La fin du féminisme selon ELLE
Par Olympe le 22/10/2008, 22:36 - Lien permanent
En couverture de ELLE "la Fin du féminisme ? Ces superwomen qui veulent rentrer à la maison".
Un article qui défend la thèse selon laquelle les femmes en ont assez de jouer aux superwomen et veulent se réapproprier leur féminité et notamment la maternité. A priori j'applaudis des 2 mains moi qui ai 5 enfants, qui les ai allaités longtemps (2 ans les dernières), qui suis convaincue que les jeunes enfants ont un intense besoin de leur mère je ne peux qu'approuver que "revendiquer ses droits sur un modèle masculin comme pendant les années 70 c'est fini. Aujourd'hui les femmes profitent des acquis féministes mais veulent encore plus. Elles luttent maintenant en cohérence avec leurs envies profondes" ou cette phrase "elles n'ont pas envie d'être des hommes comme les autres".
Alors pourquoi ce malaise à la lecture de cet article ?
C'est qu'en réalité, sous une apparence de modernité il véhicule plusieurs
présupposés idéologiques qui méritent d'être examinés.
1 - les jeunes femmes d'aujourd'hui veulent rentrer à la maison, ce serait un scoop. En réalité, en 1978 une dénommée Christiane Collange avait publié un livre avec ce titre "je veux rentrer à la maison". Livre qui avait fait un peu de bruit à l'époque. Déja on entendait ce même discours: les femmes veulent revenir à des activités importantes pour elles, s'occuper avec amour de leur famille de leur maison et donc laisser les hommes gérer le reste.
2 - on est féministe comme on était, à une certaine époque communiste. Non seulement c'est parfaitement dépassé mais il s'agit d'une façon partisane de voir le monde. Globalement les attributs du féminisme sont plutôt guerriers on parle du "front féministe", du "combat féministe", "de dictature féministe" et on le réduit à quelques clichés "amies féministes(...) vous qui avez brûlé gaiement vos soutiens-gorges" ou "je ne me suis jamais retrouvée dans le féminisme. Il y a des différences fondamentales entre les hommes et les femmes " et une conclusion "les féministes doivent changer leurs méthodes". Il y a même ça d'écrit "Catherine Millet, une femme libérée, tu parles! Se faire baiser dans des partouzes sans jamais jouir, c'est ça la liberté ?". Allez clamer que vous êtes féministe après ça !
3 - les femmes ont le choix : être de superwomen ou se consacrer à leur famille. Sauf que la plupart n'ont en réalité pas le choix. Pour pouvoir rester à la maison il faut soit travailler à la maison soit disposer d'un autre revenu suffisant. Alors toutes les femmes qui élèvent des enfants seules, toutes celles qui arrivent à peine à joindre les 2 bouts avec 2 salaires n'ont pas le choix. Il leur faut rester de superwomen.
4 - le motif essentiel de cette envie de cocooner est la maternité, donc il ne concerne que les femmes, donc "on ne compte plus chez les filles les plus diplômées celles qui choisissent de lâcher leur boulot" ou "qui se mettent à mi-temps, refusent une promotion ou acceptent un emploi sous dimensionné". CQFD ! étonnez-vous, indignez-vous que les femmes gagnent moins que les hommes, qu'elles ne se retrouvent pas aux manettes des entreprises, au parlement. ELLE a l'explication, c'est parce qu'elles préfèrent s'épanouir chez elle. Moderne en effet !
L'article est complété d'une interview d'Elisabeth Badinter. Brillante, comme toujours, elle regrette amérement ce qu'elle considère comme une régression et met en garde les jeunes générations qui "sont nées avec des droits chèrement acquis par leurs mère." Qui disent : "on veut encore plus, on veut du bonheur ! "Or "le modèle égalitaire et émancipateur des féministes n'est pas une source de bonheur. Le bonheur est une affaire individuelle et non collective". Par contre je ne suis pas d'accord avec elle lorsqu'elle parle "du modèle oppressif de la maternité" ou se scandalise que "toute femme qui accouche dans une maternité publique fait face à une pression stupéfiante pour allaiter". De nombreuses femmes, et j'en suis, trouvent un épanouissement certain dans la maternité sans pour autant se réduire à n'être qu'une mère.
Alors après avoir lu ça j'ai envie de dire
pourquoi je
suis encore féministe.
J'ai également envie de redonner mon point de vue sur la problématique travail/maternité. En réalité, si elle n'est pas prise en compte c'est parce qu'il s'agit d'une problématique qui n'a jusqu'à présent été portée que par les femmes. Ce sont bien sûr les femmes qui s'arrêtent de travailler pour mettre au monde les enfants, ce sont elles ensuite qui jonglent avec leurs horaires pour aller les chercher à la crèche puis à l'école, elles qui sacrifient leurs carrières pour se rendre plus disponibles.
Pendant ce temps les hommes dirigent et construisent le monde.
