A quoi servent les hommes ?

A l'issue de la projection du film la domination masculine s'est tenu un débat, de quoi faire plusieurs billets. Etait notamment présente Françoise Héritier.

Françoise Héritier est une anthropologue reconnue, elle a longtemps enseigné au Collège de France.

En quelques minutes elle a fait une synthèse de sa célèbre théorie expliquant pourquoi les hommes ont instauré, dans toutes les sociétés, une domination sur les femmes.

J'ai pris des notes en espérant vous faire un compte rendu clair et fidèle. Succinct bien sûr, il faut lire Françoise Héritier.

Donc,

Seules les femmes font les enfants. Non seulement elles font des enfants pareils à elles; des filles, mais elles font aussi des garçons alors que les hommes sont dans l'incapacité de se reproduire eux mêmes. Et ce serait l'une des peurs fondamentales des hommes : que les femmes arrêtent de mettre au monde des garçons.

Pour maîtriser cette reproduction, il leur a fallu instrumentaliser les femmes.

2 conséquences énormes à ce besoin des hommes de contrôler les femmes :

- les femmes sont devenues une ressource. Pour avoir des fils les hommes s'échangent les femmes

- les femmes ne peuvent pas disposer de leur corps, sinon il n'y aurait aucune possibilité pour les hommes d'être certains de leur paternité et même de s'assurer qu'elles feront des enfants.

Pour les maintenir dominées il convient de les empêcher d'accéder à la culture et bien sûr au pouvoir.

Le plus efficace pour cela est le dénigrement : elles sont trop faibles, trop soumises à leurs états d'âmes, passives etc...

Et il importe de leur dénier toute responsabilité dans la reproduction. Aristote les décrivait comme un réceptacle : une marmite dans laquelle se font les enfants et F Héritier note avec ironie qu'en répondant à un enfant qui demande comment on fait les bébés que "le papa met une petite graine dans le ventre la maman" on ne fait que répéter la théorie d'Aristote. ( dire que mes enfants sont ados et que je ne peux plus refaire leur éducation sur le sujet !).

Depuis la nuit des temps nous reproduisons ce schéma.


Et comme il se trouve que Mathieu Vidart avait invité le lendemain sur France inter 2 biologistes de l'évolution, Tatiana Giraud et Pierre-Henri Gouyon, qui se sont référés à Françoise Héritier, je complète avec leurs propos. Et je jure que je ne fais que recopier ce qu'ont dit ces chercheurs de haut niveau.

Le thème en était "Espèces sexuées et espèces asexuées". Les chercheurs observent de multiples formes de reproduction et cherchent à comprendre comment ces différentes modalités ont été favorisées par la sélection naturelle.

Dans la plupart des espèces sexuées, les femelles assument seules la reproduction et du coup on est en droit de se demander à quoi servent les mâles . La femelle jette la moitié de ses gênes pour mettre ceux du mâle à la place. Or pour les évolutionnistes un individu qui met ses gênes dans un autre et lui laisse faire le travail pour les reproduire est un parasite, donc d'une certaine façon on peut voir les mâles comme des parasites des femelles.

Logiquement ils se demandent pourquoi les femelles se laissent ainsi parasiter plutôt que de se débrouiller pour faire des petits seules par parthénogenèse (c'est à dire avec leurs seules cellules). D'autant plus qu'en produisant des garçons et des filles, les femelles divisent leur reproduction par 2 à chaque génération puisque seule une moitié de leur descendance procréera à son tour, en 20 générations des femelles qui ne produiraient que des femelles auraient 1 millions de fois plus de descendants.

On connait la réponse, le mélange diversifie les gènes et permet notamment de mieux lutter contre les virus qui mutent eux à très grande vitesse.

Ils ont également évoqué la différence de taille et le fait que les femmes soient statistiquement plus petites que les hommes.
Habituellement les mâles sont plus grands, plus forts que les femelles dans les espèces où ils doivent combattre des concurrents avant de pouvoir copuler. Ce n'est plus le cas chez les humains. Alors pourquoi les femmes y sont elles plus petites ? D'autant plus qu'on sait que la taille est corrélée avec la largeur du bassin et que la mortalité en couche est bien moindre pour les femmes plus grandes. La sélection aurait donc du se faire en faveur des femmes grandes.

Pas de réponses mais des hypothèses :

- les hommes préfèrent choisir des femmes plus petites pour mieux les contrôler

- dans toutes les sociétés les hommes ont toujours limité la nourriture des femmes et les femmes grandissant dans un contexte de pénurie plus important ont été sélectionnées pour se suffire de ressources moindres.

Je vous invite à écouter cette émission disponible encore quelques jours sur le site de France inter.

En rapportant tout cela, Je ne cherche pas à démontrer quoi que ce soit et n'y connaissant rien je ne fais que résumer ce que j'ai entendu. Je trouve juste passionnant d'essayer de comprendre comment ont pu s'instaurer nos rapports sociaux.

Pour mieux les déconstruire.

