La Barbe félicite les financiers pour leur compétence
Par Olympe le mardi 25 novembre 2008, 06:54 - Lien permanent
Elles rappellent également qu'elles recrutent Leur site
Le 17 novembre 2008, la cérémonie des « BFM Awards » au théatre du Marigny avait l'air d'une mauvaise blague. Il fallait déjà faire preuve d'un grand cynisme pour remettre le prix de du « meilleur placement financier » en cette période de crise. L'irruption d'une quinzaine de femmes à barbe a achevé le ridicule de la scène. Elles se sont alignées fièrement sur l'estrade, présentant au public un miroir accusateur : la composition du jury (six hommes, une femme), la série des nominés (7 hommes), les tristes performances du milieu de la finance ainsi célébré leur donnaient un cadre idéal pour se gausser de la domination masculine dans ce milieu influent.
« Cette année encore, nous apprécions la liste des lauréats. Les membres du jury, Alain, Guillaume, Philippe, Hedwige, Fabrice, Philippe, Emmanuel, Erik, Yves, Philippe et Marc ont su faire preuve de pragmatisme. Il serait en effet périlleux en ces temps de crise, alors que la sensibilité des marchés financiers est à son paroxysme,
de confier les rênes de
l'économie à plus de femmes qu'il ne se doit.» Mais enfin ! Pourquoi une
femme dans le jury ? Quelle misère a pu justifier qu'on glisse un ver dans
ce beau fruit ? BFM Awards est en danger, car la pente est
glissante : et si la gangrène gagnait les salles des marchés !
Messieurs, quand la tempête fait rage, il n'est pas temps de lâcher la
barre ! Reprenez-vous !
Après la cérémonie, l'élite de la finance et de l'industrie parisienne (quelques centaines de PDG, administrateurs et cadres supérieurs) se retrouva pour un cocktail, là encore infesté de femmes à barbe, coupe de champagne à la main.
Quand au tapis rouge qui les emmenait vers une rangée d'hôtesses chargées de les accompagner jusqu'à leur véhicule, il était lui aussi bordé de part et d'autre d'une rangée de ces femmes toujours barbues. Aucun n'échappa ce soir-là à la lecture du tract au titre provocateur - « Les hommes à la corbeille » - qui leur était tendu. Le texte et le décor suscitèrent chez certains une minute d'introspection douloureuse.
Commentaires
Merci pour le lien et pour avoir relayé l'information. J'avoue que, là où je travaille en ce moment -le Japon- j'ai très souvent envie de crier "La barbe!".