Le jour où toute la société trouvera normal que les 2 parents s'arrêtent un temps assez long pour s'occuper alternativement de leurs enfants, que les hommes refuseront les réunions tardives parcequ'ils veulent eux aussi aller chercher leurs enfants à l'école ou les garder lorsqu'ils sont malades, qu'ils demanderont à ne pas travailler le mercredi et qu'en plus ils assumeront leur part de tâches domestiques.
Ce jour là, les entreprises et les partis politiques modifieront leurs habitudes, les femmes n'auront plus besoin d'être de superwomen , les hommes s'apercevront qu'il n'y a pas que le boulot dans la vie. Les femmes pourront accéder au pouvoir et le monde n'en ira que mieux.
Utopique ?
Commentaires
Qu'il est agréable de passer par ici ... je pourrais signer des deux mains sous chacune de tes phrases, tellement elles correspondent en tous points à mes propres réflexions !
Utopique sans aucun doute, mais on se prend à y rêver parfois ....
Je crois que l'on peut rajouter aussi que par choix à un moment donné et pour une période donnée, une femme peut avoir envie (après une maternité souvent) de rester chez elle, histoire de profiter du petit bout quelques temps, de ne pas le ou les bousculer avec les horaires de travail etc...etc...
Cependant, combien notre société occulte immédiatement celle qui s'arrête pour s'occuper de son ou ses enfants, combien elle la renvoit à une image consternante lorsqu'elle souhaite recommencer à travailler : vous êtes trop âgée donc dépassée, vous vous êtes arrêtée trop longtemps...
Et les boulots que l'on vous propose est de garder des enfants, vous savez faire cela puisque vous avez élevés les votres, ou bien : trouvez-donc du travail auprès d'une association, faites de l'alphabétisation si vous êtes dilômée...
Et aussi tous les clichés qui vous sont renvoyés avec votre ado qui peut parfois dérapé :
- Si vous travaillez, c'est normal, vous avez privilégié votre carrière au détriment de votre enfants, mauvaise mère que vous êtes ( j'ai rarement entendu la pareille chez les pères)
- Si vous ne travaillez pas, c'est encore normal, quelle image avez-vous donc donnée à votre enfant en ne vous réalisant pas, en n'étant pas profitable à la société, même pas indépendante...etc...etc...
Bref, trop souvent cela paraît sans issue.
Je crois que l'on peut rajouter aussi que par choix à un moment donné et pour une période donnée, une femme peut avoir envie (après une maternité souvent) de rester chez elle, histoire de profiter du petit bout quelques temps, de ne pas le ou les bousculer avec les horaires de travail etc...etc...
Cependant, combien notre société occulte immédiatement celle qui s'arrête pour s'occuper de son ou ses enfants, combien elle la renvoit à une image consternante lorsqu'elle souhaite recommencer à travailler : vous êtes trop âgée donc dépassée, vous vous êtes arrêtée trop longtemps...
Et les boulots que l'on vous propose est de garder des enfants, vous savez faire cela puisque vous avez élevés les votres, ou bien : trouvez-donc du travail auprès d'une association, faites de l'alphabétisation si vous êtes dilômée...
Et aussi tous les clichés qui vous sont renvoyés avec votre ado qui peut parfois dérapé :
- Si vous travaillez, c'est normal, vous avez privilégié votre carrière au détriment de votre enfants, mauvaise mère que vous êtes ( j'ai rarement entendu la pareille chez les pères)
- Si vous ne travaillez pas, c'est encore normal, quelle image avez-vous donc donnée à votre enfant en ne vous réalisant pas, en n'étant pas profitable à la société, même pas indépendante...etc...etc...
Bref, trop souvent cela paraît sans issue.
Je crois que l'on peut rajouter aussi que par choix à un moment donné et pour une période donnée, une femme peut avoir envie (après une maternité souvent) de rester chez elle, histoire de profiter du petit bout quelques temps, de ne pas le ou les bousculer avec les horaires de travail etc...etc...
Cependant, combien notre société occulte immédiatement celle qui s'arrête pour s'occuper de son ou ses enfants, combien elle la renvoit à une image consternante lorsqu'elle souhaite recommencer à travailler : vous êtes trop âgée donc dépassée, vous vous êtes arrêtée trop longtemps...
Et les boulots que l'on vous propose est de garder des enfants, vous savez faire cela puisque vous avez élevés les votres, ou bien : trouvez-donc du travail auprès d'une association, faites de l'alphabétisation si vous êtes dilômée...
Et aussi tous les clichés qui vous sont renvoyés avec votre ado qui peut parfois dérapé :
- Si vous travaillez, c'est normal, vous avez privilégié votre carrière au détriment de votre enfants, mauvaise mère que vous êtes ( j'ai rarement entendu la pareille chez les pères)
- Si vous ne travaillez pas, c'est encore normal, quelle image avez-vous donc donnée à votre enfant en ne vous réalisant pas, en n'étant pas profitable à la société, même pas indépendante...etc...etc...
Bref, trop souvent cela paraît sans issue.
