- La liste des femmes tuées par leurs conjoints
160 femmes qui meurent chaque année en France sous les coups de leur conjoint. Qu'on imagine un attentat qui ferait 160 morts, ou un fou qui tuerait 160 personnes dans la rue ou un accident d'avion. Cette page pour montrer qu'il s'agit bien d'une réalité et de vraies mortes.
*************************************
- 28 avril 2009 Viol en réunion
Dimanche en fin d'après-midi la victime, âgée de 21 ans, a pris à Paris un train pour Nantes et a été contrainte, arrivée à destination, de suivre trois hommes, - deux mineurs de 16 et 17 ans, un majeur d'une vingtaine d'années domiciliés en région parisienne -, dans un local à poubelles de la gare de Nantes.
Elle aurait été violée par les trois suspects à tour de rôle, a précisé la préfecture de police de Paris lundi.
*************************************
- 24 avril 2009 . Une femme de 25 ans mortellement poignardée au pied de son immeuble
Les faits se sont déroulés, aujourd’hui, à Champigneulles, en Meurthe-et-Moselle Une jeune femme âgée de 25 ans a été mortellement poignardée devant son domicile. Son corps a été retrouvé, ce matin, vers 9 heures, gisant au pied de son immeuble. Son ancien compagnon, âgé de 44 ans, a été interpellé à Bayon, à une quarantaine de kilomètres du lieu de l’agression mortelle. Placé en garde à vue, l’homme a nié les faits. Le couple s’était récemment séparé.
Le parquet de Nancy a indiqué que le médecin légiste a relevé sur le corps de la victime, sept coups de couteau à grosse lame.
***********************************
- 21 avril 2009 Samedi, une lycéenne de 18 ans a porté plainte contre X pour viol, au commissariat de Poissy, dans un train de banlieue qui la ramenait chez elle après une soirée à Paris.
************************************
- 18 avril 2009 Une femme et sa fille de 10 ans tuées à coups de sabre
Samedi, cet homme d'une quarantaine d'années s'est présenté aux Ayvelles, près de Charleville-Mézières (Ardennes), au domicile de son épouse, avec qui il était en instance de divorce.
- Une explication qui a mal tourné (c'est le moins que l'on puisse dire)
- Selon, Madeleine Simoncello, la procureure de la république de Reims, l'homme "a pris un sabre" qui se trouvait dans la maison, "et a porté plusieurs coups à son épouse et à sa fille."
- Le père de famille aurait tenté de mettre fin à ses jours en se pendant.
- En vain.
************************************
avant de prendre la fuite à Cabanac, près de Tarbes (Hautes-Pyrénées),
- Le drame s'est déroulé au domicile familial. Les enfants étaient une fille de 11 ans et un garçon de quatre ans.
************************************
Publié le mercredi 22 avril 2009 par Olympe
Commentaires
Tu permets les commentaires sur cette page, ou bien juste des comms qui recensent les 'faits divers' (ben oui, ca fait diversion aux choses sérieuses quoi) et autres 'crimes passionnels' (qui sont des crimes possessionnels)?
Si tu ne permets pas, tu peux virer mon comm :-)
Je voulais juste signaler que ces crimes sont commis par conjoints ou compagnons le plus souvent dans une situation de procédure d'éloignement (divorce, séparation...), au tout début, ou juste quand l'intention a été donnée ou en plein milieu ou déjà réalisée.
Que le suicide qui suit parfois ne peut en aucun cas exonérer le(s) assassinat(s)qui le précèdent.
Que les explications données par les media ou même les tribunaux sont assez souvent à la décharge de l'auteur, parfois à charge de la femme victime (pas des enfants bien sûr), ça me fait bondir à chaque fois.
Mebahel : le suicide de l'assassin n'excuse en effet rien : il suspend simplement toute action judiciaire, pour des raisons évidentes. Et, accessoirement, il peut servir à tenter d'expliquer le crime commis, si l'on tient absolument à lui trouver une explication.
