Je ne déteste pas Rachida Dati
Par Olympe le 18/01/2009, 21:08 - Lien permanent
En couverture de Marianne une photo de Rachida Dati avec ce titre "Pourquoi les femmes la détestent"
A l'intérieur un article décapant sur ce que semble être Rachida Dati : une femme de pouvoir qui fait avancer la cause des femmes et ce qu'elle serait réellement d'après les journalistes (Clara Dupont-Monod et Christine Lambert) une courtisane qui fait en fait reculer la cause des femmes.
Ce n'est pas de l'article dont je veux parler, c'est de son titre.
A-t-on déja entendu : " Nicolas Sarkozy les hommes le détestent", ou "Eric Besson les hommes le détestent" ?
Beaucoup de femmes se sont effectivement exprimées à propos de Rachida Dati, notamment à l'occasion de sa reprise de travail, sujet qui évidemment concerne davantage les femmes, mais des hommes aussi ont publié des articles. Et je n'ai pas lu que nous la détestions, j'ai lu que nous contestions sa façon de faire et l'exemple qu'elle nous apportait. Pourquoi y ajouter une connotation affective ?
Alors dans ce titre je lis comme un relent de sexisme. Les femmes entre elles se détestent, à la différence des homme qui eux se confrontent, s'affrontent, se contredisent, sont critiqués, contredits.
On ne parle pas des femmes comme on parle des hommes.
Commentaires
Hé non, le discours sur les fâms n'est pas le même que celui sur les zhoms.
En l'occurrence, 'nous' (un paquet d'unités interchangeables) serions submergées par l'émotionnel et évidemment nous nous crêperions le chignon (expression consacrée et sacrément céhohenne) au lieu d'argumenter.
Il y a donc 2 choses là dedans:
la catégorisation formelle, les femmes sont prévisibles et réagissent comme un seul homme (haha) à telle et telle stimulus (on essentialise à donf), elles forment un groupe d'individus indifférenciés et indifférenciables, et forment là un out group (par rapport à l'in group masculin dominant qui est un ensemble d'indiviudalités reconnues comme telles).
Et la catégorisation de fond cad la prévisiblité des réactions (et non des actions) selon le groupe dominant.
Le même type de discours est tenu dans le cadre du racisme (les poncifs sur telle 'race' etc).
Enfin, le double standard est à l'oeuvre, c'est ce qu'Olympe recense (les verbes d'action ou de réaction, du côté de l'intellect ou de 'laffectif, attribués au masculin ou au féminin)
ouh, pardon pour toutes les coquilles
Les femmes, les hommes, nous — tout ça ça n'existe que dans l'esprit des journalistes, c'est comme « la communauté juive », « la communauté noire », tout ce genre de foutaises pour nous faire croire à une sorte d'opinion communément partagé par un groupe bien défini — il ya eux et il y a nous, c'est plus facile à assimiler et ça évite de se poser trop de questions.
D'ailleurs dans votre phrase, « j'ai lu que nous contestions sa façon de faire et l'exemple qu'elle nous apportait », si par nous, vous voulez dire « les femmes », je crois que vous mettez aussi le doigt dans l'œil, j'ai lu le point de vue d'autres femmes qui prenaient une position inverse à la votre.
On est encore dans les clichés qui perdurent : les femmes ne sont que des êtres d'émotions qui sont perpétuellement en compétition entre elles, à qui sera la plus séduisante et qui passent leur vie à se savonner la planche. Pff :(...
Rien n'est jamais acquis. Nous vivons dans une société patriarcale, faite par les hommes pour les hommes.
C'est grâce à l'école obligatoire que les femmes ont réussi à se hisser, je dis bien hisser. Elles ne le doivent qu'à elles-mêmes, car les personnes qui font avancer les choses sont souvent des femmes.
N'oublions pas que le droit de vote n'est acquis que depuis 1944 soit 65 ans c'est court par rapport à l'humanité.
Je ne veux pas dire qu'il faut rester inerte, mais simplement les mentalités évoluent lentement. Il y a encore chez les journalistes des stéréotypes qui datent !
Ils sont incapables d'imaginer que les femmes soient réfléchies, capables d'analyse et ne mélangent pas affectif et profession. Et pourtant ...
Tout à fait d'accord avec toi ! Beau titre racoleur, construit sur la base d'un cliché facile dont seuls les journalistes sont capables ...
