Inventer le masculinisme
Par Olympe le 26/09/2010, 10:58 - Lien permanent
Une formidable interview de Boris Cyrulnik sur Psychologies.com (EDIT : désolée l'article a disparu, provisoirement j'espère)
Élizabeth : Quel est l’enjeu de l’éducation des garçons
?
B.C.
: Les femmes ont connu une aventure humaine incroyable
depuis cinquante ans, un changement de statut absolu. Or, je ne vois pas
comment les femmes peuvent changer sans changer les hommes… Est-ce que l’on va
continuer à dire que les femmes sont formidables et qu’elles vont gérer la
société en laissant aux garçons la bière et le foot ? Continuer ainsi, c’est
transformer le féminisme en un nouveau sexisme. Or, combattre un groupe sexiste
par un autre groupe sexiste n’est pas un progrès. Il me semble plus intéressant
de réfléchir au nouveau statut des hommes. L’ancien statut reposait sur la
violence, celle du quotidien ou celle des guerres. L’homme devait être violent
pour être prêt à se défendre et défendre les siens. Aujourd’hui, la violence
n’est plus une vertu masculine. Dans notre culture, elle est devenue un outil
de destruction. Du couple, de la famille et des hommes eux-mêmes. Du coup, l’«
héroïsation » des hommes n’a plus de sens. D’ailleurs, c’était une mauvaise
affaire pour les femmes, parce qu’elle légitimait leur domination. D’où la
nécessité, après le féminisme, d’inventer le « masculinisme ». Là est l’enjeu
de demain.
Le reste de l'entretien devrait intéresser Moushette
Commentaires
Intéressant. En même temps, on peut toujours rêver pour enlever la bière et le foot, la violence oui c'est essentiel, pour les femmes et l'humanité, mais la bière et le foot, ça va loin, là, très loin. Je crois que j'ai le seul mari qui n'aime pas le foot.
Merci pour le lien, je vais aller lire!!!!
@Aude Nectar : normale que tu sois la seule, vu que je ne suis pas marié… Mais bon, tous les hommes n’aiment pas le foot et l’alcool.
J’ai l’impression que le masculinisme n’est que la reformulation d’une idée sous-jacente introduite nécessairement par le féminisme : le fait que pour promouvoir l’égalité, il faut à la fois que les hommes et les femmes changent de comportement. Ce qui n’a rien de nouveau. Dès l’instant où le féminisme induit ce que doit représenter l’égalité, le schéma doit se reproduire sur les 2 sexes, sinon c’est le conflit assuré, ce qui est encore le cas aujourd’hui. Le masculinisme tel que présenté ne peut, à mon avis, qu’être une conséquence du féminisme et pas un mouvement en soi.
Qu’en pensez-vous ?
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Aude, non le mien non plus
Chrys, j'espère que tu as eu le temps avant qu'il ne disparaisse
Romane, effectivement :((
Zigazou, oui pour que les choses changent les femmes et les hommes doivent changer. Ce qu'ils ont commencé à faire mais la société ne les aide pas parcequ'un homme qui demande à ne pas travailler le mercredi passe pour un peu spécial par exemple.
sinon le terme masculiniste est très connoté puisque les mouvements masculinistes sont en fait des mouvements anti féministes, j'aime bien le fait que Boris Cyrulnik l'utilise autrement
Merci Olympe pr l'info.
On peut voir les vidéos (dont la partie qui me concerne plus, sur l'adoption) ici :
http://www.psychologies.com/Therapi...
Moushette
"je ne vois pas comment les femmes peuvent changer sans changer les hommes…"
J'apprécie énormément B. Cyrulnik, pourtant la manière dont cette phrase est construite me perturbe un peu. Je ne pense pas que c'est aux femmes de changer les hommes. Prétendre ou espérer changer l'autre est un mirage. Certains hommes par contre peuvent changer, s'adapter aux changements de certaines femmes.
(Et puis n'oublions pas celles qui aiment le foot et la bière
)
je me sens tout à fait concernée par la dernière phrase de Z.; d'ailleurs je suis ravie, mon compagnon les partage tous deux avec moi, donc je ne le lui laisse pas.
c'est pas mal qu'on explique enfin qu'après les changements de mentalité au sujet des femmes il faudrait enfin changer l'image des hommes. par contre, évidemment, ce sera aussi et surtout aux hommes de le faire, et de le vouloir. de la même manière qu'il y a des femmes qui trouvent leur avantage dans les schémas traditionnels, il y a certainement des hommes qui ne souhaitent pas changer (voire même plus!)