Pas d'accord.
Ces femmes sont bien de vraies mortes, elles ont bien été tuées par un homme, mais je trouve ça sinistre de les intégrer dans un mémorial de ce style. Je détesterais y être si je me faisais tuer par un amant jaloux, par un mari alcoolique. Je ne m'estimerais pas (oui, je sais, je serais morte, alors je ne penserais plus, mais supposons) morte de gynocide, morte pour des raisons politiques que l'on doit combattre, rien de tout celà. Si je meurs dans un accident de voiture, bousillée par un type bourrée, je suis victime d'un type qui a trop bu, qu'on n'a pas, dommage, empêché de conduire. (ce peut être une conductrice, d'ailleurs). Là, oui, je suis victime de l'alcoolisme au volant et je veux bien qu'on me nomme (indiquer le lieu du drame comme tu fais, Olympe, c'est quasiment nommer les gens). Si je meurs en prison pour avoir défendu mes idées, oui aussi. Mais le meurtre d'une femme n'est pas un gynocide, la plupart du temps, rarement. C'est une violence à combattre comme on combat la violence faite aux enfants ou aux vieillards. Une violence vieille comme le monde, celle du plus fort physiquement à l'encontre du plus faible, qu'on peut prévenir et contenir en partie politiquement, mais qu'aucune loi ne pourra juguler.
Combattre les violences faites aux femmes par l'éducation, la politique (résister aux courants idéologiques, aux religions qui prônent et légitiment cette violence), oui. Eduquer les filles à ne jamais attendre la deuxième baffe et partir à la première, aussi.
Suzane, votre position m'interroge. Je ne suis pas certaine d'avoir raison et je veux bien d'autres avis sur la question.
je ne nomme pas les personnes, je ne fais que reprendre ce que j'ai trouvé dans la presse sur internet.
mon idée est que chaque fois ces crimes sont présentés comme des crimes passionnels commis par des hommes qui en plus d'être jaloux et malheureux sont dérangés, alors qu'il me semble que leur fréquence (et c'est cette fréquence que je veux rendre palpable) montre qu'il s'agit d'un phénomène dont les racines ne sont pas que psychologiques mais aussi sociologiques.
bien évidemment ma réflexion fait suite à l'affaire Orelsan, j'ai lu trop de fois "ce n'est QUE le délire d'un type que sa femme a trompé"
Je suis d'accord sur tout ce qui concerne la banalisation de la brutalité, et l'usage qu'on fait (de moins en moins) de la notion de crime passionnel. Il y a eu un virage des tribunaux, si on regarde les chiffres. Jusque dans les années 60-70, le crime passionnel a été une bonne excuse pour condamner légèrement une certaine forme de machisme absolu, mais je serais curieuse de savoir combien de cas de crime passionnel ont été jugés ces derniers temps, avec l'indulgence qu'on doit à la passion. On peut agir sur les violences conjugales en incitant les femmes à ne plus les supporter, et c'est un gros chantier. Demander que cela cesse en accusant les hommes ou la société dans son ensemble, en réclamant des mesures, c'est un peu (pardon, j'exagère) comme les campagnes de protection des animaux domestiques. Ces animaux sont en notre pouvoir, innocents et impuissants, c'est dégueulasse de leur faire du mal parce qu'ils ne peuvent pas répondre, juger et se défendre. Alors là oui, il faut culpabiliser les maîtres. Pour les enfants, déjà, on ne le fait pas. Regardez les campagnes pour la prévention de la maltraitance, on insiste sur l'aide qu'on doit apporter aux parents, sur la nécessité de ne pas condamner sans comprendre. Et pourtant, un enfant a beaucoup moins de moyens de se prémunir de la violence qu'une femme adulte, il ne peut pas juger, évaluer, partir...
Suzanne, il serait effectivement intéressant de voir ce que font les Tribunaux, c'est une piste à creuser. mais le chiffre de 160 n'est pas toute la réalité il y a aussi les femmes battues ou violées
les chiffres officiels sont les suivants!