Oui, oui, oui Circé, nous vous avons entendu ;-))
""Aucune carte du monde n’est digne d’un regard si le pays de l’utopie n’y figure pas" c'est beau non ? et c'est un homme qui a dit ça mais pas n'importe quel homme, non plus, puisqu'il s'agit d'Oscar Wilde.
Je souscris totalement aux deux derniers paragraphes du billet d'Olympe ; n'ayons pas peur des mots, ce qu'elle énonce là c'est un programme proprement révolutionnaire, mais c'est certainement la seule solution !
L'égalité de statut homme/femme, la parité civique, professionnelle, citoyenne et le partage des taches domestiques au sens large. Pas facile mais incontournable.
Merci Olympe de si bien traduire ce qui est aussi le fond de mes pensées
Pas si utopique que cela, ça se passe comme ça dans les pays du Nord de l'Europe. Bon, qu'est-ce qu'on fait maintenant pour que ça change ?
Oui, Olympe, il est à côté de la plaque cet article. Mais si je peux permettre une remarque assez méchante, d'un autre côté, c'est un article de Elle, un journal pour les femmes qui ne traite que de sujets pour femmes, vous savez, les stars, le maquillage, la mode et la cuisine. Donc a priori, assez simpliste, caricatural et réducteur, pour les femmes, l’essentiel, c’est de faire des lignes et de glisser quelques noms en vue, Carla, Vanessa...bref, pas la peine de se fouler pour leur servir une étude sociologique construite et documentée.
Mais globalement, il fait peur. Pour qu'on mette un thème comme ça, à la une, c'est bien que les valeurs féministes perdent du terrain.
Aucune volonté délibérée de ma part de polluer par des commentaires répétitifs votre article, un problème qui arrive parfois avec des commentaires qui ne sont pas enregistrés ou du moins le croit-on qui fait que l'on renouvelle le clic sur la touche enregistrer. Lorsque cela arrive sur mon blog, je me contente d'effacer les surnuméraires. Bonne journée à vous.
Elle, on ne peut pas faire pire journal anti-féministe, alors je ne suis pas surprise, mais attristée quand même !!
Disons qu'Elle marche dans les rails habituels de l'essentialisme (la fââame ne s'épanouit 'que' dans des besognes qui ont trait à sa biologie) et sur le vague de dévalorisation du féminisme et ses acquis.
Quant à E.Badinter, j'en suis revenue depuis longtemps, de cette dame, notamment depuis qu'elle a pondu un bouquin où elle triturait à sa façon les chiffres d'une enquête sérieuse et pondérée, histoire de dire (et faire penser) que le féminisme exagère tout et blah blah.
En ce qui concerne les magsfems, le plus fascinant, c'est qu'ils enferment les lectrices (les 20% de lecteurs mâles ne sont pas touchés de la même façon) dans des injonctions paradoxales particulièrement agissantes, notamment parce que la structure sociale enjoint les femmes de se trouver une identité par rapport à un homme, et depuis qqes années, dans le myhte de la maternité parfaite.
J'en ai fait une paire de posts là
http://www.hesed.info/article-70263...
(pardon pour l'autopub, Olympe, mais j'ai juste la flemme de faire un copier coller, et puis c'est long)
Merci Olympe de votre commentaire. Que l'on dise bravo lorsqu'un homme refuse le dictat des journées à ralonge c'est un comble tout de même. Pour avoir taté il y a bien longtemps du militantisme politique et aujourd'hui du management il y a un point commun : retarder le soir les réunions informelles relative au pouvoir ce qui a pour effet de rendre ces réunions essentiellement masculines. Je considère que c'est une des tactiques principales de la masculinité pour s'approprier le pouvoir.
super Olympe, ça fait chaud au coeur de voir que je n'étais pas la seule révoltée par le traitement de ce phénomène. pas une allusion à la situation économique et professionnelle actuelle! ELLE me déçoit de plus en plus, ou est-ce moi qui en décèle de plus en plus la vacuité?
Je souscrit à l'utopie ! A une femme, fut-elle candidate à la présidentielle (et je ne dirai rien de celle qui joua à la madone, la main sur bide) on demande comment donc elle va s'organiser. Pas à un homme...
Elisabeth Badinter a raison : on met la pression pour allaiter. Tant mieux si celles à qui cela convient vivent de beaux moments, mais la culpabilisation quand on a les larmes du baby blues aux yeux, franchement, on pourrait s'en passer.
@Marta : oui, c'est un article paru dans ELLE, que tu tiens manifestement en peu d'estime, et je comprends assez pourquoi. Cependant, pour bien connaître ELLE, je peux t'assurer que celles qui faisaient ELLE il y a 40 ans doivent en avoir les tripes retournées. Si tu veux t'en convaincre (allez, je me fais ma pub au passage, pardonne-moi Olympe) je mets en ligne chaque lundi un ELLE vintage d'il y a 60, 50, 40 ou 30 ans. On y parlait alors société, place des femmes, et pas pour dire qu'elles voulaient rentrer à la maison. Dans celui que j'ai mis en ligne aujourd'hui, on conseille le gynéco dès 13 ans. C'était en 1973. Comment mieux illustrer notre sinistre retour en arrière ?
