Solliciter l'avis de Jacques Vergès et Roland Dumas en dit long sur l'état de
déliquescence de nos relations avec certains pays d'Afrique, mais ce n'est pas
le sujet de mon billet.
Quand Jacques Vergés ne sait pas quoi dire, il
ne s’embarrasse pas, il tape en dessous de la ceinture.
C'est grossier et vulgaire mais c'est certainement ce qu'il recherche
Pour ceux qui ne la voient pas la vidéo est ici. Il y dit ceci :"est ce que je lui pose des questions
sur sa ménopause ?"
La ménopause est un fait social historiquement récemment construit (début
du XIXeme siècle). Dans certaines sociétés, et c'était le cas en France au
XVIIeme siècle cette période est plutôt bienvenue pour les femmes, libérées du
risque d'être enceintes, des tabous et restrictions liés aux règles et gagnant
en autorité.
Il existe bien un phénomène naturel, l'arrêt de la fonction reproductive
féminine à partir d'un certain age et la conséquence principale en est le
risque d'ostéoropose qui survient 20 à 30 ans plus tard (!). Par contre si ce
peut être une période de déprime pour certaines, l'hypothèse a été émise que
c'était surtout parceque leur statut social et le regard que porte la société
sur elles est modifié.
En effet, dans le discours dominant, la ménopause s'accompagne d'une perte
de valeur. Simone de Beauvoir l'avait noté
"Il lui reste à vivre, privée de tout avenir, environ la moitié de sa
vie d'adulte. On ne lui a permis d'avoir prise sur le monde que par la
médiation de l'homme : que deviendra-t-elle quand elle n'aura plus de prise sur
lui ?"
Ce qu'un psychiatre américain n'hésitait pas à résumer ainsi dans les
année soixante
"ayant épuisé leurs ovaires, elles ont épuisé leur utilité en tant
qu'être humain"
Une femme comme MAM, qui ne compte ni sur ses ovaires, ni sur sa
capacité de séduction pour gagner du pouvoir ne peut que déranger un vieux
macho.
Et quand dans le même temps une animatrice de la BBC gagne son procès contre son
employeur pour discrimination liée à l'age, on est bien obligés de
constater la pression exercée sur les femmes lorsqu'elles prennent des
rides. La différence de traitement hommes/femmes est flagrante.
Cette femme de 51 ans et 3 de ses coanimatrices, dans la quarantaine
avaient en effet été remplacées par une animatrice plus jeune et 2 hommes dont
l'un était agé de 70 ans. Non sans avoir préalablement essuyé quelques
commentaires acerbes sur son physique et une incitation à se faire
botoxer.
Quel foin autour de cette ménopause qui est en fait une libération des
femmes !!! Contrairement d'ailleurs à son pendant masculin qui est une
limitation (les premiers problèmes érectiles apparaissent à cette période,
parler de Viagra n'est pas superflu). En outre, ils souffrent à cette période
de bouffées de chaleur, dépression parfois, prise de poids, etc.
Finalement l'idée reçue selon laquelle les femmes ne vivent pleinement que
jusqu'à la ménopause est aussi fausse que celle qui veut que les hommes ne
connaissent pas de déclin.
Jacques Vergès n'est de toute manière pas connu pour son bon goût et la
finesse de son humour. Et pour répondre à Héloïse ménopause = libération.. ???
Humpf, je suis pas certaine. De mon côté, vu les quelques désagréments qui
accompagnent la chose, je suis moyennement pressée d'être libérée
Jacques Vergès n'est de toute manière pas connu pour son bon goût et la
finesse de son humour. Et pour répondre à Héloïse ménopause = libération.. ???
Humpf, je suis pas certaine. De mon côté, vu les quelques désagréments qui
accompagnent la chose, je suis moyennement pressée d'être libérée
Oh mais c'est d'un lourd ! merci Olympe de nous donner un nouveau sujet de
débat, j'adore ça. Surtout tant que je ne suis pas concernée par la ménopause
j'imagine !
tellement lourd...
cela dit pour moi, ça montre qu'il ne sait pas quoi répondre; il se ridiculise
plutôt qu'autre chose! Sur Canal+, ils les avaient comparé aux deux papys du
Muppet Show, j'avoue que j'ai pensé à ça aussi.
