Femme en compétition mixte ?
Par Olympe le 28/10/2012, 22:17 - Lien permanent
Lindsey Vonn, grande championne de ski domine sa discipline chez les femmes et a déja tout gagné (Championnat du monde et jeux Olympiques) . Elle a demandé une dérogation à la Fédération internationale pour participer aux épreuves masculines qui se tiennent fin novembre au Canada.
Apparemment il n'est pas du tout certain qu'elle l'obtienne.
Vous pouvez voir à ce sujet le billet de Sportissima ou l'article de 20 minutes.
On peut y lire les propos méprisant de ses collègues hommes au sujet de cette demande. D'après eux elle "ne se rend pas compte de l’écart de niveau entre les filles et les garçons en vitesse.». Ce qui est sûr c'est que pour eux, se faire battre par une fille serait une honte car "Un bon coup de pied au cul, ça ne peut pas faire de mal.
L'équipe a recensé les sportives ayant "défié les hommes". On peut voir que ce sont les sports où l'effort est "partagé" avec une machine : voile , Moto, Formule 1 ou un animal (équitation) qui leur réussissent le mieux.
Mais le fait que les femmes aient du mal à s'imposer dans des sports comme le golf prouve bien que les aptitudes physiques (force, rapidité) ne sont pas seules en jeu et que d'autres éléments sont à prendre en compte.
Il y a d'abord le fait que, en ne s'entrainant qu'avec des femmes moins performantes qu'elle une championne comme Lindsey Vonn ne bénéficie pas de la même émulation que ses homologues masculins et on sait qu'en sport l'émulation est une source de progrès.
On sait aussi que le sport féminin est moins reconnu, moins rémunéré et bénéficie donc de moyens très inférieurs, ne permettant pas aux sportives de profiter des mêmes conditions tant en confort (qu'on se rappelle que certaines équipes féminines se sont rendues aux JO en classe économique alors que leurs homologues étaient eux en classe affaire), en matériel qu'en disponibilité.
Il y a encore d'autres raisons, beaucoup plus subtiles et invisibles. Dans son livre sur le jeu d'échecs "La diagonale du succès" Maurice Ashley se demande pourquoi il y a aussi peu de femmes parmi les 100 premiers mondiaux (1 seule lorsque le livre est paru). Les explications qu'il apporte sont tout à fait transposables aux activités physiques.
Il a interrogé des joueuses parmi les plus fortes et a retenu 4 raisons :
1/ la force des stéréotypes.
« Je crois que les plus gros obstacle fut mon père, Au début, cela ne le dérangeait pas, puis, quand il s’est aperçu à quel point j’aimais ça et que je voulais tout le temps jouer, il n’aimait plus tant que ça. Il pensait que les échecs ce n’était pas pour les filles. »
«On considère dans le monde entier que les échecs sont un jeu de garçons. Jusque récemment, on attendait des filles qu’elles choisissent la danse de salon et la musique, des activités socialement plus féminines. »
"Les femmes ne sont pas autant encouragées que les garçons à pratiquer des activités individuelles de compétition. Tout le monde pense que c’est bizarre pour une fille de s’enfermer des heures dans sa chambre pour étudier les échecs. On qualifiera plutôt ce comportement d’étrange que d’ambitieux ou déterminé. »
2/ le sentiment de devoir prouver qu'on est à sa place
Une joueuse explique que «Au début, les garçons refusaient de jouer contre moi. En tournoi, certains étaient gênés quand ils voyaient qu’ils devaient m’affronter. Ils commençaient à se faire chambrer par les autres garçons qui leur disaient « t’as pas intérêt à perdre contre une fille ! ».
Propos corroborés par une joueuse de golf qui reconnut, après avoir participé à une compétition avec des hommes que cela avait été l’expérience la plus difficile de sa vie car elle avait l’impression de secouer le joug de la condition féminine.
Indéniablement cela rajoute de la pression à un moment où celle-ci est déja très élevée et on comprend aussi que beaucoup de jeunes filles renoncent à s'imposer dans un univers qu'elles perçoivent comme hostile. D'autant plus qu'elles ont intégré les stéréotypes et pensent que les garçons sont meilleurs dans ce type d'activité.
3/ le fait d'être regardée comme une femme plutôt que comme une compétitrice
Une joueuse explique nettement "Il y a un problème qui n’est pas spécifique au monde des échecs : celui d’être une fille regardée comme un objet sexuel, une fille entourée d’hommes. Il existe souvent une compétition entre les hommes pour savoir qui aura du succès auprès de la fille en question. Evidemment, certaines filles aiment être entourées de ce genre d’attentions, mais beaucoup d’entre elles préfèrent arrêter de jouer parce qu’elles se sentent mal à l’aise dans un environnement où elles ne se singularisent pas par leurs qualités aux échecs, même si elles jouent bien. Ce n’est pas une situation très saine. »







Commentaires
Quand j'étais petite (environ 10 ans) j'ai fait une expérience quelque peu similaire. Il y avait un petit concours de pêche organisé dans mon village. Pour les enfants, autour d'un étang, avec de nouveaux poissons relâchés exprès pour l'occasion (histoire de dire que le sport n'était pas très intensif que ce soit techniquement ou physiquement).
