De la facilité d'être serein quand on est du bon côté

Il y a quelques semaines 140 députés ont interpellé le Président de l'Assemblée suite à la sanction infligée par Mme Mazetier à un collègue qui s'obstinait à l'appeler "Madame Le président" .

Je ne vais pas revenir ici sur la question du langage, mais sur l'impression générale que cherche à donner cette lettre. Le vocabulaire utilisé oppose en effet le "ridicule" de cette affaire "risible" à la "sérénité", "la bonne entente" et le "respect mutuel" dont a besoin l'Assemblée pour ses débats.

Une expérience simple, récemment remise au gout du jour sur Le démotivateur, m'a parue tout à fait en rapport avec cette histoire.

L'expérience

Une fois les élèves assis à leur place, le professeur pose une corbeille juste devant le tableau et demande à chacun d'y lancer une boule de papier. Il pourrait proposer que cet exercice soit noté.

Evidemment, ceux qui sont assis au premier rang, juste en face de la corbeille sont largement avantagés.

En conséquence, plus les élèves sont mal placés, plus ils doivent se lever, se déhancher, s'agiter pour mieux viser.

Et plus ils protestent et se plaignent de l'injustice de l'exercice, car ceux du 1er rang, même si ils s'en rendent compte, mesurent assez mal la difficulté rencontrée par leurs camarades.

Il est bien plus facile de rester calme et serein lorsqu'on est en position de réussir et, pour en revenir à l'Assemblée (ou à tout autre lieu) il est bien plus facile d'évoquer la sérénité et le respect mutuel lorsqu'on se sait légitime, et considéré comme tel, que lorsqu'on se sent sans cesse remis-e en question et dans l'obligation permanente de se justifier.

Bref, et en caricaturant à peine tant cette affaire est exemplaire, on en arrive facilement à considérer comme risibles et ridicules (on pourrait dire féministes hystériques) des femmes qui revendiquent le "respect mutuel" qui ne leur est pas accordé d'emblée

Le dessin a été réalisé spécialement pour mon blog par Sean . Tous droits réservés

Commentaires

1. Le 30/11/2014, 14:41 par céline du tiroir

Tout à fait juste...

2. Le 02/12/2014, 21:18 par flo

J'avais vu l'article de demotivateur passer. Il est difficile de ne pas se rendre compte de nos privilèges quel qu'il soit. Par exemple comme le privilège d'être assuré de voir quelqu'un qui nous ressemble quand on allume la TV, au contraire de toute autre personnes de couleurs. On ne se rend même pas compte que c'est un privilège en fait.
J'aime bien le dessin.