Des nouvelles de Lara Logan

C'est cette journaliste qui a subi une agression sexuelle place Tahrir en février.

Elle raconte, et témoignera sur CBS dimanche.

A lire aussi ce point de vue sur un blog que j'ai découvert récemment

Elle est belle, elle est blonde, elle est un visage célèbre de la chaîne américaine CBS. Le 11 février dernier, au soir de la chute d’Hosni Moubarak, Lara Logan, une reporter de terrain aguerrie, a été victime d’une violente agression sexuelle alors qu’elle était en direct de la place Tahrir au Caire. Etrangement, cette nouvelle a été peu relayée dans les médias internationaux. Négligence, manque d’intérêt ou omerta médiatique? Quelles que soient les raisons de ce silence, elles sont révélatrices d’une misogynie ambiante qui pousse les femmes journalistes à taire leurs angoisses sur le terrain, de peur d’en être écartées. Et pourtant, Lara Logan a choisi de parler de ce quasi-viol qu’elle a subi, entraînée dans un mouvement de foule de 200 hommes qui l’ont déshabillée et fouettée pendant plus de vingt minutes, mais finalement secourue par un groupe de femmes et de soldats égyptiens. Un tel témoignage est rare dans la profession, comme le rappelle Kim Barker dans le New York Times. Les envoyées spéciales ont encore trop de choses à prouver vis-à-vis de leurs confrères (et de leurs patrons) masculins pour s’étendre sur les risques... lire la suiteRendez-vous sur Hellocoton !

Commentaires

1. Le 29/04/2011, 10:11 par andré

Je pense que ce silence aussi avait pour but de cacher certains aspects non politiquement corrects du printemps arabe dont on nous rabat les oreilles; dans ce printemps, il y a du bon et du moins bon, voire très mauvais. Espérons que le bon dominera mais ce n'est pas joué.

2. Le 29/04/2011, 10:11 par andré

Je pense que ce silence aussi avait pour but de cacher certains aspects non politiquement corrects du printemps arabe dont on nous rabat les oreilles; dans ce printemps, il y a du bon et du moins bon, voire très mauvais. Espérons que le bon dominera mais ce n'est pas joué.

3. Le 29/04/2011, 12:19 par _batou_

"peu relayée par les médias internationaux" :
affirmation intéressante mais non étayée... Peu, c'est combien ? Et peu par rapport à quoi ? Quelle est la référence considérée comme "normale" ?
Petite recherche sur google actualité : 400 articles US, une trentaine en France (en augmentation nette depuis l'apparition du récit), 14 au brésil, 8 en Grèce, ... Et on en trouve aussi en Argentine, en Italie, en Hongrie...

Je n'appelle pas ça "peu relayé". Tous les continents reprennent l'info depuis quelques heures, et ça monte encore.

A l'époque, par contre, il y a peut-être effectivement eu moins de bruit, mais la raison n'est pas forcément misogyne ; je me souviens n'avoir entendu parler que d'une "agression sexuelle", terme très vague car recouvrant des évènements de gravités assez variables . Certains articles publiés ces dernières 24h évoquent bien un silence "brisé", ce qui semble confirmer que jusqu'ici, on ne savait pas vraiment ce qui s'était passé (?).

Or, ne sachant pas ce qui avait constitué l'agression, les journalistes sont restés dans le flou : et il est difficile de faire plusieurs articles, durant plusieurs jours, sans la moindre information sur ce qui s'est passé. Il est difficile pour le public de s'identifier à la victime si l'on ne sait pas quelle est la gravité de l'agression : encore une fois, le terme peut, en tous cas pour moi, recouvrir à la fois une main baladeuse furtive, tout comme des atrocités telles que celles que Lara Logan a subies : mais si les journaux, par défaut d'information, ne pouvaient parler que d'agression, l'idée logique chez le lecteur n'était-elle pas "si le mot viol n'est pas employé, ça ne devait pas en être un" ? Bref, le lecteur/spectateur ne savait pas quoi penser.

Le silence relatif à l'époque n'était-il pas finalement causé par le fait que Logan, pour des raisons tout à fait compréhensibles vu l'horreur de ce qu'elle a subi, a préféré ne pas parler immédiatement, du moins pas au grand public ou à la presse ?

Quoiqu'il en soit, le déferlement d'articles depuis qu'elle a donné les détails de son calvaire casse totalement la thèse de "l'omerta" ou du fait que l'on voulait "cacher les aspects non politiquement corrects du printemps arabe". Je pense que le "manque" d'articles au moment de l'évènement a une origine moins lié au sexe de Logan qu'aux réalités du journalisme : si l'on ne dispose pas de détails ou d'images d'un évènement, mais simplement d'information finalement assez vague, alors la victime ne "mérite" pas la une. Parce que faire une page ou un reportage complet sans avoir la moindre information à donner, c'est loin d'être évident.

Avec l'arrivée du témoignage, je suis prêt à parier que le nombre d'articles va continuer à grimper en flèche.

4. Le 01/05/2011, 18:03 par La ratapinhata

Oui, je pense qu'André est dans le vrai... parce qu'en réfléchissant bien , dans quel autre pays un tel comportement masculin aurait-il été possible ?
Faudrait quand même enfoncer le clou, l'islamophobie n'est pas encore un délit...
Et c'est pas aider les femmes des pays musulmans que de taire notre légitime dégoût.
Heureusement qu'il y a des Manu, pour témoigner du triste sort des femmes en Egypte, et ailleurs... en pays d'Islam.

PS: Au Pakistan, à l'époque où la France y vendait des sous-marins, entretenant d'excellentes relation avec ce pays...il y avait le martyre de milliers de petites filles pakistanaises sans état civil, qui travaillaient avant même cinq ans dans des briquetteries, où elles mourraient avant leur dixième anniversaire... qui s'en souciait ?

Peut-être qu'un des premiers objectifs d'un féminisme politique serait la remise en cause de notre politique internationale française, si accommodante avec les sociétés qui esclavagisent les individus de sexe féminin.