Commentaires

1. Le 12/11/2009, 11:29 par La poule pondeuse

Merci Olympe pour ce compte-rendu qui me semble fidèle à l'état actuel des recherches sur le sujet (j'ai un temps fréquenté ce domaine, même si moins dernièrement). Ce qui manque dans le raisonnement pour comprendre pourquoi il y a des hommes (si je me rappelle bien ce qu'on m'a enseigné à la fac, y compris PH Gouyon d'ailleurs !), c'est qu'un homme a un potentiel reproducteur beaucoup plus important qu'une femme (il peut avoir beaucoup plus de descendants, pas besoin de vous faire un dessin). Un des postulats de base de la théorie de l'évolution est que chaque individu vise à à répandre les gènes qu'il porte au maximum. Donc pour une femme faire un garçon est une façon d'assurer un max de copies de son génôme. Si on part du principe qu'il y a des hommes et des femmes, des calculs simples montrent que le sex ratio le plus intéressant pour tout le monde est 50:50 à l'âge reproducteur (d'où une légère supériorité numérique des garçons à la naissance, ceux-ci étant plus fragiles et donc moins susceptibles d'atteindre la puberté). Donc les hommes ne peuvent pas disparaître...

@valérie : je ne suis pas d'accord au moins sur le point 1 : sans homme pas d'enfant, certes, mais derrière ce sont les femmes qui assument, c'est-à-dire qui paient. L'homme donne son sperme (coût minime), la femme est enceinte, allaite, s'occupe de l'enfant et l'homme peut très bien ne rien faire, pourtant il aura une copie quasi gratuite de la moitié de ses gènes. Tout ceci a un coût immense pour la mère (et d'après Sarah Blaffer Hrdy il n'y a que dans nos sociétés "modernes" avec abondance de nourriture qu'elle peut le supporter seule, sinon elle doit faire appel à une aide : le père ou sa propre famille par ex).

2. Le 12/11/2009, 12:18 par Nemo

Quelle horreur ce que je lis:

1. Réduire l'Homme à sa dimension génétique est la porte ouverte aux sentiments les plus vils et à la discrimination qui paradoxalement cherche à être combattue. Je suis d'acord avec Valérie.
2. La Femme n'aurait pas besoin de l'Homme pour se reproduire... ?
3. "Les hommes préfèrent choisir des femmes plus petites pour mieux les contrôler" et le fait que les femmes préfèrent aussi des hommes plus grands pour avoir un sentiment de protection, ça ne compte pas? Faut-il que tout soit conditionné par la mauvaise intention même inconsciente de l'homme?
4. Et l'Amour bordel?

3. Le 12/11/2009, 12:32 par Emmanuelle

"habituellement les mâles sont plus grands, plus forts que les femelles dans les espèces où ils doivent combattre des concurrents avant de pouvoir copuler. Ce n'est plus le cas chez les humains. Alors pourquoi les femmes y sont elles plus petites ? "

Est-ce vraiment si habituel ? rien que chez les équidés il n'y a aucune différence entre mâles et femelles, même aucune entre mâles castrés et entiers. Au sujet d'ailleurs des hormones, leur taux d'agressivité pour des sujets autres que l'accès aux femelles (accès à la nourriture par ex.) est indépendant du fait d'être castré ou non, et même du sexe.

Il me semble que chez pas mal de félidés autres que le lion, mâles et femelles ont un poids et un gabarit équivalent... mais là je me trompe peut-être.

4. Le 12/11/2009, 13:06 par Nemo

Valérie,

Je suis absolument d'accord. Il n'y a aucune vérité péremptoire sur le sujet...encore moins socio-biologiques.
Ce que l'on peut reprocher à l'homme, d'aucuns pourraient l'instrumentaliser contre la femme.

5. Le 12/11/2009, 13:43 par Ajuga

Ce qui me gêne le plus dans ces thèses explicatives, c'est que je ne vois pas bien comment prouver leur véracité. Comment distinguer une hypothèse séduisante mais fausse d'une avérée ?

L'exemple des mâles plus grands chez l'humain me paraissant comme on l'a déjà dit, particulièrement clair de la difficulté.

6. Le 12/11/2009, 13:45 par olympe

je ne connais pas grand chose sur ce sujet, mais j'ai trouvé cette émission rafraichissante parceque jusqu'à présent la seule hypothèse que tout le monde véhicule c'est celle de l'homme qui va à la chasse parcequ'il est plus fort physiquement et de la faible femme qui reste à la grotte parcequ'en plus de ne pas être forte et de na pas courir vite elle est handicapée par ses grosesses.

7. Le 12/11/2009, 14:02 par domination masculine

bonjour,
votre discussion est très intéressante !
n'hésitez pas à la poursuivre sur le forum du site du film (qui a récemment été détruit par des masculinistes puis reconstruit)

http://www.ladominationmasculine.ne...

qu'un large public puisse vous lire

bien amicalement
l'équipe du film

8. Le 12/11/2009, 14:15 par Nouch

"les femmes ne peuvent pas disposer de leur corps, sinon il n'y aurait aucune possibilité pour les hommes d'être certains de leur paternité et même de s'assurer qu'elles feront des enfants."

