociale qui nous manque via un traitement quasi jamais revalorisé.
D'autant que les zinstits de préélem sont souvent des femmes, (conditionnement social: les femems seraient 'naturellement' plus à même de.. alors que c'est un métier!), donc mieux payer ce métier ca ferait désordre... comme mieux payer les assistantes maternelles, les puéricultrices ou les aides au personnes âgées, les infirmières... les métiers du 'care' quoi.
Bref, j'aimerais mieux être bien payée et reconnue dans mon taf que subir les divers mépris (du ministre, de l'opinion dès lors qu'elle oublie avoir passé par cette école ou y avoir mis ses enfants, des familles qui me croient à leur service alors que je suis enseignante cad au service des apprentissages de leur enfant)

Et une précision: dans le féminisme il y a des courants.
Celui d'A.Fouque est justement (en très très gros) de prôner la compréhension du monde via la capacité des femmes à être mères.

22. Le 07/01/2009, 00:35 par frieda l'écuyère

@Fab : la question de la vie choisie est essentielle. Bien des hommes ne choisissent pas leur vie. Mais je reste persuadée que les femmes sont encore moins nombreuses à le faire.
@Fab : le "toutes proportions gardées", je crois que tu as omis de le lire... la maternité, tu sais, je suis une poulette qui connaît bien sans être non plus un saumon :) Et je n'ai pas vraiment le profil d'une victime de la propagande des hommes, ni de celle des femmes non plus, d'ailleurs. Je considère simplement que ce devrait être aux deux parents de tout concilier. Tant que ce sera le domaine privilégié des mères, la conciliation, on ne sortira pas des vieux clivages.
Je suis loin d'être d'accord sur toute la ligne avec Elisabeth Badinter, en revanche sur la question de "l'instinct maternel" je la suis totalement. Comme dit Mebahel, le féminisme, c'est plusieurs courants.
Et moi, la glorification de la maternité, les images façon Ségolène Royale candidate à la présidence posant à la Madone main sur les entrailles et trémolos dans la voix, ça me saoûle. Grave, ça me saoûle. Et ça m'empêche pas d'être une mère ni plus ni moins acceptable que la moyenne.

23. Le 07/01/2009, 00:36 par frieda l'écuyère

Pffff, il est tard ! Je m'adressais à Muse, puis à Fab !

24. Le 07/01/2009, 00:40 par frieda l'écuyère

Et en prime j'ai mis un "e" à Royal. Je suis trop féministe, triple lol. Cette fois, je vais me coucher.

25. Le 07/01/2009, 09:56 par muse

Se penser femme uniquement sous le vocable de mère et de femelle constitue un retour en arrière et sert le machisme réactionnaire, Fab.

Se penser et se vivre femme pas simplement comme mère mais comme fille-sujet pensante, jouissante, agissante, active professionnellement, intellectuellement, affectivement et sexuellement, libre, éduquée et décidant de son propre destin... c'est ça que les féministes nous ont donné et merci à elles. Ca n'évacue pas la maternité mais ça la replace au plan d'une étape de vie. Ca n'en fait pas le seul credo.

Je rejoins mehabel au niveau des enseignants et du gouvernement.
Je suis prof et c'est un vrai métier que d'éduquer scolairement des enfants même très jeunes. Rien à voir avec le rôle de parent.

Fab, pour résoudre ton problème d'indépendance financière et vouloir rester à la maison pour élever tes enfants, créée ton emploi de nounou à domicile. Comme ça tu élèves tes enfants chez toi et tu gagnes ta vie en t'occupant aussi d'autres enfants.

Mehabel, je suis aussi d'accord avec toi sur la maternité.
Actuellement, on tente d'ériger la maternité comme si c'était la quintessence de la féminité et l'accomplissement suprême, on rejette politiquement tous les métiers sociaux où majoritairement travaillent les femmes...une autre façon de nous renvoyer à la maison et de dévaloriser l'apport sociétal et humain de notre investissement professionnel.

