Genre et associations

La revue Informations Sociales publiée par la CNAF avait pour thème en janvier-février "genre et pouvoir en Europe".

L'un des articles détaille la place des femmes dans le monde associatif dans 3 pays : l'Espagne, la Grande-Bretagne et la France. Je ne reprendrai ici que les données concernant la France.

Première différence, les femmes sont moins nombreuses 39% que les hommes 49% à adhérer à au moins une association. Sans surprise, c'est surtout au niveau des postes de dirigeants que se trouve le décrochage. 69 % des présidents sont des hommes. Mais il existe 2 domaines dans lesquels l'écart est bien moindre : l'action caritative et humanitaire (47% de femmes présidentes) et l'action sociale (47% également). Une étude a cependant montré que ces 2 domaines sont loin de constituer une tête de pont qui pourrait laisser espérer que, commençant par les secteurs qui leurs sont traditionnellement dévolus, les femmes vont progresser dans tous les domaines. En effet, les femmes étaient plus nombreuses aux postes de décisions lors de la création des associations dans le secteur sanitaire et social. Elles en ont été progressivement éliminées.

Dans les associations chasse et pêche 3% de femmes présidentes (mais il est vrai que je vois assez peu de femmes surveiller leurs bouchons le long de la rivière) , 17% dans les associations sportives et 20% dans les associations de défenses des droits et des causes.

Un espoir ? les femmes sont plus nombreuses dans les associations les plus récentes. Elles ne sont que 17% dans les associations crées avant 1960 mais 38% dans celles qui sont postérieures à 2000. A ce rythme on devrait atteindre la parité aux alentours de l'année 2045.

Dans les autres fonctions on en trouve 42% aux postes de trésorières et 57% aux postes de secrétaire (secrétaire, c'est effectivement bien un métier de femme !). Ce qui fait qu'au final les bureaux (président, trésorier, secrétaire) sont quasiment paritaires dans de nombreuses associations.

J'ai souvent fait partie et je fais encore partie de bureaux d'associations, j'ai été présidente, trésorière, secrétaire. J'ai rarement assisté à des conflits pour la répartition des postes. Les choses se font naturellement, les hommes se sentent capables et légitimes pour les postes de présidents. Les femmes doutent de leurs capacités à bien représenter l'association à l'extérieur, à avoir l'autorité suffisante et craignent surtout de ne pas avoir le temps de faire face à toutes les obligations qui incombent à un président.

Source : Informations sociales N°151. Janvier- février 2009 : Genre et associations en Europe : le pouvoir en question. Erika Flahault, Anne Guardiola, sociologues.

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Par ailleurs je vous conseille la lecture de ce billet de Joe qui s'insurge contre le fait que sa ville privilégie les équipement sportifs utilisés par les garçons. Un sujet rarement évoqué mais qui n'est pas sans incidence.