Ça me rappelle mon séjour au Mali où je parlais avec un malien de la polygamie. Il m'expliquait que la polygamie existe à cause des mariages arrangés, qu'il voulait (et que sa famille insistait) prendre une seconde femme car n'avait pu choisir la première. Je lui rétorque que son argument n'est valable qu'à la condition que la polyandrie soit également légale, pour que dans un système de mariages arrangés, les deux puissent connaître un mariage d'amour.
Il me regarde, assez choqué, et me répond "mais non, comment pourrais-je être sûr que je suis bien le père de ses enfants, si elle a plusieurs maris?"
...

9. Le 12/11/2009, 14:22 par Nemo

Olympe,

Rafraîchissantes? Je suis très fortement gêné par la connotation positive de ce terme.

On croirait un amateur des théories du complot à l'écoute d'une thèse venant confirmer ses suspicions... bien sûr, la rigueur scientifique et intellectuelle passent au second plan.

Et si la "domination" historique de l'homme sur la femme n'était bel et bien que la conséquence de nos attributs physiques et notre dimension animale?

Je n'apprécie décidément pas cette démarche "égalitariste" prête à vouloir diaboliser l'autre sexe. L'important est qu'aujourd'hui, nous pouvons nous affranchir de nos réactions réptiliennes en ce que ce qui constitue notre humanité est ce qui nous distingue de l'animal: la Raison.

Une égalité raisonnée, oui. Un égalitarisme agressif et discriminitoire, non.

10. Le 12/11/2009, 14:40 par olympe

Nemo, moi je ne prends pas partie dans cette histoire car je suis absolument incompétente. J'ai entendue cette émission par hasard sur France inter , les propos tenus le sont par 2 éminents scientifiques dont je ne pense pas que la rigueur intellectuelle et scientifique puisse être mise en doute. Ils ont toujours fait attention de rappeler que tout cela était des hypothèses.
J'en fait un billet puisqu'évidemment le sujet m'intéresse et ça faisait vraiment écho aux propos de Françoise Héritier que j'avais vu la veille.

La science n'est jamais neutre et j'aimerai bien connaitre les sources intellectuelles et scientifiques ne pouvant pas être mises en doute qui expliquent que la domination de l'homme est due à ses attributs physiques. Certes c'est bien parcequ'il est plus fort qu'il a réussi. mais est ce l'oeuf ou est ce la poule?

Tu peux lire à ce propos le blog entréesenlice qui parle des sportives et du discours ambiant qui veut qu'une femme trop musclée soit considérée comme laide.

Et tu te méprends sur mes intentions, je ne cherche pas à diaboliser l'autre sexe, même si le titre de mon billet est volontairement provocateur (tu connais Mr Google), je cherche en permanence à montrer des choses auxquelles les gens ne font pas attention et à démonter les idées reçues et les stéréotypes.

11. Le 12/11/2009, 18:26 par dwormiller

"Pour mieux les déconstruire."

Pierre Gouyon est un biologiste. Pour lui les rapports sociaux sont inscrits, en partie, dans notre héritage génétique.

Et si vous voulez les déconstruire, il va falloir faire un peu d'eugénisme ou de génie génétique.

12. Le 12/11/2009, 18:38 par Emmanuelle

"Un égalitarisme agressif et discriminitoire, non."Si qqun peut me donner des exemples concrets. Nemo tu as des exemples ?

13. Le 12/11/2009, 21:43 par dwormiller

@ Valérie
"inscrire du social dans du génétique. ouah."

Les fourmis sont des insectes (très) sociaux. C'est pas en jouant avec des poupées roses ou bleues qu'elles ont appris le rôle qui serait plus tard le leur dans la fourmilière (soldat, nourrice, ouvrière).

Des gènes au comportement : Introduction à la génétique comportementale

http://universite.deboeck.com/livre...

14. Le 13/11/2009, 08:35 par gauchedecombat

"A quoi servent les hommes " ?

A sortir les poubelles ?

Bon je sais... je me taille.....

15. Le 13/11/2009, 14:19 par Momone06

petit commentaire pour repondre a comment est venu la domination masculine

je soulignerai juste le fait que:

un homme peut penetrer une femme, une femme ne peut pas penetrer un homme. d'ou le pouvoir de l'homme sur la femme.

et je ne parle pas que physiquement.

16. Le 13/11/2009, 19:55 par EspiegleLili

Pour compléter cette position de seconde des femmes face à la nourriture : au 19ème siècle et au début du 20ème, dans les régions, dont la mienne l'Ouest de la France, les femmes servaient les hommes et attendaient debout qu'ils aient fini de manger avant de se mettre à table ; ma mère trouvait normal de manger les restes à la maison (et je ne suis pas d'un âge canonique). Enfin, en plus d'être féministe je suis végétarienne militante et une des principales objections que les femmes,qui font comme chacun sait les courses et la cuisine :-((((, me renvoient est le suivant : "je serais bien végétarienne si j'étais seule concernée, mais j'ai un mari et des garçons à la maison" !
Cette réflexion me paraît bien montrer la persistance en la croyance q ue les hommes auraient besoin de manger davantage que les femmes, alors que les femmes portent et nourrissent les bébés qu'elles mettent au monde.

17. Le 13/11/2009, 20:04 par faites comme si j'étais pas là ...

une femme peut parfaitement entrer dans un homme, le pénétrer - c'est pas étanche un homme !