Le pendant masculin n'est pas seulement érectile mais aussi
reproductif.
A et B sont en couple mais A ne veut pas d'enfants. A 40 ans, ils se séparent
et se remettent en couple avec chacun une personne de 30 ans. Les deux couples
veulent des enfants. Au bout de deux ans, les deux couples arrivent à
concevoir.
B est une femme, devant le médecin elle se fera engueulée parce qu'elle n'a pas
conçu avant (elle voulait mais pas A), on ricanera sur son couple, et comme
elle a de vieux ovules, on va la traumatiser à coup de trisomie 21.
A est une femme, devant le médecin elle se fera engueulée parce qu'elle n'a pas
conçu avant (elle avait pas envie jusque là ce qui fait d'elle une
irresponsable, à comparer à une gamine sans revenus et autonomie qui s'achète
un statut social en devenant mère), on ricanera sur son couple, et comme elle a
de vieux ovules, on va la traumatiser à coup de trisomie 21.
A ou B sont un homme. On verra même pas la différence d'âge. On parlera pas de
sa paternité vieillissante. On n' envisagera pas une seconde de faire un test
de trisomie 21 alors que la moitié du foetus est constitué d'un spermatozoïde
créé par une cellule aussi vieille que l'ovule de l'autre A ou B.
Alors que l'on sait que les spermatozoïdes se dégradent à mesure que l'homme
vieilli, le couple ne recevra aucune mise en garde sur la santé du futur bébé
ou les risques accrus d'une mauvaise couche.
Et on fustigera les femmes de grossesses tardives de pas vouloir d'enfants
assez tôt (c'est bien connu qu'il y a pas besoin de père, on fait les bébés
toutes seules), on fustigera les femmes de grossesses tardives du nombre
handicapés, sauf que maintenant avec le suivi des grossesses tardives, il y a
plus de naissances de trisomique 21 chez les femmes trentenaires que chez les
femmes de plus de 40 ans, je serais curieuse de connaître l'âge moyen des pères
dans les différentes pathologies génétiques, mais ils viendraient à personne de
faire des études là-dessus alors que tous reconnaissent la dégradation des
spermatozoïdes avec l'âge...
J'ai lu il y a quelques années un essai remarquable sur les constructions
culturelles de la ménopause et l'incidence de ces représentations sur la santé
des femmes, sur leur ressenti physique lorsqu'elles atteignent la cinquantaine.
Il s'agit de "Sexe, croyances et ménopause" de Daniel Delanoe, préfacé par
Françoise Héritier. Bonne lecture!
"- Alors, quand j'entends parler de mon âge par Madame Alliot Marie, ou
autre, je dis "est-ce que je lui ai posé des questions sur sa ménopause ?"
(brouhaha d'étonnement dans le studio...) moi mon andropause se passe
correctement.
- Nan, nan, nan mais attendez, là c'est c'est faute de goût, lui rétorque la
journaliste.
- Mais nan, c'est normal... reprend Vergès."
Bon, la ménopause et l'image des femmes ménopausées dans nos sociétés, thème
intéressant : il faudrait d'ailleurs indiquer que pour les Japonais le terme
"ménopause", le concept, n'existerait pas.
Vergès, ici, dit qu'il a été lui-même attaqué sur son âge.
Commentaires
Quel foin autour de cette ménopause qui est en fait une libération des femmes !!! Contrairement d'ailleurs à son pendant masculin qui est une limitation (les premiers problèmes érectiles apparaissent à cette période, parler de Viagra n'est pas superflu). En outre, ils souffrent à cette période de bouffées de chaleur, dépression parfois, prise de poids, etc.
Finalement l'idée reçue selon laquelle les femmes ne vivent pleinement que jusqu'à la ménopause est aussi fausse que celle qui veut que les hommes ne connaissent pas de déclin.
Jacques Vergès n'est de toute manière pas connu pour son bon goût et la finesse de son humour. Et pour répondre à Héloïse ménopause = libération.. ??? Humpf, je suis pas certaine. De mon côté, vu les quelques désagréments qui accompagnent la chose, je suis moyennement pressée d'être libérée
Jacques Vergès n'est de toute manière pas connu pour son bon goût et la finesse de son humour. Et pour répondre à Héloïse ménopause = libération.. ??? Humpf, je suis pas certaine. De mon côté, vu les quelques désagréments qui accompagnent la chose, je suis moyennement pressée d'être libérée
merci de l'alerte. J'avais raté cette video. Vergès est ignoble comme souvent.