Je souscriS !
je constate que chaque fois que je fais un billet sur le féminisme il donne lieu à pas mal de commentaires. il y a me semble t il un réel besoin de redéfinir, rediscuter ce qu'est aujourd'hui le féminisme en France.
et comme dit Isabelle "bon qu'est ce qu'on fait maintenant ?"
Bienvenue à Grain, Nicocerise, Frieda, Deecurl.
Circé, je laisse tes 3 com, sinon laremarque de Julos perdra de son piquant
Mehabel pas de problème tupeux mettre les liens (parcequ'effectivement le copié-collé ça prendrait trop de place)
Enfin je trouve quelqu'un qui pense comme moi !!! Je parle en particulier des dernières lignes de ton article. Je me fais traiter d'extrémiste à chaque fois que j'aborde ce sujet autour de moi. J'espère que ce n'est pas une utopie mais juste une question de temps, il ne faut pas rester sur les acquis, certes grands, de nos mères et grands-mères, car même si la situation est meilleure qu'avant, on peut encore l'améliorer, pourquoi s'en priver ?
Je note l'adresse de ton blog et repasserai fouiner dans les archives !
De quoi parle t on quand on parle du féminisme..de quoi parlent elles celles qui disent qu'elles ne sont pas féministes..parcequ'elles ne souhaitent pas faire ce que font les hommes , parce qu'elles sont heureuses de pouponner?
Le féminisme , me semble t il, aujourdh'ui, et il est normal qu'il ait évolué comme l'humanisme et tous les "ismes"... c'est le combat des femmes d'avoir le choix : de travailler si elles le veulent sans devenir cinglées parce qu'elles cumulent trop de fonctions, de rester chez elles si elles le veulent sans se sentir coupables et nulles, d'allaiter ou pas si elles en ont envie ou pas mais sans être soumises à toutes sortes de pressions supectes. Etre féministe, et je ne vois pas comment une femme ne peut pas être féministe, ce n'est pas vouloir faire l'homme (ils le font mieux que nous comme dit Isabelle A) ce n'est pas vouloir lutter contre les hommes, c'est refuser les rôles imposés depuis des lustres et vouloir l'égalité des choix et de traitement, en terme de salaire et de partage de tâches .
Par ailleurs il faut se méfier des accroches périodiques et médiatiques des journalistes à la recherche de nouveaux sujets "elles reviennentà la maison", "elles quittent l'entreprise" " Elle était chef, elle a choisi d'élever des chèvres" (intervews à l'appui). Faudrait voir les stats.
on peut aussi faire un dossier sympa style"elles ont laissé les enfants à leur père pour fonder leur entreprise"; "elles ont choisi un mari qui savait faire la cuisine" "elles ont promis une promotion à leur assistant si il passait à la casserole" et on aura des témoignages..mais quelles stats....
Sarah je suis 100% d'accord avec toi
Congé parental : travailler moins pour gagner plus !
ven. 31 oct
Un article "économique" longtemps resté en page d'accueil de yahoo.com, qui veut renvoyer les femmes à leur foyer en espérant faire croire, non seulement que le travail domestique est une partie de plaisir, mais encore que le salaire d'une femme est tellement insignifiant que son absence passe inaperçue !
Bien sûr il ne vient pas à l'esprit de l'auteur de l'article (une femme, pourtant !) que le travail peut apporter autre chose que de l'argent aux femmes.
http://fr.news.yahoo.com/blog/ecoti...
Le directeur de la rédaction est peut-être un ami de sarkozy, prêtant une oreille attentive à ses suggestions, surtout si l'AFP craint pour son avenir...
Les femmes en réalité ne veulent pas spécialement rentrer à la maison ! Elles souhaitent surtout au fond être secondées à la maison c'est-à-dire qu'il s'agit surtout d'un faux choix en l'absence de volonté politique de leur faciliter l'accès au pouvoir sur la vie économique en votant des mesures d'aide à l'éducation des enfants dans de bonnes conditions. Garde prise en charge par des allocations depuis le premier enfant par exemple... Aide à la formation professionnelle etc... Quant à l'allaitement, chacune doit pouvoir choisir ce qui lui convient le mieux selon ses impératifs. Les tireuses à lait existent et une nourice ou un "" peut parfaitement donner les biberons de lait maternel !! Non, il s'agit là d'une pression économique face au chômage ! Attention, on essaie de dire aux femmes que la valorisation de leur rôle à l'intérieur du monde domestique mérite d'être revalorisé ! Oui mais pas en les enfermant de nouveau. Au contraire, en leur offrant la liberté d'exercer le pouvoir à l'extérieur par des mesures d'aide à l'intérieur, leur permettra de parvenir à des responsabilités politiques où elles pourront faire voter les textes de lois qui les libèreront du faux choix qu'on leur propose ! Il ne s'agit pas seulement de partager les tâches domestiques et l'éducation des enfants avec son conjoint ou sans d'ailleurs, mais de former un vrai projet de société autour des hommes et des femmes ainsi que de leurs enfants en devenir de citoyens, afin que chacun parvienne à la meilleure qualité de liberté et d'action dans la société pour le devenir de cette société. La femme n'a pas plus sa place à l'intérieur de la maison que l'homme. Elle a sa place partout dans toutes les décisions de la société et c'est ce que l'on essaie de nous faire oublier pour faire baisser les chiffres du chômage par exemple ! Ou pour éviter de mettre les moyens dans une vraie formation professionnelle tout au long de la vie et dans les mesures de garde et d'aide pour les enfants.