Et bien ce numéro, je ne l'achète pas, pfff...
Titre racoleur et j'ajoute affreusement réducteur et irrespectueux des idées qui ont été exprimées récemment.
"Ils sont incapables d'imaginer que les femmes soient réfléchies, capables d'analyse et ne mélangent pas affectif et profession."
Si si, ils imaginent les femmes capables de réfléchir, d'analyser et d'opérer une stricte séparation entre l'affectif et le reste. Mais ils les préfèrent incapables de tout ça. Ils préfèreraient que la différence entre homme et femme ne se réduise pas à un corps différent.
Tiens le propos est même valable pour le titre en bas: « La grande colère des musulmans de France », sous-entendu les français musulmans partagent tous la même opinion.
Décidément que de racolage dans ce magazine qui se veut sérieux.
http://1libertaire.free.fr/Delphy14...
voilà un lien qui illustre une partie de ce que je pensais lors des débats sur le retour au travail de Mme dati.
cordialement,
c'est vrai ça....je n'y avais pas pensé !!!

bon sauf que moi je la déteste rachida.
NOn je plaisante..
moi c'est F.Lefebvre que je déteste
J'ai un souvenir d'un épisode de ma vie professionnelle.
C'était il y a quelques années. Pendant 7 ans.
A l'inspection académique d'un département.
300 femmes dans un même bâtiment, 10 hommes .
Une horreur, un cauchemar.
Parce que je ne rentrait pas dans le moule, que je suivais des cours du soir pour faire évoluer ma carrière professionnelle, etc, etc, elles m'ont toutes pourri la vie. Des misères d'une médiocrité inimaginable, pitoyable. J'ai honte même d'avoir vécu cela.
Alors que j'étais fonctionnaire, j'ai quitté la fonction publique.
Puis je me suis reconverti vers un travail plus technique et donc plus masculin.
Là depuis, je bosse tout en me marrant bien. J'ai tout de même eu un collègue mesquin, qui m'a fait perdre mon emploi. Mais le milieu professionnel féminin est radicalement différent que quand il est masculin. C'est beaucoup plus simple avec les hommes et plus franc, enfin d'après mon vécu.
Et les filles étaient toujours en concurrence : la plus maigre, la plus grande, celle qui a les plus beaux ongles, un mari qui gagne le plus, qui a les faveurs de la chef etc, etc, etc
Alors à partir de là, le titre ne me surprend pas, même s'il ne me fais pas plaisir.
Marianne est un magazine que j'ai toujours considéré comme racoleur, je ne suis pas étonnée de ce type de raccourci de leur part. Au moins un magazine comme ELLE, qui en aligne de belles aussi, se considère-t-il comme futile et non "sérieux".
Pour rebondir sur les comm' de Virginie et d'Emelire, je bosse avec des hommes et avec des femmes et je me garderais de faire des généralités. Je ne doute pas de la sincérité du témoignage de Virginie, même s'il a un côté "cliché" sur le pseudo enfer des femmes entre elles. Je note que Virginie demeure très indulgente avec ses collègues masculins même si l'un d'eux lui a fait perdre son emploi. Ce qu'elle dénonce avec virulence de la part de ses collègues féminines me semble davantage dû au formatage des filles qu'à leurs personnalité intrinsèque. Combien de femmes basent tous leurs rapports sur l'affectif et la séduction, modèle qu'on leur a proposé dès le berceau ? On en revient aux jouets... Je suis toujours effarée de constater que certaines femmes, simples et naturelles tant que nous restons "entre filles" se transforment à vue dès que paraît un "mâle" dans la pièce, aussi peu séduisant puisse-t-il être...
Marianne est un magazine que j'ai toujours considéré comme racoleur, je ne suis pas étonnée de ce type de raccourci de leur part. Au moins un magazine comme ELLE, qui en aligne de belles aussi, se considère-t-il comme futile et non "sérieux".