Et aussi une façon de nous culpabiliser et de nous faire renoncer à nous-même sous prétexte de faire le bonheur de nos enfants.
Sachant que le désir d'enfant est généralement assez présent chez nous, le ressort de la culpabilité pour nous contraindre à la seule maternité joue à plein régime et le pire c'est que ça marche.
Parce qu'hélas, nous n'avons souvent pas suffisamment d'estime de nous-même pour oser nous vivre différemment des modèles traditionnels. Et quand nous l'avons cette estime, c'est un combat quotidien pied à pied et usant pour arriver à concilier maternité et job épanouissant.

Dati n'a rien d'une mauvaise mère ou d'un saumon (je trouve ça hyper dégradant comme comparaison ce que tu dis d'elle, Fab - et finalement ce que tu dis des femmes et mamans qui ont une activité pro hors de chez elles) parce qu'elle ne prend pas son congé maternité.
Elle n'a simplement pas le choix.
Comme un chef d'entreprise, comme un cadre sup, comme aussi une salariée précaire. Si elle prend le congé, déjà qu'elle est dans une position difficile au plan politique, elle est éjectée et laminée.

Nul doute qu'elle trouvera le moyen d'élever sa fille mais elle le fera en prenant en compte ses responsabilités pro.
L'essentiel n'est pas qu'elle soit là 24H/24 pour son enfant (c'est pas la présence qui fait qu'elle sera automatiquement une bonne mère) mais qu'elle soit là à des moments-clés de son développement.

26. Le 07/01/2009, 10:22 par muse

Je suis d'accord Frieda. Certains hommes n'ont pas un choix de vie terrible mais ils ont quand même une marge de manoeuvre et de choix que la plupart d'entre nous n'avons pas. Parce que la société prend plus en considération leurs aspirations personnelles professionnelles que les nôtres. Et qu'elle favorise plus leur insertion professionnelle que la nôtre.

Pour ça que c'est d'autant plus important que nous tentions de nous créer un espace de liberté et de choix de vie. Pour le moment les seules femmes qui peuvent choisir leur temps d'arrêt pour faire et élever un enfant sans être menacées d'exclusion professionnelle et en pouvant reprendre leur poste sans souci après sont les femmes fonctionnaires.
Pour les salariées du privé comme pour les indépendantes ou les cadres ou les précaires, s'arrêter de travailler pour élever son enfant signifie la mort professionnelle et la fin de l'indépendance financière. Déjà que certains secteurs d'activité refusent d'embaucher des femmes à des postes à responsabilité à partir du moment où elles sont dans la tranche d'âge où elles peuvent avoir des enfants...une fois mère et avec des enfants en bas âge, ça devient le parcours du combattant pour occuper un job intéressant et pas précaire.
Donc parvenir à tout concilier c'est une victoire sur cette espèce de fatalité qu'on nous met sur le dos.

Ce qui est pénible c'est que la législation nationale ne suffit pas à nous garantir une protection à la fois sociale, juridique et sanitaire et économique. D'autant moins en ces temps de crise.

Je pense à Gisèle Halimi qui a mené il y a quelque temps un projet rassemblant les meilleures lois européennes pour les femmes et je crois sincèrement qu'il faudrait que tous les pays européens reprennent ses travaux pour les faire voter et adopter à toute l'UE. Ce serait la seule manière de pouvoir mieux nous vivre sans avoir le stress permanent de se retrouver exclues.

27. Le 07/01/2009, 10:22 par Fab

Muse:
Se penser femme uniquement sous le vocable de mère et de femelle constitue un retour en arrière et sert le machisme réactionnaire, Fab.

ou ai je écrit ça????????????? Tu n'a pas compris ce que j'ai écrit alors.
Je ne le pense pas. Il t y a tant de façons de se "réaliser".
Simplement celle ci est très dévalorisée et connotée : tant liée aux anciens modèles que parler de ce que ça peut être n'est pas entendu et rejeté dans les clichés: comme si en en parlant on voulait imposer un modèle réac.
N'ai je pas écrit qu'il fallait inventer une nouvelle maternité une nouvelle place pour les femmes??? Quant aux courants féministes merci de m'informer je ne les connaissais pas du tout (ricanement).