Je n'aime pas beaucoup la bière (je préfère le vin) et pas du tout le foot. Donc, Aude Nectar, tu n'es pas seule, ma compagne t'accompagne
"je ne vois pas comment les femmes peuvent changer sans changer les hommes…"
Ce genre de généralisation, "Les" suivie d'une catégorie, ne fait pas avancer le sujet. De la même manière qye vous ne vous sentez pas forcément très proche d'une lectrice de "Nous deux", "Biba", "Femmes actuelles"... Je ne me sent pas très proche d'un lecteur de "L'équipe", "l'autojournal" ou "FHM".
Et voilà pour un joli lot de généralisations et de poncifs...
En effet le mot "masculinisme" existe déjà au Québec manifestement où il prend le sens de retour aux valeurs masculines traditionnelles... (http://polluxe.wordpress.com/2009/1...)
Emelire, mince je ne savais pas tout ça et du coup ça change mon regard sur le texte. de toute façon si je l'ai c'est bien pour susciter une discussion parceque comme disait Bourdieu le dominant es dominé par sa domination et si les hommes ne changent pas, si la société ne change pas son regard sur eux nous serons toujours confrontés à cette violence. et la dessus je suis d'accord avec lui
Je ne suis pas la seule chanceuse alors, heureuse de croiser ici d'autres hommes ou femmes d'hommes n'aimant pas foot et bière.
Condoléances aux autres. Bon je rigole mais ça m'a soulagée plus d'une fois quand même !
Bonjour.
Je pense que tout homme ou toute femme a vocation à exprimer l'être humain qu'il ( ou elle ) est, avec à la fois de la masculinité et de la féminité. La domination du pouvoir masculin sur le monde depuis des millénaires a produit des inégalités et des injustices dont nous ne sommes pas encore sortis à mon avis. Le monde d'aujourd'hui, avec sa violence, a encore grand besoin de féminité.
Mais pour moi, cette féminité, tout comme la masculinité, n'est pas l'apanage d'un sexe. Le jour où on ne distinguera plus de différence à ce niveau entre hommes et femmes, on aura vraiment progressé dans ce sens.
Et cela n'empêchera pas, à mon avis, ni la séduction, ni l'expression de sa propre personnalité ; la personnalité des homosexuels séduit je crois bon nombre de femmes.
Si l'éducation qui, en grande majorité, produit des comportements stéréotypés, voulait bien considérer l'être humain sans tenir compte du sexe auquel il appartient, nous aurions sans doute des relations humaines bien plus riches.
René Jourdren - Raelien
Oulala, mais qu'est-ce que c'est que cette bouillie ?
"Or, je ne vois pas comment les femmes peuvent changer sans changer les hommes…" ça veut dire quoi ? Que le féminisme tel qu'il le définit (d'ailleurs auquel se réfère-t-il ? LE féminisme ne veut rien dire, sauf à méconnaître ces mouvements féministes, leurs histoires et différences idéologiques profondes, etc.. ?), avait pour vocation de "changer" les femmes (ça veut dire quoi ??), et non un rapport entre des groupes sociaux (hommes et femmes), et finalement l'existence même de ces groupes sociaux.
"Est-ce que l’on va continuer à dire que les femmes sont formidables et qu’elles vont gérer la société en laissant aux garçons la bière et le foot ? Continuer ainsi, c’est transformer le féminisme en un nouveau sexisme. "
Mais c'est quoi ce délire ? ça ne veut rien dire. qui dit que "les femmes sont formidables" et qu'elles vont "gérer la société" (mais il connaît les stats du nombre de femmes dans les instances dirigeantes ?) ?? qui dit que le but du féminisme (lequel, il se réfère à quoi ?) est d'instaurer une domination des femmes sur les hommes ?
"L’homme devait être violent pour être prêt à se défendre et défendre les siens." et non pour cogner sur sa femme, empêcher les femmes d'accéder au moindre droit, en laisser une par jour mourir d'une IVG à l'aiguille à tricoter en 1960, etc, etc.