C'est un vrai choix de société, ce n'est pas seulement un choix individuel.
Aussi, suis-je parfaitement d'accord avec Elisabeth Badinter,attention les filles ! Ne vous laissez pas berner par toutes les formes de pressions sociales et politiques. Posez-vous la question : à qui profite le crime ?
On oublie souvent l'histoire, les femmes ont toujours travaillé et elles travaillent aussi à l'intérieur de la maison. Ce n'est pas une question de travail, mais une question de pouvoir.
Favoriser l'action des femmes dans la sphère publique c'est leur permettre de maîtriser leur destin et celui de leurs enfants pas seulement en changeant leurs couches ou en les aidant à faire leurs devoirs, cela quelqu'un former correctement professionnellement peut parfaitement le réaliser à la place des mères pendant qu'elles exercent à l'extérieur leur fonction dans la société.
Le problème serait plutôt dans le modèle de société que l'on offre aux jeunes en général, Pourquoi, les jeunes femmes se réfugient elles dans les valeurs domestiques et familiales ? Voilà la vraie question,. Ne serait-ce pas parce qu'on ne les laisse pas accéder, malgré leurs études et leurs diplômes aux postes les plus valorisants et qu"elles sont lasses de se battre ? Bref, il s'agit bien de pouvoir politique à mon avis.
D'autres pays, notamment nordiques, ont fait d'autres choix politiques et cela marche, alors pourquoi pas nous ?
Il y aura une égalité salariale quand les employeur demanderont aux hommes si ils ont des enfants avant de les embaucher (ou si ils veulent en avoir)
Mais pour cela il faudrait déjà commencé par l'égalité sur la procréation: car dans ce domaine ce n'est pas 10 ou 20 % de différence c'est au moins 300 %. Les femmes ont le pouvoir absolu sur la procréation, en tant qu'homme nous n'avons pratiquement aucun droit (a part celui de se soumettre à la seule décision des femmes)
L'erreur fondamental du féminisme c'est d'avoir totalement écarter les hommes de la procréation (parcque c'est considérer comme du patriarcat) du coup ça enferme les femmes dans la maternité.
Le retour au foyer de nombreuses femmes provient de cette très profonde inégalité entre le droit des mères et celui des pères
Mr le Mâle, bienvenue (je le dis souvent, les hommes sont les très bienvenues sur ce blog).
il y a une chose qui m'a toujours étonnée, c'est l'absence de pilule contraceptive pour les hommes. qu'on ne me dise pas que c'est trop compliqué etc... si les chercheurs (qui sont plutot des hommes) avaient voulu trouver, il y a longtemps que quelque chose existerait. je ne comprends pas comment un garçon, un homme peut faire l'amour à une femme, fut elle son épouse, sans rien maitriser de ce qui se passe après. alors je ne comprends pas quand tu dis que les femmes ont éliminé les hommes de la procréation.
par contre c'est vrai que les beaucoup de femmes ne font pas assez confiance au père lorsque le bébé nait
La pilule contraceptive pour homme est étudiée depuis longtemps, mais les scientifiques butent sur de nombreuses contraintes techniques. Ils disent tous malheureusement la même chose: c'est difficile à faire sur un homme.
Il y a de nouvelles pistes néanmoins mais c'est visiblement pas pour tout de suite: http://www.futura-sciences.com/fr/n...
Mais au delà de la pilule pour homme, je trouve révoltant que l'on puisse imposé à un homme une paternité non désiré alors que les femmes ont la possibilité d'avorter ou d'accoucher sous X.
je suis favorable au statut de géniteur sous X proposé par Marcela Iacub (y pas de raison que l'égalité ne se fassent que dans un seul sens)
Mr LE Male, y a un truc qui s'appelle préservatif et qui est à ma connaissance la seule façon pour un homme de maitriser sa fécondité. mais j'ai du mal à croire qu'on ait vraiment cherché et rien trouvé.
quand au statut sous X alors là j'avoue que ne connais rien à ce sujet
Le préservatif n'est guère adapté à une contraception de couple, et en plus ça peut lâcher.
Sinon pour la pilule masculine, il y a de nombreuses recherches, mais tu peux ne pas croire les scientifiques si tu veux....