Décidément il y a des barrières émotionnelles fortes dès qu'on parle de maternité qui font que chacuen se sent jugée..Quelle dommage. Relis moi et sincèrement je pense que tu veras que je n'ai pas écrit ça et que tu as plaqué sur mon post ce que tu en pensais...S'il te plait: essaie.

Je n'ai pas jugé les mères qui ont une activité hors de chez elle: ou as tu lu ça? J'ai même répété que l'idéal ce serait de pouvoir choisir sans etre jugée; Ou as tu lu ça ?????

Bon je finirais plus tad: interuption!

28. Le 07/01/2009, 11:39 par olympe

je savais qu'avec un sujet aussi essentiel je déclenchais une discussion vive. je suis interloquée par la longueur et la profondeur de vos coms, et j'avoue que j'ai du mal à suivre.

C'est bien ce que je disais au début ce thème de la maternité constitue une fracture parmi les féministes. N'y aurait -il pas moyen de trouver un consensus qui satisfasse tout le monde ?

je fais partie de celles qui se sont épanouies dans la maternité et je suis persuadée que ça m'a apportée une grande richesse , mais j'ai également eu la chance de ne pas me trouver cantonnée au rôle de mère: j'ai un métier intéressant et je suis indépendante financièrement, j'ai le temps de voir des amis, j'ai été conseillère municipale et je fais partie d'associations. même aussi que je tiens un blog et que j'espère participer au grand mouvement féministe qui vient (si, si j'y crois). Tout cela a été possible parceque je gagne suffisamment pour ne pas être trop génée par les contingences matérielles (mes enfants étaient gardés par une assistante maternelle, ça n'a rien d'extraordianire), parceque j'habite à 10mn de mon travail et surtout parceque mon mari s'est autant investi que moi dans la maison , l'éducation des enfants et toutes les tâches qui en découlent.

je respecte celles qui ont un autre point de vue et qui considèrent que la maternité les freine ou les freinerai dans leur développement personnel.

L'important est de pouvoir choisir

je suis tout à fait d'accord avec ces phrases de Muse (tu devrais ouvrir un blog)
"Malgré la difficulté elle devient mère. Elle fait par cette grossesse une forme de pied de nez, de doigt d'honneur à cette espèce de renonciation à une vie privée que devraient faire la plupart des ministres femmes pour être aux responsabilités. C'est déja énorme ". Rien que pour cela j'ai envie d'apporter un soutien de femme à Rachida Dati

"Aucun homme ne paye le prix fort pour s'épanouir au travail non plus qu'il ne paye le prix fort pour avoir un enfant."

"J'ai envie de me rebeller.
De trouver une troisième voie "

moi aussi c'est ça que j'ai envie de trouver.

Rififi, qu'on le veuille ou non l'exemple de Mme Dati sera important, parceque si elle reprend le travail après quelques jours, toutes les autres deviennent des feignasses.

Fab, je suis d'accord avec cette phrase "Le prochain combat féministe c'est de pouvoir non pas avoir les même droit que ces pauvres mâles (qui tentent d'inventer un utérus artificiel..) mais d'avoir des droits propres à ce que nous sommes. Et d'avoir le CHOIX (rester à la maison ou pas). Pas d'avoir un "droit" qui renverrait les femmes au foyer: vous voyez?" mais je pense que la fin peut être modulée, ce n'est pas le travail OU la maison. ça peut être les 2, pourquoi cette société ne prévoit elle pas que les enfants puissent être intégrés à l'activité ? pourquoi n'y a t il pas plus de crèches dans les entreprises mêmes, pourquoi est ce si compliqué d'avoir en même temps un temps partiel pour le père et pour la mère ? pourquoi n'y a til pas plus de possibilité de télé travail ?des femmes sont en train d'inventer d'autres ssytèmes, en créant par exemple leur entreprise à la maison. Les féministes pourraient se pencher sur le sujet et faire des propositions.