18. Le 14/11/2009, 09:10 par anonymus

La thèse fondamentale de Françoise Héritier est, si on l’a bien comprise, la suivante : la domination masculine a pour cause fondamentale le fait (sic) que les femmes ont la capacité "exorbitante" de faire les enfants des deux sexes, ce qui signifie, là gît l’essentiel de l’affaire, de pouvoir produire dans leur propre corps l’identique et le différent. De cette capacité les hommes sont privés : "pour se reproduire à l’identique, l’homme est obligé de passer par un corps de femme" ., écrit Françoise Héritier, qui ajoute un peu plus loin : "Cette injustice et ce mystère sont à l’origine de tout le reste, qui est advenu de façon semblable dans les groupes humains depuis l’origine de l’humanité et que nous appelons la ’domination masculine’". C’est-à-dire que les hommes, dépendants de ce privilège du féminin, et sans doute de ce fait humiliés, ont voulu l’inverser, et donc s’approprier la fécondité, l’emprisonner, organiser au bout du compte la domination de ce corps tout-puissant des femmes. CQFD.
Cela, ce serait ce que l’on observe depuis la nuit des temps. Mais heureusement, aujourd’hui, nous savons, ce qu’ignoraient nos ancêtres peu au fait des réalités biologiques de la procréation, que le système des gamètes est un système égalitaire, sexué mais non sexiste, si bien que l’on peut admettre la "commune responsabilité" des ovocytes et des spermatozoïdes dans la production d’un nouvel être, garçon ou fille.
À partir de là, l’égalité peut advenir, bien que, selon Françoise Héritier, qui semble tenir fermement à cette vision : "les femmes gardent leur pouvoir de reproduire les deux sexes". Notons au passage qu’il y a là quelque chose de notoirement contradictoire avec les assertions voulant penser l’égalité (sociale et politique) des sexes comme équité biologique. Car si la vérité est dans les gamètes, on devrait en toute logique renoncer à cette représentation qui nous fait croire que, parce qu’elles enfantent – ce qui est en effet très évident –, les femmes font les deux sexes, privilège dont la nature aurait privé les hommes. Erreur due à un simple défaut de notre équipement perceptif, les gamètes n’étant pas visibles à l’œil nu. Logique alors du "je sais bien, mais quand même" ? On peut le soupçonner. Apparaît du coup la force fantasmatique qui anime pareille représentation du pouvoir féminin.
Cette force fantasmatique repose sur ce qui nous paraît être un impensé, source de confusion, concernant la question du corps dans la construction théorique proposée par Françoise Héritier. Elle se targue en effet d’avoir mis le corps "au centre de l’étude anthropologique" . Fort bien. Mais quel corps ? À la lire, il semblerait, bien que ce ne soit pas toujours absolument clair, que ce corps soit quelque chose comme le substrat à partir duquel on pense, on interprète, on ordonne le monde et l’expérience. Mais alors comment est-il possible de soutenir une représentation du monde déduite de l’"équité" biologique, tout en en maintenant une autre, incompatible avec la précédente, déduite de la perception sensible (seules les femmes font l’identique et le différent) ? En fait, c’est parfaitement possible, mais selon une ligne de discours qui relève de la logique du fantasme, non de la pensée binaire "rationnelle" soumise à la règle du tiers exclus. Ce qui laisse néanmoins rêveur, sous la plume de qui fonde l’exercice de la pensée justement sur cette saine et indispensable division binaire, dont la base serait la division fondamentale masculin/féminin. On le voit, les choses sont nettement plus compliquées en ce qui concerne les partages valides, susceptibles de soutenir les discours et l’ordre des choses…
Reste que la distinction des plans du discours demeure, à nos yeux, une exigence incontournable pour qu’un travail de pensée crédible se construise. Ce qui n’exclut nullement la "fantasmatisation" du mouvement de théorisation créatif, comme le soulignait Freud à propos de ses propres travaux. À condition toutefois de ne pas en être dupe, et d’en aucun cas proposer une Weltanschaung – une vision du monde –, cette "construction intellectuelle qui résout de façon homogène tous les problèmes de notre existence à partir d’une hypothèse qui commande tout…". Pas plus que la psychanalyse, l’anthropologie, ou quelque autre science humaine, ne peut y prétendre, sous peine de voir s’effondrer sa crédibilité méthodologique.
Notre principale critique porte donc sur ce point : la construction par Françoise Héritier d’une hypothèse explicative originelle, racine de tout, laquelle nous apparaît comme l’effet de l’adhésion impensée à un fantasme, qui se déploie comme une sorte de théorie sexuelle infantile, au sens freudien : parfaitement cohérente, certes, mais trop belle pour être vraie (au sens de la vérité scientifique). Ou plus exactement, plus tragiquement peut-être, vraiment vraie si l’on peut dire : au sens où les fantasmes, précisément parce que nous y croyons, produisent de la réalité, pour autant que nos adhésions façonnent nos conduites. Seul remède, peut-être : inlassablement, analyser nos discours, nos croyances – celles par exemple que nous décrit si bien Françoise Héritier, source d’effets très concrets – œuvrer à les rendre mobiles, un peu plus souples. Tâche infinie sans doute.