1 femme sur 10 est victime de violence physique, sexuelle, verbale ou psychologique de la part de son conjoint ;
166 femmes sont décédées sous les coups de leur conjoint en 2007 ;
47 500 faits de violences volontaires sur femmes majeures par leur conjoint ou ex-conjoint ont été enregistrés en 2007 ;
Selon le dernier rapport de la délégation aux victimes : les morts violentes au sein du couple ont augmenté de 14 % par rapport à 2006.
pour la tolérance on se rappelle tous l'hommage de l'assemblée nationale à ce député qui a tué son ex compagne (qui n'avait pas l'air de s'être positionnée en victime, elle était partie avec quelqu'un d'autre).
je ne cherche pas à culpabiliser les hommes (la grande majorité heureusement) qui respectent les femmes.
"le chiffre de 160 n'est pas toute la réalité il y a aussi les femmes battues ou violées".... qui méritent tout ce qu'on pourra faire d'utile et d'efficace pour elles, dans l'intérêt de tous.
Bon, moi je serais plutôt dans l'optique que justement, les meurtres de femmes (conjointes ou compagnes, éventuellement mères) s'inscrivent dans une violence (du mot, de l'image, au meurtre en passant par le viol) qui n'est que le point d'aboutissement du continuum des violences que le système dans lequel nous vivons prône ou facilite à l'égard de toute une population.
Que les racines dudit système soient psychologiques, peut-être c'était l'objet d'un autre post je crois, mais en l'occurrence là n'est pas le débat: il est sociologique ici.
Recenser ces meurtres ne se fait pas de gaieté de coeur ni par voyeurisme, mais bien pour que l'on comprenne que ces crimes ne sont pas indépendants de tout un système qui suppose des femmes objétisées et des hommes virilistisés.
L'analogie que Suzanne fait avec les animaux comme être vivant faible à protéger me paraît pécher par facilité: les femmes ont été pensées/voulues comme faibles et le social (et même le légal) a mis en oeuvre cette pensée en agissant aussi de façon que toute une population soit conditionnée à se penser ainsi aussi (cf les noirs esclaves aux US: il leur a fallu un sacré empowerment pour sortir du schème de pensée en plus de tout le reste de la lutte): les animaux ne se pensent pas ainsi.
Bref "Demander que cela cesse en accusant les hommes ou la société dans son ensemble, en réclamant des mesures.." , si je réfute l'accusation portée uniquement sur les hommes, me parait légitime en tant que changement global de mentalité, c'est, au final, ce que demande la loi cadre du Cndf.
Eh bien, Olympe et Mehabel, je crois que vous m'avez à moitié convaincue.
Oh mais il est important qu'il y ait des voix qui proposent d'autres interprétations, aussi, ça fait avancer, ne serait-ce qu'en étant obligé-e de se creuser la cervelle pour argumenter :-)
Juste un truc technique qu'Olympe peut effacer d'ailleurs: je trouve dommage que, sur le côté droit, la liste des 'pages' permanentes ne soit plus apparente quand on ouvre un post.(de même pour la liste des comms d'ailleurs)
Je suis d'accord avec l'analyse de Mebahel, et j'ajouterai que cette perspective sociologique a une force réelle, si elle devient consicente pour toute femme - on rejoint la nécessité éducative de Suzanne. Une femme qui se fait frapper aura d'autant plus de courage pour partir si elle sait que l'on profite d'une prétendue faiblesse féminine, que son homme cherche à l'humilier dans son genre. Elle se sentira moins coupable, elle cherchera moins d'excuses au geste individuel, car elle aura ce modèle sociologique en tête. Si les hommes à leur tour prennent conscience de ce modèle, à savoir que la première gifle est la première marche de l'escalier qui descend jusqu'au meurtre, ils mesureront mieux cette violence de genre, et n'en feront plus une simple forme d'affirmation identitaire comme une autre.
Je trouve la démarche d'Olympe vraiment riche !