Frieda, j'ai un peu de mal avec ta vision de la maternité mais je la respecte et je ne doute pas que tu es une mère très bien pour tes enfants. Je suis d'accord avec toi sur le fait que l'élevage (oui parcequ'il n'y a pas que l'éducation, il y a aussi le nourrissage, le changeage etc... )des enfants ne doit plus être la seule responsabilité des mères. Mais les choses évoluent, cf un billet que j'avais fait sur les cadres managers hommes
http://blog.plafonddeverre.fr/post/...

29. Le 07/01/2009, 11:44 par muse

Fab,
J'ai trouvé tes termes de vocabulaire qualifiant Dati de " saumon pondant puis reboulonnant et consommant" assez dégradants.
Et je me suis dit: en fait Fab pense qu'une femme qui bosse et qui n'est pas à demeure à la maison pour son enfant est une mauvaise mère et un saumon.
Peut-être que c'était pas ton intention mais pour moi ça a résonné comme ça.

Te dire féministe et tenir ce vocabulaire sur une femme qui tente de concilier job et maternité, ça me choque...
Et assimiler femme et femelle animale concernant la maternité, moi ça me rappelle le discours macho et ça me choque aussi.

Effectivement, parler maternité soulève les passions.
Je pense que chacune vit la sienne différemment.

Personnellement, la maternité ne résume pas du tout ce que je suis en tant que femme, j'existe fémininement parlant sans avoir besoin d'être mère. La maternité n'est qu'une étape dans ma vie et ça ne représente pas du tout un accomplissement. Je ressens plus mon indépendance financière et la conquête d'un job qui me passionne ainsi que ma vie sexuelle épanouie, la création artistique comme des facteurs d'accomplissement personnel.

Pour d'autres femmes, il en va autrement. La maternité représente leur accomplissement identitaire. Elles ont l'impression de n'exister vraiment en tant que femmes qu'en étant mères.

Pour d'autres encore, c'est en rejetant complètement la relation amoureuse et sociale avec l'autre sexe qu'elles se sentent femmes.

C'est ce qui fait des courants de pensée et des positionnements différents. Peut-être aussi pour ça qu'il est si difficile d'obtenir des droits humains et sociaux pour toutes sachant que nous abordons nos identités de manière si différentes les unes des autres.

30. Le 07/01/2009, 12:57 par frieda l'écuyère

Je suis d'accord avec Olympe, Muse, tu devrais ouvrir un blog. Et je te rejoins complètement. J'aurais vécu la stérilité comme une tragédie mais mon identité ne se résume pas au fait d'être mère, et je crois même que j'aurais eu la même identité en ne l'étant pas. Avec juste un énorme manque et beaucoup de regrets.
Les femmes sont des individualités comme les autres (ah, ah, joke, hein, je signale !) c'est en effet pour cela qu'il y a des lignes de fracture et que nous abordons nos identités de manière différente.

31. Le 07/01/2009, 13:36 par caro

olympe, je suis globalement d'accord avec ce que tu écris et je trouve qu'une solution "à l'espagnole" aurait été la meilleure. Muse, je suis d'accord, ce n'est pas la quantité de présence qui compte mais la qualité. Mais dans le genre "moments clés du développement" il me semble que la première semaine de vie ça compte. Et que vu l'emploi du temps prévu pour la jeune maman dans les prochains jours, on ne peut pas trop parler de qualité de temps passé. Oui pour penser aux droits de la femme, mais faire un enfant implique nécessairement quelques aménagements dans sa vie. D'autant qu'en effet, il n'y a aucune obligation d'enfanter. Faire un enfant ce n'est pas un droit ni un devoir. Mais quand on saute le pas, force est de reconnaître que cela te crée une responsabilité. Je crains en plus que cette façon de s'extraire aussi vite de sa "maternité" risque d'être fort dommageable pour cette mère en devenir. Et hélas, on ne rattrape pas le temps perdu. Je ne crois pas à l'instinct maternel inné. Je crois qu'on devient mère jour après jour. Et qu'une phase de fusion est indispensable pour cela. Mais ça n'engage que moi.

