Filles et garçons : cassons les clichés
Par Olympe le lundi 2 janvier 2012, 22:35 - Lien permanent
Qui est ce ? Madame Ours ? Monsieur Ours ? Les 2, car les 2 peuvent faire cette activité ?


Ces images proviennent d'un livret distribué par La ligue de l'enseignement dans les classes de CP et CE1 de Paris, soit quand même 1 400 classes.
Il fait partie d'un kit comprenant un livret pour les enseignants, un livret pour les parents et un livret pour les élèves.(intégralement disponibles sur internet)
A l'intérieur des exercices simples à partir d'images comme celles-ci ou de petites histoires.
ça semble plutôt bien fait.
Notons aussi dans le livret pour les enseignants quelques rappels des comportements inconscients des adultes envers les enfants :
• Les garçons sont plus souvent et plus longuement interrogés que les filles, et encore plus en mathématiques. Aussi, la nature des questions diffère : les garçons sont plus souvent amenés à approfondir la réflexion alors que les filles sont sollicitées pour des rappels de connaissances.
• Les filles sont plus souvent l’objet de remarques que les garçons si le travail rendu n’est pas soigné. Il convient d’interroger ses représentations (pense-t-on que les filles et les garçons ont les mêmes capacités de soigner leur travail ?)
• Les garçons en difficulté sont plus souvent turbulents que les filles en difficulté, qui sont, elles, plus souvent effacées.
• Il a été observé qu’une des stratégies pour « calmer » les garçons turbulents est de leur accoler une fille au comportement plus posé, ou de les éloigner géographiquement au fond de la classe.
• Les tâches réalisées par les enfants dans le quotidien de la classe (spontanées ou à la demande des adultes) sont souvent conformes au système de genre : déplacements et affaires techniques pour les garçons, nettoyage et rangement pour les filles.
• Il est observé dans les cours de récréation une occupation de l’espace plus importante par les garçons.
•Concernant les activités sportives, les sports dits « masculins » sont davantage pratiqués à l’école que les sports dits « féminins». Par ailleurs, les filles et les garçons sont souvent mis en opposition, ce qui ne contribue pas à apaiser les relations et active les réactions sexistes.








Commentaires
C'est bien les images. Que répondent les enfants en général ?
Cassons les clichés ? Alors pourquoi, dans les deux histoires qui figurent dans les livrets, rédigées par des enfants, est-ce la maman qui fait la tarte aux fraises et le papa qui offre un ballon de foot ?
Question de pli et dépli. Et pour déplier il faut plier. Qui plie et déplie et comment, je mettrai madame ourse pour les deux.
A l'école, on ne repasse pas on s'échine !!! différemment selon les variations pédagogiques de la forme scolaire : dans l'ordre de l'application (en gros tu copies, tu t'appliques et tu te tais), les garçons (ou filles, bon d'accord plus souvent dociles) turbulentes sont au chaud près du bureau ; dans le cercle de l'attention (en gros t'écoutes et tu cherches tout(e) seul(e), parfois à 2) ils ou elles (j'y tiens) sont éloignés du bureau invités à se faire oublier. En fait tout dépend d'où se tient le bureau. Une histoire de variantes pour former des corps dociles qui se tiennent plus ou moins droits, maître ou pas (et là c'est le cercle des poètes... bon ben ça dépend lesquels.....).
J'ai essayé les trois : ça marche ou pas....
Pour le ménage et le rangement, c'est parfois le bazard : personne ne s'y colle et ça râle... Voilà
Pour les filles en difficulté, je conseille les maths
et la récré ça va bien on ne va pas s'en mêler hein !
(cf Deleuze, Foucault, Vincent, pour les poètes je ne me souviens plus et pour la récré c'est Claire Denis il me semble)
Déjà distribué ? Donc les enfants sont censés le voir rapidement ? Je suivrai : ma fille est en ce1 à Paris (mais, vue son instit, j'ai comme un doute sur le fait qu'elle le fasse...)
Logiquement ma fille devrait répondre Mr Ours pour les 2 images : c'est son père qui repasse et qui a des lunettes... Etant donné qu'elle ne m'a jamais vu un fer à la main, si elle répond Mme Ourse à la 1ère, je pète une durite...