Pour rebondir sur les comm' de Virginie et d'Emelire, je bosse avec des hommes et avec des femmes et je me garderais de faire des généralités. Je ne doute pas de la sincérité du témoignage de Virginie, même s'il a un côté "cliché" sur le pseudo enfer des femmes entre elles. Je note que Virginie demeure très indulgente avec ses collègues masculins même si l'un d'eux lui a fait perdre son emploi. Ce qu'elle dénonce avec virulence de la part de ses collègues féminines me semble davantage dû au formatage des filles qu'à leurs personnalité intrinsèque. Combien de femmes basent tous leurs rapports sur l'affectif et la séduction, modèle qu'on leur a proposé dès le berceau ? On en revient aux jouets... Je suis toujours effarée de constater que certaines femmes, simples et naturelles tant que nous restons "entre filles" se transforment à vue dès que paraît un "mâle" dans la pièce, aussi peu séduisant puisse-t-il être...
Non, je ne déteste pas Rachida Dati ! Comme si je pouvais ressentir de la haine pour une personne que je ne connais pas. R. Dati est une femme d'état, une figure politique, publique. J'ai un avis sur ses actes, ses décisions, ses prises de position, ce qu'elle symbolise, mais pas de sentiment pour elle en tant qu'individu.
Ce titre relève de la caricature: les femmes, des chipies, des harpies.
Non, je ne déteste pas Rachida Dati ! Comme si je pouvais ressentir de la haine pour une personne que je ne connais pas. R. Dati est une femme d'état, une figure politique, publique. J'ai un avis sur ses actes, ses décisions, ses prises de position, ce qu'elle symbolise, mais pas de sentiment pour elle en tant qu'individu.
Ce titre relève de la caricature: les femmes, des chipies, des harpies.
Comme Emelire: je n'ai pas de pbme à bosser avec des femmes.
En revanche dès qu'un zhom arrive dans le secteur, les comportements socialement valorisés peuvent - je dis peuvent, dans notre métier, on n'a pas trop le temps pour le jeu de la séduction sur le lieu de travail- reprendre le dessus chez certaines.
On peut voir aussi des comportements de maternage- attendez je vous fais un café, oh vous avez l'air fatigué, etc- tout aussi agaçants.
C'est ce que dit frieda:
"Ce qu'elle dénonce avec virulence de la part de ses collègues féminines me semble davantage dû au formatage des filles qu'à leurs personnalité intrinsèque. Combien de femmes basent tous leurs rapports sur l'affectif et la séduction, modèle qu'on leur a proposé dès le berceau ?"
Et je suis d'accord
Corps care coeur, c'est pour les fâmfâmfâms.
@d'accord. Delphy ? c'est du lourd. je la trouve très interessante mais en l'occurence je ne pense pas que ce texte soit adapté à la situation de mme Dati. notamment parceque je pense qu'il ne faut pas mélanger taches domestiques et soins aux enfants. ce n'est pas du même ordre.
@Virginie, mon expérience est différente de la tienne, de façon générale j'apprécie les ambiances de travail avec des femmes. avec des hommes aussi.
@mebahel, les hommes aussi je vais rechercher une étude qui montrait que quand une femme rentre dans une salle remplie d'hommes le taux de testostérone (mesuré scientifiquement) augmente, quelque chose dans ce genre
@Ms Clooney, tu détestes que lui ?
@Bob, tu as raison. même processus pour les minorités visibles.
@marie laure, fleche, riane, bulle,stuff je n'étais pas certaine en écrivant ce billet d'être bien comprise, mais je vois que c'est 5/5
"les hommes aussi je vais rechercher une étude qui montrait que quand une femme rentre dans une salle remplie d'hommes le taux de testostérone (mesuré scientifiquement) augmente, quelque chose dans ce genre", ha je verrais ça volontiers, Olympe.
Ceci posé, les comportements complexes ne sont pas, pour ce que j'en sais, tributaires des hormones sexuelles.
La parade de séduction, peut-être et encore: elle est codifiée socialement.
Alors?
Toujours ce pbme d'oeuf et de poule (lol): le déclencheur de sécrétion d'hormone est la situation ou bien l'inverse?
Et les comportements, déclenchés par l'hormone ou pas la situation et les codes sociaux appris?
Ou bien un peu de tout ça mêlé: la stimulation hormonale est apprise car déclenchée, à force d'habitude (plasticité neuronale, réseaux neuronaux) par l'apprentissage de comportements réactionnels face à une situation sociale donnée?
Et je suis assez d'accord avec Emelire: on repère (socialement) ce qu'on souhaite trouver, pour réduire la dissonnance cognitive.