Ensuite, avoir le droit de ne pas être père et les moyens pour y arriver sont 2 choses différentes. On ne vas pas interdire à une femme de se faire avorter ou d'accoucher sous X sous prétexte qu'elle n'a pas prise de moyen de contraception ou qu'il n'a pas fonctionner.
Donc je demande l'égalité sur la question et je trouve injuste que l'on puisse me poursuivre presque à vie comme un criminel sur un enfant que je n'aurais pas désiré.
C'est ce que propose Iacub avec le statut de géniteur sous X :http://www.psychologies.com/article...
Hélas, je dirais que le constat de "Elle" correspond à une réalité qui personnellement me terrifie mais que j'observe autour de moi.
En effet, il y a un retour des femmes à la maison comme si c'était la seule façon de se réaliser complètement. C'est quelque chose qui a été impulsé médiatiquement (par différentes productions tv mais aussi différentes vagues d'articles de journaux, de bouquins) et évidement par le revival politique réactionnaire et ultrareligieux. Les deux vont de pair.
Les femmes se sont facilement laissées convaincre non seulement parce qu'elles affrontent d'énormes difficultés pour s'imposer professionnellement mais aussi et je le constate tous les jours dans mon métier (j'enseigne les arts plastiques dans différents ateliers adultes, enfants et ados en plus des arts appliqués en CFA), parce que la plupart ont une capacité énorme d'autoculpabilisation qui vient d'un manque flagrant de confiance en soi, manque de confiance qui vient d'une éducation encore trop sage, pas assez libératrice malgré les acquis. On nous sclérose dans nos envies de métier si bien que peu d'entre nous osent se lancer dans des études qui les intéressent et vont jusqu'au bout de leurs désirs de réussite.
Beaucoup de femmes n'osent pas croire en elles, car leurs parents n'ont jamais cru en elles. Et la société les décourage d'être elles-mêmes. Ca donne quoi? Des jeunes femmes qui finissent par abandonner l'idée même d'avoir une profession qui les épanouisse pour adopter très vite dès lors qu'elles ont une première grossesse, un repli dans la vie familiale où pensent-elles, elles se réaliseront pleinement.
Sauf que, se sacrifier, sacrifier son propre bonheur pour soit-disant celui de ses enfants finit tôt ou tard par créer chez ces femmes une frustration. Frustration qui se répercute aussi dans la vie privée.
Et qui aboutit aussi au divorce. Parce que le fantasme d'une vie familiale idéale, du genre ils se marièrent et furent heureux avec de nombreux enfants, ce n'est pas une romance. C'est une réalité de combat que beaucoup de femmes même si elles n'osent pas l'avouer, ont du mal à gérer. Parce qu'elles se retrouvent submergées par des rôles parentaux et domestiques dont les hommes les chargent sans parfois prendre leur part, parce que ça ne les intéresse pas et que c'est si facile de se reposer sur madame qui est naturellement jugent-ils, faites pour ça .
En endossant le rôle domestique et maternel, beaucoup de mes consoeurs pensent qu'ainsi, elles conserveront une certaine emprise à la fois sur leur couple et sur leur histoire. C'est évidemment faux. Mais elles ne le découvrent qu'une fois leurs enfants à l'école. Il devient alors trop tard pour elles de reprendre une activité et de se refaire une place de femme et non de domestique dévouée au sein du foyer. Ce qui conduit pour leur permettre de retrouver leur liberté et leur libre-arbitre à la séparation.
Elles sont malheureuses, mais peu réalisent que tout part d'une peur de se réaliser vraiment, de gagner leur autonomie avant de donner la vie.
Etre mère quand on s'est épanouie dans une activité et qu'on est autonome financièrement, ne résonne pas du tout de la même façon que si l'on s'est réfugiée dans la maternité comme si ça allait compenser tout le reste.
Je vois trop de femmes à mes ateliers qui n'arrivent à s'interroger sur leurs désirs profonds, sur leurs envies de se réaliser qu'à l'âge de 45 ans ou plus. Ca me sidère de voir qu'avant, les femmes n'osent pas penser à elles sinon elles ont l'impression d'être égoïstes.
Non, ce n'est pas être égoïste que de vouloir se réaliser professionnellement, personnellement.
Personnellement, j'ai fait ce choix et même si ma vie professionnelle n'a rien de sécure (j'ai des contrats précaires de 11 mois chaque année et un salaire peu élevé malgré 27 classes et 15 programmes différents à donner), je suis heureuse et je sais que lorsque je ferai un enfant j'ai envie de continuer ce métier que j'aime car je veux donner une maman heureuse et pas une maman contrainte.
Ca m'obligera certainement à organiser ma grossesse et un mode de garde mais c'est important je crois tant pour mon équilibre que pour ce que je veux transmettre à mon futur enfant: à savoir créer son autonomie et être cohérent avec soi-même pour trouver l'harmonie intérieure et avec le reste du monde. Comment transmettre tout ça sans être libre moi-même? Pour moi, ce serait un non-sens de retourner à la maison.