"Il a été observé qu’une des stratégies pour « calmer » les garçons turbulents est de leur accoler une fille au comportement plus posé, ou de les éloigner géographiquement au fond de la classe."
Ma fille a été comme ça, une année "sacrifiée" (c'est le mot que le prof principal a employé devant moi : "votre fille a été sacrifiée", vu que je m'étonnais qu'elle soit parachutée dans une classe avec seulement 2 de ses anciens camarades), elle a été envoyée dans une classe turbulente (une classe de sport) au collège parce qu'elle était jugée particulièrement calme et adaptable. Dans un "bon collège" pourtant où les gens du quartier veulent tous aller. C'est dur à entendre en tant que parent, perso j'ai laissé 1 semaine de flottement pour voir comment ma fille prenait le truc (séparée bien sûr de ses copines, etc) en me disant que si ça se passait bien, ça pouvait être aussi une expérience positive et elle était ok, et ça s'est bien passé.
Maintenant pour moi c'est inadmissible que les chefs d'éts procèdent ainsi et pour moi ce collège ne mérite pas sa bonne réputation !... Certains responsables d'établissements font bon marché des enfants et tout particulièrement des filles (à qui on demandera par exemple de s'habiller moins court, ou de raser les murs etc. si les garçons font des remarques ou avances sexuelles... au lieu de leur remonter les bretelles en faisant des cours anti sexistes pendant les heures de vie de classe !
Au lycée j'ai senti que ce serait rebelotte, un prof voulait ré-assortir les jeunes et refaire un plan de classe parce que machin bavardait avec truc, là j'ai carrément mis le hola, en préparation du bac faut pas pousser... et chat echaudé...
Thaliane prend soin de tes durites, car les enfants ne sont pas élevés que par les parents. Elle voit aussi ce qui se passe ailleurs, à la télé et dans les livres
Mew, effectivement mais si j'ai bien compris c'est justement pour démonter les clichés
Emelire, je me demande de plus en plus si on ne devrait pas plutôt apprendre aux filles à etre turbulentes
les sports dits « masculins » sont davantage pratiqués à l’école que les sports dits « féminins»
C'est quoi un sport féminin ou masculin ? Aux JO, tous les sports sont pratiqués par les hommes et les femmes sauf le baseball et la natation synchronisée. Moi, à l'école, on m'a fait faire de la natation, de l'athlétisme, de la gymnastique, du handball, du volley et du basket, et c'est tout. Qu'est-ce qui est masculin ou féminin là-dedans ?
"Il a été observé qu’une des stratégies pour « calmer » les garçons turbulents est de leur accoler une fille au comportement plus posé, ou de les éloigner géographiquement au fond de la classe."
Emelire, je comprends le désarroi de ta fille...
Jeune enseignante face à une classe très agitée, c'est une des premières astuces que mes collègues plus expérimentés m'ont transmises : organiser la classe par colonnes de filles et de gars alternées.
Et ça marche, c'est magique !
Je comprends que les bons élèves, sages, le prennent comme une punition. Mais tant qu'on enverra au casse-pipe des profs à peine formés, que la notion de discipline sera un gros mot pour nombre de parents et qu'on s'obstinera à gonfler les effectifs des classes au-delà du raisonnable, en mélangeant élèves normaux et élèves en détresse scolaire, j'ai peur que ce type de plan de classe perdure...
Pardonne au corps enseignant !
Ceci étant, on peut toujours organiser des rotations, pour ne pas que ce soit toujours les mêmes enfants sages qui se retrouvent à côté des perturbateurs. ^^
pour rebondir sur ce qu'ajoutait Olympe : à noter que ça marche moins bien quand on met un garçon sage à côté d'un garçon turbulent. Aussi insupportable soit-il, un garçon hésite plus à asticoter une fille (haha, vive la gêne pré-pubère vis-à-vis du sexe opposé !)
Si seulement certains parents pouvaient apprendre à leurs rejetons masculins l'obéissance, au lieu de considérer tout éclat de colère comme une marque de virilité future !