Bref.
Outre que la référence au masculinisme soit curieuse, c'est vraiment une grosse bouillie.
(Et Bourdieu n'avait pas une vision aussi naïve des rapports de domination, le raccourci est un peu trash là)
Le véritable enjeu de demain est à mon sens le développement du raffinement aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Je préfère le mot "raffinement" au mot "féminité" qui a une connation dans le genre. En tout cas, plus de douceur, de compréhension, de compassion, d'harmonie dans les rapports humains, c'est ce qui nous fera avancer vers un monde épanouissant pour tous. L'important est de nous adresser en tant qu'êtres humains à d'autres êtres humains, que nous soyons des hommes ou des femmes.
Faneloha - raëlienne
Raelien? la secte? Ils existent encore ces illuminés?
Qui savent si bien nous adoucir avec des propos adoucissants, style cajoline.
iarf! Pas Pardon!
Je lis, relis, comprend, réfléchis.
Et tous ces hommes malades (des femmes) et qui refusent de se soigner, qu'en fait-on?
Oui, les Raëliens, on sait, le monde serait bien plus beau si tout le monde se faisait des câlins et des bisous. Mais courir tous ensemble à poil dans les prés, c'est pas si marrant que ça en al l'air, le foin, ça pique.
Trêve de plaisanterie, j'attends toujours le texte sérieux qui dira qu'il faut déboulonner l'identité masculine en même temps que l'identité féminine, redonner certains droits aux hommes (les droits de garde des gosses à 50% par exemple), sans pour autant sous-entendre que les féministes les ont émasculés.
"Or, je ne vois pas comment les femmes peuvent changer sans changer les hommes" là, d'accord. On doit changer tous ensemble, sinon ça ne marchera pas. Malheureusement c'est pas à nous de les changer : on peut les encourager, les accompagner, mais c'est à eux de se changer eux-mêmes. La liberté (se libérer des codes, des clichés) ne vaut rien si elle est gracieusement accordée, il faut la gagner.
"Est-ce que l’on va continuer à dire que les femmes sont formidables" ah bon ? il trouve qu'il y a beaucoup de personnes disant ça ? Je n'en ai pas l'impression. Et quand on le dit, c'est pour mettre en avant nos fameuses "qualités intrinsèques", la douceur maternelle qu'on veut nous vendre pour innée alors qu'elle nous a été matraquée à coup de poupons dès l'enfance par exemple. Nous mettre sur un piédestal pour nous faire oublier la domination masculine, c'est un classique.
Est-ce qu'il n'a rien compris au féminisme ou est-ce qu'il utilise les insidieusement les ficelles du masculinisme ? J'ai l'impression qu'il veut dire que les féministes sont sexistes quand elles gueulent trop fort et qu'il plaint les pauvres hommes dépouillés de leur identité masculine... Enfin voilà, je rejoins tout à fait Emelire, Mlle S. et Euterpe.
Merci néanmoins, Olympe, de nous avoir fait découvrir ce teste qui, mine de rien, fait vachement cogiter.
je savais qu'en mettant ce texte la discussion serait vive et c'est parcequ'elle m'interessait que je n'ai pas mis de commentaire.
Mais j'avoue ma perplexité.
Emelire je suis allée voir , effectivement il est intervenu lors d'un colloque masculiniste (même si il n'y a guère de détails ) et du coup le fait qu'il utilise ce terme prend un autre sens. je croyais qu'il avait juste cherché le pendant de féminisme.
L'association entre féminisme et sexisme me choque parceque comme vous le dites il y a une négation du bien fondé des luttes féministes. Par contre je reste interessée (ce n'est pas une nouveauté) par l'idée que les hommes doivent changer et que la société doit changer son regard sur eux. je suis vraiment d'accord avec le fait que l'héroisation des hommes n'a plus lieu d'être , pourtant aujourd'hui les petits garçons demandent encore à Noel des déguisement de Darkvador ou de Spiderman .
Je ne m'attendais pas non plus à des commentaires Raéliens, parceque quand je commente sur d'autres blogs je ne précise pas mes croyances religieuses. pour ce qui est du raffinement on en reparle quand il n'y aura plus 10 000 viols et 160 femmes mortes chaque années.
des raéliens !!! Où çà ? Où çà ? je n'en ai jamais lu...