Pour en revenir au corps, et aux partages dont il serait, selon Françoise Héritier, à la fois origine et garant, nous soutiendrions volontiers une position inverse, que formule très bien Mary Douglas dans De la souillure, lorsqu’elle écrit que "… le corps est un symbole de la société, et que le corps humain reproduit, à une petite échelle les pouvoirs et les dangers qu’on attribue à la structure sociale". Quelques pages plus haut, elle écrivait ceci : "c’est seulement en exagérant la différence entre intérieur et extérieur, dessus et dessous, mâle et femelle, que l’on crée un semblant d’ordre". Opération qu’elle décrit, au demeurant, comme un "geste créateur" [11]. Disons que Françoise Héritier semble puissamment prise dans la logique de ce "geste créateur", mais sans voir apparemment jusqu’à quel point. Ce qui est un peu ennuyeux pour le statut des conclusions auxquelles elle veut aboutir.
Cette méconnaissance lui fait percevoir en tout cas le corps non comme un espace de traduction des enjeux sociaux, mais comme un originaire sur lequel fonder au bout du compte – avec la garantie des vérités biologiques – les choix sociaux et politiques. Nous ne pouvons que dire là-dessus notre plus extrême réserve, et ce d’un double point de vue : comme simple citoyenne d’abord, a minima vigilante, cela nous paraît la porte ouverte, au-delà des intentions, absolument pures de Françoise Héritier, à bien des dérives "scientifiquement" justifiées. Comme psychanalyste ensuite, nous nous sentirions infiniment plus en phase avec le type d’analyse proposé par Mary Douglas sur ces mêmes questions. Il est certain qu’elles corroborent l’expérience que la clinique analytique apporte la genèse et des effets des représentations, celles qui touchent au corps notamment.
Quant à l’assise donnée par la biologie au militantisme pour l’égalité dans la différence, appuyée en l’occurrence sur la représentation d’une "équité" biologique (point de vue à nos yeux franchement problématique), puisque les rôles respectifs des gamètes mâles et femelles sont d’égale valeur dans la procréation, il nous semble que la dérive – ou confusion ? – conceptuelle guette d’inquiétante façon Françoise Héritier. Nous relevions plus haut certains des termes qu’elle employait, mûrement pesés sans doute, puisqu’ils ont passé, on imagine, l’épreuve de la relecture par l’auteure : qu’est-ce que cela peut être, la "responsabilité" des ovocytes et des spermatozoïdes, puis l’"équité" du rôle des gamètes ? Étrange vocabulaire, tout de même, – à quand un procès intenté à des spermatozoïdes ? – dont on se demande quelles conséquences il peut avoir sur la pensée de la question des sexes en particulier, et du vivant humain en général.
Comme quoi Françoise Héritier a cent fois raison de noter "à quel point il est difficile même à de grands esprits de s’extraire totalement des préjugés et stéréotypes qui fonctionnent de leur temps…" et que "l’esprit critique des intellectuels et la construction savante ont toujours leur point aveugle" (à propos de Simone de Beauvoir). Je retiendrai pour ma part cette leçon de la lecture de Masculin/Féminin ii - dissoudre la hiérarchie.
Ces trop brèves remarques n’épuisent évidemment ni la richesse, ni les difficultés soulevées par la contribution de Françoise Héritier au débat sur la question des sexes. Tout au plus essaient-elles de pointer ce qui pourrait rendre cette contribution, dans son ambition même, hélas inopérante.
Rendons justice cependant à ce que l’on peut sans doute le plus admirer dans son travail anthropologique, à savoir un très remarquable art de la description. Art exigeant, indispensable. Masculin/Féminin i - la pensée de la différence, tout comme ce second opus, le mettent en œuvre de puissante façon. Dimension qu’il nous paraît important de souligner, car décrire est sans doute l’opération intellectuelle d’analyse et de transmission par excellence. C’est cet exercice d’exactitude et de clarté, tout à la fois et indissociablement scientifique et pédagogique, qui a permis de construire l’outil de travail que constitue le concept de "valence différentielle" des sexes. Et de cela, nous restons redevables à Françoise Héritier, même si nous divergeons sur l’analyse qu’elle propose du statut des représentations qui commandent cette valence différentielle.
Nous avancerons ici que c’est probablement la force de sa description qui en constitue aussi le point aveugle, comme si ce que cette description faisait voir obnubilait le regard, arrêtait son mouvement, produisant comme un arrêt sur image. Si bien que là où Françoise Héritier voit de purs faits – et d’abord la différence des sexes comme réalité fondatrice d’une perception binaire de la réalité – nous verrions pour notre part des effets de processus compliqués, refoulés par l’emprise de ces effets mêmes. Ainsi peuvent-ils effectivement jouer comme des données de base de la construction de la réalité. Mais au titre de "cadres de l’expérience", pour reprendre le titre d’un ouvrage d’Erving Goffman, et donc de dispositifs eux-mêmes construits – non sans motifs. C’est bien pourquoi ces données de base sont passibles d’une généalogie, au sens de Nietzsche et de Foucault : c’est-à-dire d’une description qui s’attache à capter les enjeux à l’œuvre dans nos façons de croire à ce que nous
http://www.cairn.info/revue-travail...