32. Le 07/01/2009, 13:36 par rififi

son exemple est important, d'accord, ne serait-ce que parce qu'il est sur-médiatisé, c'est le fait qu'elle soit représentative des femmes cadres qui me gêne.
Comme le dit muse elle n'a probablement pas le choix de recommencer à travailler tout de suite, la pression sur elle est surement très forte. Et particulièrement dans ce gouvernement ou être femme ministre ne doit pas être facile, alors en plus jeune mère ministre..

D'ailleurs dans les medias on ne parle que du fait qu'elle retourne travailler ou non, mais nulle part il est question de savoir si elle a eu ou non la possibilité d'aménager son temps de travail/maternité. Qu'a fait son employeur, l'état, pour faciliter sa grossesse et sa maternité ? apparemment rien
comme tu le dis olympe, on ne sait strictement rien sur le code du travail des ministres. S'il en existe un, ça ne m'étonnerait pas que ce ne soit pas prévu de toute façon, personne n'a pu prévoir qu'UN ministre mettrait au monde un enfant

33. Le 07/01/2009, 13:40 par mebahel

Bon, je zone devant la téloche, à cause de gastro+neige (ouais le sud est sous la neige, toute vie s'arrête) et ca y est , ceci qu'olympe a dit:
"toutes les autres deviennent des feignasses." a été dit...B.Toussaint a bien employé le mot 'feignasses' dans une phrase de ce genre, ajoutant illico face à la grogne de ses chroniqueuses: 'mais c'est de l'humouurrrrr'..
Mais bien sûr.
On sait ce que vaut l'aune du 'second degré'.
Après quoi une intervention a bien montré à quel point les gens qui mailent à banal plus sont partagés entre: 'elle fait comme elle veut, quel courage' et 'c'est un recul pour les droits des femmes qui veulent leur congé et retrouver leur job ensuite', avec une pointe pour la seconde proposition chez les femmes, plutôt.

Bref, la maternité est un vécu spécifiquement féminin, n'a pas le même retentissement sur le corps que la paternité pour un homme, ni pour l'économie psychique, ni pour l'inscription sociale etc, et on ne peut pas faire l'économie de la traiter à un niveau social, politique et économique.
La petite enfance est aussi dans ce champ là, dont la prise en charge doit pouvoir laisser toute latitude de choix de vie à la mère (le père est nettement moins affecté, encore maintenant).
Et on n'est pas rendu-e-s...

34. Le 07/01/2009, 13:48 par mebahel

"Je ne crois pas à l'instinct maternel inné. Je crois qu'on devient mère jour après jour. Et qu'une phase de fusion est indispensable pour cela. Mais ça n'engage que moi." dit caro.
En effet, cette fusion doit exister pour être déliée par un autre adulte concourant à un contexte secure pour tous, le afin que l'enfant prenne son autonomie un beau jour.
Il faut l'une et l'autre, la fusion et la défusion.
NB: Quand j'ai vu l'image pimpante de Dati sortant de la clinique je me suis demandé avec quoi on la shootait pour tenir une journée pareille, 5 jours après une césarienne...et je plains le bébé...ca commence fort pour elle aussi...

35. Le 07/01/2009, 15:17 par Fab

je cite: Je pense à Gisèle Halimi qui a mené il y a quelque temps un projet rassemblant les meilleures lois européennes pour les femmes et je crois sincèrement qu'il faudrait que tous les pays européens reprennent ses travaux pour les faire voter et adopter à toute l'UE. Ce serait la seule manière de pouvoir mieux nous vivre sans avoir le stress permanent de se retrouver exclues.