Cependant j'observe bien des amies du même âge ou plus jeunes qui se sont rangées dans une vie familiale, trouvant plus commode momentanément de renoncer à être elles-mêmes. Hélas, je pense qu'elles en paieront un prix très lourd. Non seulement professionnellement, intimement mais aussi lorsqu'elles seront âgées, que leurs enfants seront partis et qu'elles se retrouveront dans une situation matérielle plus que délicate...Je ne sais si le minimum vieillesse nous sera encore accordé.
Se retrouver sans un minimum pour vivre surtout quand on est âgé est terrible. Nous avons une espérance de vie plus longue. Mais beaucoup d'entre nous se retrouvent de plus en plus dans des conditions terribles (parfois n'arrivent plus à payer leur loyer) parce que n'ayant pas travaillé et sans forcément de pension de réversion suffisante ou de pension quand l'époux meurt ou part.
Beaucoup de femmes se retrouvent donc encore plus dépendantes et encore plus accablées.
Et c'est totalement injuste et inacceptable.
Il semble en effet dépassé pour ma génération de trentenaire d'être féministe. Je passe pour être une féministe intégriste aux yeux de beaucoup de mes copines, collègues et relations. Mais je crois que c'est encore dans la recherche du choix et d'une liberté personnelle, d'une autonomie que le bonheur réel et pas juste fantasmé se construit.
C'est d'autant plus dur à notre époque où la crise met à mal bien des ménages et notre économie mais c'est, de mon point de vue, on ne peut plus nécessaire justement pour résister à l'emprise réactionnaire qui sévit actuellement.
Ce n'est pas parce que nées femmes que nous devons courber l'échine sans rien dire. Non, notre sexe a aussi le droit et le devoir de se vivre libre et épanouie dans d'autres activités que la maternité. C'est pas un crime de vouloir être heureuse par ses propres moyens. C'est pas un délit. De cette réalisation personnelle vient un bonheur, une paix intérieure qui se communique par la suite tant au conjoint qu'aux enfants. Et ça fait toute la différence je crois quant aux relations familiales et amoureuses.
C'est sûr, c'est pas évident, mais de ce courage, de cette envie de bonheur réel, d'autonomie personnelle, se joue aussi tout ce qui donnera de la force et l'envie de se battre pour nos descendants et aussi et d'abord nous assurerons notre survie personnelle tant affective que matérielle jusqu'à notre mort.
Je concluerai enfin que ce qui me peine, c'est que beaucoup d'entre nous avons eu des mamans qui ont commencé à s'émanciper voire des grands-mères qui se sont battues pour que nous ayons accès à une éducation scolaire aussi haute que les garçons, pour avoir accès à des métiers tous secteurs confondus comme les garçons et sans avoir à leur demander d'autorisation pour travailler, pour pouvoir choisir le moment où nous voulons avoir des enfants et que nous sommes en train de nous laisser abuser par des politiques et des médias qui ne rêvent actuellement que d'une chose: nous remettre à la maison et soumises.
Regardez les religions qui repartent dans des considérations on ne peut plus intégristes et contre les femmes (voiles, refus d'accès à des responsabilités, refus de contraception et d'avortement). Regardez le nombre de pays auparavant libres vis à vis de l'avortement et qui se retrouvent sous la férule politique et religieuse à devoir avorter à l'étranger et contraintes d'obtenir une contraception à l'étranger également...
Si nous ne nous battons pas, nous condamnons nos filles et nous-même à revivre ce qu'ont vécu et ce que vivent des millions de femmes sans aucune liberté.
Est-ce cette fatalité que nous voulons?
Je ne le pense pas. Donc il faut nous battre et oser être autonome et heureuse.
Nous avons je crois pour la plupart, reçu une base éducative suffisante pour avoir les moyens de nous battre. Alors prenons ces moyens...Pas à moitié.
La fatalité n'existe que si nous décidons de nous laisser couler. Si nous plongeons et décidons de notre bonheur, il y aura bien sûr des difficultés mais nous serons fières d'être parvenues à un équilibre et du chemin parcouru activement.
Le Mâle,
La contraception est une affaire de couple.
Pas seulement des femmes.
La double contraception devrait être la première chose qu'intègre un couple dans son intimité. Préservatif pour l'homme, pilule ou stérilet ou patch ou autre contraception pour la femme.
Cette double contraception permet la responsabilisation des deux membres du couple. Pas seulement de la femme.
Et cette double contraception devrait être la norme toute la vie sexuelle d'un couple. Pas seulement quelques mois comme la plupart du temps.
La pilule pour homme pose problème techniquement mais aussi psychologiquement. Tout ce qui relève de la contraception masculine semble poser problème. Parce que c'est considéré tant par les scientifiques que les citoyens comme une entrave à la virilité et à l'expression de la sexualité.
Pourquoi? Mystère et boules de gomme.
Nous ne nous sentons pas diminuées au plan de notre féminité parce que nous prenons la pilule ou un autre moyen de contraception. Pourquoi alors cela pose-t-il un problème aux hommes et un problème d'atteinte à leur virilité?