19. Le 14/11/2009, 09:10 par anonymus

La thèse fondamentale de Françoise Héritier est, si on l’a bien comprise, la suivante : la domination masculine a pour cause fondamentale le fait (sic) que les femmes ont la capacité "exorbitante" de faire les enfants des deux sexes, ce qui signifie, là gît l’essentiel de l’affaire, de pouvoir produire dans leur propre corps l’identique et le différent. De cette capacité les hommes sont privés : "pour se reproduire à l’identique, l’homme est obligé de passer par un corps de femme" ., écrit Françoise Héritier, qui ajoute un peu plus loin : "Cette injustice et ce mystère sont à l’origine de tout le reste, qui est advenu de façon semblable dans les groupes humains depuis l’origine de l’humanité et que nous appelons la ’domination masculine’". C’est-à-dire que les hommes, dépendants de ce privilège du féminin, et sans doute de ce fait humiliés, ont voulu l’inverser, et donc s’approprier la fécondité, l’emprisonner, organiser au bout du compte la domination de ce corps tout-puissant des femmes. CQFD.
Cela, ce serait ce que l’on observe depuis la nuit des temps. Mais heureusement, aujourd’hui, nous savons, ce qu’ignoraient nos ancêtres peu au fait des réalités biologiques de la procréation, que le système des gamètes est un système égalitaire, sexué mais non sexiste, si bien que l’on peut admettre la "commune responsabilité" des ovocytes et des spermatozoïdes dans la production d’un nouvel être, garçon ou fille.
À partir de là, l’égalité peut advenir, bien que, selon Françoise Héritier, qui semble tenir fermement à cette vision : "les femmes gardent leur pouvoir de reproduire les deux sexes". Notons au passage qu’il y a là quelque chose de notoirement contradictoire avec les assertions voulant penser l’égalité (sociale et politique) des sexes comme équité biologique. Car si la vérité est dans les gamètes, on devrait en toute logique renoncer à cette représentation qui nous fait croire que, parce qu’elles enfantent – ce qui est en effet très évident –, les femmes font les deux sexes, privilège dont la nature aurait privé les hommes. Erreur due à un simple défaut de notre équipement perceptif, les gamètes n’étant pas visibles à l’œil nu. Logique alors du "je sais bien, mais quand même" ? On peut le soupçonner. Apparaît du coup la force fantasmatique qui anime pareille représentation du pouvoir féminin.
Cette force fantasmatique repose sur ce qui nous paraît être un impensé, source de confusion, concernant la question du corps dans la construction théorique proposée par Françoise Héritier. Elle se targue en effet d’avoir mis le corps "au centre de l’étude anthropologique" . Fort bien. Mais quel corps ? À la lire, il semblerait, bien que ce ne soit pas toujours absolument clair, que ce corps soit quelque chose comme le substrat à partir duquel on pense, on interprète, on ordonne le monde et l’expérience. Mais alors comment est-il possible de soutenir une représentation du monde déduite de l’"équité" biologique, tout en en maintenant une autre, incompatible avec la précédente, déduite de la perception sensible (seules les femmes font l’identique et le différent) ? En fait, c’est parfaitement possible, mais selon une ligne de discours qui relève de la logique du fantasme, non de la pensée binaire "rationnelle" soumise à la règle du tiers exclus. Ce qui laisse néanmoins rêveur, sous la plume de qui fonde l’exercice de la pensée justement sur cette saine et indispensable division binaire, dont la base serait la division fondamentale masculin/féminin. On le voit, les choses sont nettement plus compliquées en ce qui concerne les partages valides, susceptibles de soutenir les discours et l’ordre des choses…
Reste que la distinction des plans du discours demeure, à nos yeux, une exigence incontournable pour qu’un travail de pensée crédible se construise. Ce qui n’exclut nullement la "fantasmatisation" du mouvement de théorisation créatif, comme le soulignait Freud à propos de ses propres travaux. À condition toutefois de ne pas en être dupe, et d’en aucun cas proposer une Weltanschaung – une vision du monde –, cette "construction intellectuelle qui résout de façon homogène tous les problèmes de notre existence à partir d’une hypothèse qui commande tout…". Pas plus que la psychanalyse, l’anthropologie, ou quelque autre science humaine, ne peut y prétendre, sous peine de voir s’effondrer sa crédibilité méthodologique.
Notre principale critique porte donc sur ce point : la construction par Françoise Héritier d’une hypothèse explicative originelle, racine de tout, laquelle nous apparaît comme l’effet de l’adhésion impensée à un fantasme, qui se déploie comme une sorte de théorie sexuelle infantile, au sens freudien : parfaitement cohérente, certes, mais trop belle pour être vraie (au sens de la vérité scientifique). Ou plus exactement, plus tragiquement peut-être, vraiment vraie si l’on peut dire : au sens où les fantasmes, précisément parce que nous y croyons, produisent de la réalité, pour autant que nos adhésions façonnent nos conduites. Seul remède, peut-être : inlassablement, analyser nos discours, nos croyances – celles par exemple que nous décrit si bien Françoise Héritier, source d’effets très concrets – œuvrer à les rendre mobiles, un peu plus souples. Tâche infinie sans doute.