Oh mais c'est d'un lourd ! merci Olympe de nous donner un nouveau sujet de débat, j'adore ça. Surtout tant que je ne suis pas concernée par la ménopause j'imagine !
tellement lourd...
cela dit pour moi, ça montre qu'il ne sait pas quoi répondre; il se ridiculise plutôt qu'autre chose! Sur Canal+, ils les avaient comparé aux deux papys du Muppet Show, j'avoue que j'ai pensé à ça aussi.
Le pendant masculin n'est pas seulement érectile mais aussi reproductif.
A et B sont en couple mais A ne veut pas d'enfants. A 40 ans, ils se séparent et se remettent en couple avec chacun une personne de 30 ans. Les deux couples veulent des enfants. Au bout de deux ans, les deux couples arrivent à concevoir.
B est une femme, devant le médecin elle se fera engueulée parce qu'elle n'a pas conçu avant (elle voulait mais pas A), on ricanera sur son couple, et comme elle a de vieux ovules, on va la traumatiser à coup de trisomie 21.
A est une femme, devant le médecin elle se fera engueulée parce qu'elle n'a pas conçu avant (elle avait pas envie jusque là ce qui fait d'elle une irresponsable, à comparer à une gamine sans revenus et autonomie qui s'achète un statut social en devenant mère), on ricanera sur son couple, et comme elle a de vieux ovules, on va la traumatiser à coup de trisomie 21.
A ou B sont un homme. On verra même pas la différence d'âge. On parlera pas de sa paternité vieillissante. On n' envisagera pas une seconde de faire un test de trisomie 21 alors que la moitié du foetus est constitué d'un spermatozoïde créé par une cellule aussi vieille que l'ovule de l'autre A ou B.
Alors que l'on sait que les spermatozoïdes se dégradent à mesure que l'homme vieilli, le couple ne recevra aucune mise en garde sur la santé du futur bébé ou les risques accrus d'une mauvaise couche.
Et on fustigera les femmes de grossesses tardives de pas vouloir d'enfants assez tôt (c'est bien connu qu'il y a pas besoin de père, on fait les bébés toutes seules), on fustigera les femmes de grossesses tardives du nombre handicapés, sauf que maintenant avec le suivi des grossesses tardives, il y a plus de naissances de trisomique 21 chez les femmes trentenaires que chez les femmes de plus de 40 ans, je serais curieuse de connaître l'âge moyen des pères dans les différentes pathologies génétiques, mais ils viendraient à personne de faire des études là-dessus alors que tous reconnaissent la dégradation des spermatozoïdes avec l'âge...
Bonjour,
J'ai lu il y a quelques années un essai remarquable sur les constructions culturelles de la ménopause et l'incidence de ces représentations sur la santé des femmes, sur leur ressenti physique lorsqu'elles atteignent la cinquantaine. Il s'agit de "Sexe, croyances et ménopause" de Daniel Delanoe, préfacé par Françoise Héritier. Bonne lecture!
j'ai regardé et écouté la vidéo: Vergès dit :
"- Alors, quand j'entends parler de mon âge par Madame Alliot Marie, ou autre, je dis "est-ce que je lui ai posé des questions sur sa ménopause ?" (brouhaha d'étonnement dans le studio...) moi mon andropause se passe correctement.
- Nan, nan, nan mais attendez, là c'est c'est faute de goût, lui rétorque la journaliste.
- Mais nan, c'est normal... reprend Vergès."
Bon, la ménopause et l'image des femmes ménopausées dans nos sociétés, thème intéressant : il faudrait d'ailleurs indiquer que pour les Japonais le terme "ménopause", le concept, n'existerait pas.
Vergès, ici, dit qu'il a été lui-même attaqué sur son âge.
Voilà, juste, ce que j'ai vu et entendu...
@ lyly: +1
(et merci de me prouver que je ne suis pas la seule à oser ce raisonnement, je me croyais un peu folle. ;P)