Cette attitude selon moi confine à une certaine bêtise.
Oui, avoir une contraception est contraignant, ça oblige à faire attention à l'autre, à responsabiliser ses élans sexuels MAIS ô BONHEUR, ça permet aux deux sexes de pouvoir choisir quand avoir un enfant ET en plus ça protège des mst, du sida et des petites infections microbiennes diverses et variées.
Donc que des avantages cette double contraception.
Autre solution actuelle pour ne pas avoir d'enfant pour un homme, la vasectomie. Ca ne dispense pas de mettre un préservatif mais au moins chaque homme peut avoir des relations sexuelles sans avoir peur d'avoir un enfant.
C'est l'équivalent de notre avortement.
Et ça peut tout à fait être un choix de vie.
On est effectivement pas obligé d'être père, comme on est pas obligée d'être mère.
Maintenant vous me rétorquerez que peut-être c'est encore plus une entrave à votre expression sexuelle...
Mais si je peux concevoir que vous aimeriez l'équivalent en pilule pour les hommes, sachez de toutes les façons qu'aucune pilule contraceptive n'est fiable à 100%. Et que ce n'est que dans une contraception double masculine et féminine qu'on obtient les meilleurs résultats parce que la sexualité et le désir d'enfant se vivent à deux et c'est tant mieux!
Enfin...hélas, je dois reconnaître que trop de mes consoeurs vivent seules la contraception de leur couple (souvent par rejet massif de la contraception de la part de leur conjoint), ce qui les amène aussi seules face aux responsabilités parentales. Les hommes n'ayant pas été responsabilisés dans leur sexualité, n'ont pas forcément envie de se mobiliser beaucoup en tant que parent.
Il faudrait donc de la part de mes consoeurs, qu'elles imposent dans leur vie de couple une double contraception obligatoire et durable (sans se faire prendre au piège de la culpabilisation du genre -c'est un manque de confiance que tu as vis-à-vis de moi), qu'elles insistent sur ce point avec leur conjoint dans l'éducation des enfants et alors peut-être la situation des hommes changerait sur ce chapitre et les pilules, voire des moyens encore plus sophistiqués seraient enfin sur le marché pour réguler les naissances.
Muse, merci de tes longs commentaires. je pense en reprendre des morceaux dans des billets ultérieurs
Je trouve cet article tout à fait navrant! C'est quand même malheureux d'inciter les femmes à rester à la maison. Je suis plus épanouie si j'élève mes enfants...si je m'occupe de mon fils toute la journée (impossible d'ailleurs parce qu'il part à la garderie ou à l'école) et que je ne peux pas exercer mon métier, mon fils ne sera pas heureux ni moi, car la frustration, ce sont les enfants qui le subissent en premier.
Maintenant, si je suis épanouie, c'est-à-dire que si je suis une maman entrepreneur qui travaille de la maison et qui gagne de l'argent, qui va à l'université à temps partiel parfaire ses connaissances et qui le soir, lorsqu'elle a du travail, papa prend le relai, qui sent qu'elle a plutôt de la chance, parce qu'elle vit dans un pays où la qualité de vie est bonne et où les femmes ont fait leur "petite révolution" dans les années 70, eh bien je suis épanouie et mon fils aussi. Si par contre, comme il y a 5 ans où j'étais en couple (sans enfant) à Paris, je devrais aller courir après les contrats et faire une heure de trajet pour avoir un salaire de misère payé à l'heure (bien que très qualifiée); je travaillais en sous-traitance et je ne pouvais pas exercer le métier que je rêvais de faire depuis toujours. Pour me mettre à mon compte, fallait pas rêver! Quelle serait la vie de mon fils? Nounou, garderie (avec nos revenus d'ailleurs, je n'aurais pas eu de garderie), donc il aurait fallu payer une assistante maternelle très cher, fatiguée par les trajets et la gueule que vous font les gens dans le monde du travail français! Pour moins cher qu'une assistante maternelle, mon fils va aujourd'hui dans une garderie bilingue privée (devenue publique depuis quelques mois à moins de 5 euros par jour). Et en plus, on vous culpabilise! La culpabilisation était quelque chose qu'on vous faisait sentir à Paris. Pour moi, c'était sur le plan professionnel (surdiplômée pour une paie de misère) puisque je n'avais pas d'enfant. En France, c'est un plafond d'acier transparent pour les femmes issues des classes moyennes ou pauvres sans "relations".
Si mon mari voulait rentrer un jour en France, je ne le suivrai pas pour un empire! La seule chose que je n'ai pas aimé dans mon nouveau pays, c'est qu'on incitait fortement les femmes à allaiter à la maternité. Je dû faire frond un moment (avant la naissance), mais j'avoue qu'après avoir défendu le droit des mamans à donner le biberon (et oui!, c'est un droit!), on a tout à fait respecté ma décision à l'hôpital. Mon fils est magnifique. Je ne changerai ma vie pour rien au monde!