SAUF que elles n'ont pas abordé vraiment le cas de la maternité....
Il y a tant à faire ailleurs et c'(est si peu dans le courant halimien... (qui est du passé :;-))))) )

36. Le 08/01/2009, 12:14 par muse

Je suis pas d'accord avec toi Fab. Halimi a contribué à nous aider à vivre une maternité non subie mais choisie. Et c'est important. Et si tu regardes son projet de clause de l'européenne la plus favorisée, tu verras qu'elle demande que la loi suédoise sur le congé parental soit appliqué ainsi qu'une loi estonienne sur la co-responsabilité homme et femme dans la contraception et l'éducation des enfants.
Et mine de rien, si on appliquait ces deux lois, je te prie de croire que nos vies changeraient.
Enfin non, Halimi c'est pas que du passé. Si elle n'avait pas milité pour que nous toutes puissions choisir quand être mère et avoir une contraception, nous serions toujours plongées dans la fatalité. Donc merci à elle.

C'est gentil Olympe et Frieda de me dire d'ouvrir un blog.
Mais je trouve ce blog super intéressant et je pense que si j'en concevais un, il serait pas aussi bien.
Olympe, tu as beaucoup de chance d'avoir pu concilier ta vie active avec ta vie de maman.
La majorité des femmes ne peut pas le faire car la plupart n'ont pas les moyens financiers ni un compagnon qui s'intéresse à l'éducation des enfants et aux soins du ménage. Une vie de femme épanouie dans son travail et de maman épanouie dans la maternité nécessite argent pour pouvoir faire garder bébé et compagnon réellement investi à ses côtés dans l'éducation et dans la gestion ménagère. Sinon faut avoir la chance d'être fonctionnaire ou en CDI et pouvoir prendre le congé maternité.
Une femme qui travaille en interim ou en CDD ou en temps partiel ne peut pas se permettre d'arrêter. Sinon elle ne pourra plus retravailler ou alors ce sera comme si elle repartait de zéro.

En tant que précaire, je sais que je vais devoir tout calculer pour pouvoir accoucher en juin 2010 et pouvoir reprendre mon travail professoral fin août de la même année. C'est toute une organisation à prévoir. Ce qui devrait être beaucoup plus cool comme projet, dès lors qu'on vit une situation professionnelle précaire, devient assez compliqué à gérer.
Mais bon, là encore y a pas le choix si on veut garder son job.

37. Le 08/01/2009, 18:36 par Sébastien

Quelques commentaires d'un mâle :
- personne n'est choqué de l'intention de Sarko de la virer fin janvier, alors qu'elle sera encore dans le congé maternité qu'elle aurait dû prendre. C'est illégal, mais qu'importe!
- elle avait une occasion en or de montrer l'exemple aux milliers de femmes dans la même situation. Tout ce qu'elle a pu dire est "c'est pas une maladie".
- elle a pour moi agi en tant que politicienne, non comme femme. Elle a agi comme un homme l'aurait fait (il y en a qui ne prennnent même pas leurs "3 jours")
tant pis pour elle...

38. Le 12/01/2009, 12:05 par Kar est?

Le joue ou vous ferez un article et tout un tintammare sur les personnes handicapé qui sont aussi femme et homme je prendrai la peine de prendre considération de ce que vous dites. j'évoque cela parce que vous avez être enceinte que ceci n'est pas une maladie mais pas non plus une petite promenade de santé... mais u'en est il des personnes handicapées?
Merci

39. Le 12/01/2009, 14:38 par Le Mâle

Tu te moque de savoir qui est le père.... Pourtant, pourquoi ca ne pourrait pas être lui qui s'occupe du bébé à plein temps?

Si les hommes et les femmes s'occupaient à égalité des enfants ..Il y aurait sans doute moins de problème.

40. Le 12/01/2009, 23:38 par olympe

Kar est, mon blog a pour thème les femmes et le plafond de verre. je n'y parle donc pas des handicapés ou de la guerre ou de la crise (ce qui ne veut pas dire que ça ne m'interesse pas). si vous trouvez qu'un sujet qui vous tient à coeur n'est pas suffisamment évoqué dans la blogosphère faites en votre propre blog

le mâle, eh ben pour une fois on est d'accord. j'ai déja fait plusieurs billets sur le thème des pères et j'attends avec impatience qu'un ministre ou un président devienne papa pour en parler