Pour en revenir au corps, et aux partages dont il serait, selon Françoise Héritier, à la fois origine et garant, nous soutiendrions volontiers une position inverse, que formule très bien Mary Douglas dans De la souillure, lorsqu’elle écrit que "… le corps est un symbole de la société, et que le corps humain reproduit, à une petite échelle les pouvoirs et les dangers qu’on attribue à la structure sociale". Quelques pages plus haut, elle écrivait ceci : "c’est seulement en exagérant la différence entre intérieur et extérieur, dessus et dessous, mâle et femelle, que l’on crée un semblant d’ordre". Opération qu’elle décrit, au demeurant, comme un "geste créateur" [11]. Disons que Françoise Héritier semble puissamment prise dans la logique de ce "geste créateur", mais sans voir apparemment jusqu’à quel point. Ce qui est un peu ennuyeux pour le statut des conclusions auxquelles elle veut aboutir.
Cette méconnaissance lui fait percevoir en tout cas le corps non comme un espace de traduction des enjeux sociaux, mais comme un originaire sur lequel fonder au bout du compte – avec la garantie des vérités biologiques – les choix sociaux et politiques. Nous ne pouvons que dire là-dessus notre plus extrême réserve, et ce d’un double point de vue : comme simple citoyenne d’abord, a minima vigilante, cela nous paraît la porte ouverte, au-delà des intentions, absolument pures de Françoise Héritier, à bien des dérives "scientifiquement" justifiées. Comme psychanalyste ensuite, nous nous sentirions infiniment plus en phase avec le type d’analyse proposé par Mary Douglas sur ces mêmes questions. Il est certain qu’elles corroborent l’expérience que la clinique analytique apporte la genèse et des effets des représentations, celles qui touchent au corps notamment.
Quant à l’assise donnée par la biologie au militantisme pour l’égalité dans la différence, appuyée en l’occurrence sur la représentation d’une "équité" biologique (point de vue à nos yeux franchement problématique), puisque les rôles respectifs des gamètes mâles et femelles sont d’égale valeur dans la procréation, il nous semble que la dérive – ou confusion ? – conceptuelle guette d’inquiétante façon Françoise Héritier. Nous relevions plus haut certains des termes qu’elle employait, mûrement pesés sans doute, puisqu’ils ont passé, on imagine, l’épreuve de la relecture par l’auteure : qu’est-ce que cela peut être, la "responsabilité" des ovocytes et des spermatozoïdes, puis l’"équité" du rôle des gamètes ? Étrange vocabulaire, tout de même, – à quand un procès intenté à des spermatozoïdes ? – dont on se demande quelles conséquences il peut avoir sur la pensée de la question des sexes en particulier, et du vivant humain en général.
Comme quoi Françoise Héritier a cent fois raison de noter "à quel point il est difficile même à de grands esprits de s’extraire totalement des préjugés et stéréotypes qui fonctionnent de leur temps…" et que "l’esprit critique des intellectuels et la construction savante ont toujours leur point aveugle" (à propos de Simone de Beauvoir). Je retiendrai pour ma part cette leçon de la lecture de Masculin/Féminin ii - dissoudre la hiérarchie.
Ces trop brèves remarques n’épuisent évidemment ni la richesse, ni les difficultés soulevées par la contribution de Françoise Héritier au débat sur la question des sexes. Tout au plus essaient-elles de pointer ce qui pourrait rendre cette contribution, dans son ambition même, hélas inopérante.
Rendons justice cependant à ce que l’on peut sans doute le plus admirer dans son travail anthropologique, à savoir un très remarquable art de la description. Art exigeant, indispensable. Masculin/Féminin i - la pensée de la différence, tout comme ce second opus, le mettent en œuvre de puissante façon. Dimension qu’il nous paraît important de souligner, car décrire est sans doute l’opération intellectuelle d’analyse et de transmission par excellence. C’est cet exercice d’exactitude et de clarté, tout à la fois et indissociablement scientifique et pédagogique, qui a permis de construire l’outil de travail que constitue le concept de "valence différentielle" des sexes. Et de cela, nous restons redevables à Françoise Héritier, même si nous divergeons sur l’analyse qu’elle propose du statut des représentations qui commandent cette valence différentielle.
Nous avancerons ici que c’est probablement la force de sa description qui en constitue aussi le point aveugle, comme si ce que cette description faisait voir obnubilait le regard, arrêtait son mouvement, produisant comme un arrêt sur image. Si bien que là où Françoise Héritier voit de purs faits – et d’abord la différence des sexes comme réalité fondatrice d’une perception binaire de la réalité – nous verrions pour notre part des effets de processus compliqués, refoulés par l’emprise de ces effets mêmes. Ainsi peuvent-ils effectivement jouer comme des données de base de la construction de la réalité. Mais au titre de "cadres de l’expérience", pour reprendre le titre d’un ouvrage d’Erving Goffman, et donc de dispositifs eux-mêmes construits – non sans motifs. C’est bien pourquoi ces données de base sont passibles d’une généalogie, au sens de Nietzsche et de Foucault : c’est-à-dire d’une description qui s’attache à capter les enjeux à l’œuvre dans nos façons de croire à ce que nous
http://www.cairn.info/revue-travail...