Environ 1/10è de participantes, classement mixte.
Je suis arrivée 5ème.
Quelle honte j'ai ressenti lorsque le président de l'assoc de pêche a annoncé "et en 5ème position, la première fille, Ad". On me demande ce que ça me fait, je réponds que j'aurais préféré être première. "Ah mais tout de même, tu es la première fille, c'est pas si mal". Et on rigole parce que j'avais eu l'audace de penser que peut-être, j'aurais pu prétendre gagner.
Je crois que je n'ai plus jamais pêché.
Je trouve le sujet très intéressant, et tout particulièrement la description des quatre critères à l'infériorité supposée des femmes dans le sport.
Le commentaire d'Ad m'interpelle également. Je me suis posé la même question lors du concours de pêche organisé par mon village. Il y avait deux femmes dont l'une est arrivée septième sur vingt. Elle a eu droit à la coupe féminine et au même éloge "septième et première femme". Septième, point. Et le huitième n'a pas à se sentir humilié...
s.h.
Il faudrait que toutes les compétitions soient mixtes, aucune spécifique. Les filles seraient obligées de se mesurer aux garçons, et leurs résultats grimperaient automatiquement.
J'ai du mal à comprendre le raisonnement des collègues masculins : s'ils sont si persuadés que ça de la différence de niveau entre les skieurs et les skieuses, que risquent-ils à la laisser essayer, au juste? ;-p
"Il faudrait que toutes les compétitions soient mixtes, aucune spécifique. Les filles seraient obligées de se mesurer aux garçons, et leurs résultats grimperaient automatiquement." (Carole)
Franchement, Carole, vous croyez VRAIMENT ce que vous écrivez là ?
Vous avez hâte de voir les femmes concourir avec des hommes en boxe, haltérophilie, lancer du javelot, course de vitesse et j'en passe ?
Il y a peu de sports où les femmes, même décomplexées, même super entrainées, pourraient se mesurer aux hommes; ça vous semble si affreux, si injuste, si machiste, qu'il faille le nier ?
Mais pourquoi pas, en effet, faire des compétions avec celles qui le désirent ?
... et pour ce qui est des échecs, la plupart des tournois sont mixtes.
Pourquoi, dans les familles où l'on est passionné de ce jeu, où l'on pousse tout autant les filles que les garçons, les garçons sont-ils globalement, statistiquement meilleurs ?
Pourquoi, lorsqu'on fait de l'initiation aux échecs en classe maternelle, les filles sont elles globalement moins intéressées que les garçons ?
Ce serait intéressant de voir ce qui a été fait comme études là-dessus. Dans les pays de l'Est, on initie les enfants aux échecs à trois ans, de façon mixte. Est-ce qu'on transmet un message négatif aux filles (on te montre, mais en fait on n'attend pas de toi que tu t'y livres corps et âme)
J'ai une fille qui a appris à jouer aux échecs avant l'âge de cinq ans, et qui a été en compétition régionale. J'ai vu des fillettes de trois ans, dans leur poussette, avec un échiquier dans la main, superstimulées par des parents qui étaient souvent responsables de clubs locaux, et popularisaient le jeu en primaire. Ont-ils freiné inconsciemment leurs filles, ont-ils fait quelque chose pour que, dix ans après, avec autant de tournois, championnats, que leurs frères, elles soient moins bonnes ? Et sont-elles réellement moins bonnes, ou ont-elles décroché de la compétition pour des raisons ayant quelque chose a voir avec du sexisme ?
Pour avoir beaucoup trimballé mon enfant et vu pas mal de joueurs de divers niveaux, je n'ai jamais, jamais, entendu, perçu quelque sexisme que ce soit là dedans. Idôlatrie pour les champions, oui, mais elle eut été semblable si le champion avait été une femme. Les filles bonnes joueuses bénéficiaient même d'un petit plus qui n'avait rien de paternaliste.
Je n'arrive vraiment pas à comprendre la réaction hostile des compétiteurs hommes. Elle veut participer. Pourquoi pas? A quoi cela rime-t-il de l'en empêcher. ça n'a réellement aucune importance. Je crois que tous les compétiteurs/trices ont quitté les cours de récréation depuis pas mal de temps et que donc, pour les garçons, le fait d'arriver derrière une fille ne devrait rien impliquer sur leurs préférences sexuelles... (c'est l'argument qui tue en cours de récré chez les ados)
Je pense que le problème est très simple: on n'admet pas en compétition internationale un compétiteur "parce qu'il le demande, mais a la suite de sélection. La solution est simple: elle s'inscrit en course homme après une dispense et gravit les échelons comme les autres.
Plus sérieusement si la théorie du genre veut que les femmes aient les même performance que les hommes sur le plan sportif: force vitesse, endurance....les faits sont têtus les hommes sont plus forts dans ce domaine, cela doit remettre en cause la théorie du genre.
les faits sont têtus....
http://www.terrafemina.com/vie-priv...
Je ne suis plus tout jeune, je ne m'entraine pas depuis plus de vingt ans et l'autre jour mes filles ont fait un pari sur les tractions a la barre fixe: resultats une de mes fille (15 ans) a fait une traction, l'autre (22 ans) zero et moi trois....et elles sont minces et sportives. Ce n'est pas juste, mais c'est vrai....