20. Le 14/11/2009, 10:59 par ali

"""la domination masculine a pour cause fondamentale le fait (sic) que les femmes ont la capacité "exorbitante" de faire les enfants des deux sexes,"""

Ce que je ne comprend pas dans cette théorie, c'est pourquoi les hommes se sentiraient en danger de ne pas pouvoir se reproduire à "l'identique" ? Il me faut déjà pour ça évoluer dans un système où il y a un grand fossé entre les femmes et les hommes pour que l'on trouve toute son identité dans le fait d'être mâle ou femelle. Est-ce seulement l'origine de la domination d'un sexe sur l'autre, plutôt que l'origine du sexisme ?

21. Le 14/11/2009, 16:07 par dwormiller

L'imitation chez les fourmis, non, je ne connaissais pas. Les fourmis perçoivent le monde par leurs chimiorécepteurs essentiellement. Sans compter qu'il faut une théorie de l'esprit pour imiter.

http://en.wikipedia.org/wiki/Theory...

Il faudra que je relise le chapitre que Delphy consacre à l'imitation chez les Formicidae.

22. Le 14/11/2009, 17:47 par dwormiller

Quand j'étais étudiant, j'avais été impressionné par les travaux de l'équipe de Larry Young sur la fidélité sexuelle.

Il a pris comme modèle animal les campagnols, qui sont des petits rongeurs qui ressemblent à des cochons d'Inde.

Chez les campagnols des prairies, les mâles sont "promiscuous". Ils consacrent toute leur énergie à copuler avec un maximum de partenaires et ne restent pas avec la femelle pour élever les petits.

Chez les campagnols des montagnes, une autre sous-espèce, le comportement sexuel des mâles est très différent. Ils sont monogames. Une fois qu'ils se sont mis en couple avec une femelle, ils s'attachent à elle considérablement et restent à ses côtés pour élever les petits.

Les campagnols sont des mammifères, des animaux assez évolués et on pensait avant ces expériences que cette différence de comportement mettait en jeu de très nombreux facteurs, génétiques et environnementaux.

L'expérience de Larry Young est la suivante: vous prenez le campagnol des prairies (sous espèce à mâle volage), vous insérez - en utilisant les techniques du génie génétique - un seul et unique gène dans le génome du mâle (le gène codant pour le récepteur de la vasopressine, qui s'active dans certaines parties du cerveau et est bien connu pour son rôle dans l'attachement social), et miracle, votre obtenez un campagnol mâle des prairies monogame qui reste attaché à sa femelle pour la vie et l'aide à élever les portées de petits.

Un rêve de féministe non?

Photo de couple campagnol. Le mâle, porteur du gène du récepteur de la vasopression, est monogame et partage les tâches ménagères avec sa compagne:

http://www.chinapost.com.tw/news_im...

DNA of Voles May Hint at Why Some Fathers Shirk Duties, New York Times, 10 juin 2005
http://www.nytimes.com/2005/06/10/s...

Le labo de Larry Young
http://research.yerkes.emory.edu/Yo...

23. Le 15/11/2009, 20:51 par Lucien

"Depuis la nuit des temps nous reproduisons ce schéma" mais le matriarcat existe encore de nos jours ( une region en Chine , une autre en Indonesie) ce n'est pas une utopie et peut-etre meme qu'il a predominé dans "la nuit des temps"?
l'homme dors dans la maison de la mere de son amante et rentre au matin à la maison de sa propre mere, un bonheur non?

24. Le 17/11/2009, 09:14 par Momone06

Personne n'a compris quand j ai dit qu un homme pouvait penetrer une femme... un homme nait avec un penis et une femme non. je ne parle pas de doight, ni de sexe,.
je parle de cette force que les homme ont pepetue a travers les ages, l homme qu il sait qu'il peut penetrer meme avec la force, sait qu il est le plus fort. il y aura toujours une truc en plus. nous les femme on ne peut pas les penetrer naturellement. on a pas cette capacite, on n a pas grandi avec une protuberance.
il faut lire Christiane Olivier si vous vous interresser a cette hypothese.
merci

25. Le 17/11/2009, 09:51 par olympe

momone06, si bien sur et tu as raison. une homme peut imposer des rapports sexuels fécondants à une femme, pas l'inverse.

26. Le 17/11/2009, 10:45 par Momone06

oui et apres cela se traduit dans d'autres comportements, le fait qu un homme peut imposer.
si a la base, l homme sait que de toutes les manieres il pourra penetrer la femme, ca ne l'empechera pas d utiliser cette force a d'autre fins. Inconsciemment bien sur. et quand je parle de penetration, c'est pas au sens propre, c'est surtout au sens figure.
merci Olympe

27. Le 26/11/2009, 17:12 par Abie

Su la différence de taille mâle/femelle, voir les explications intéressantes de Pascal Picq dans "Le sexe, l'homme et l'évolution" chez O. Jacob.
(NB : le livre à ses faiblesses, mais un certains nombres de concepts y sont très bien exposés.)