Impact du niveau d'études des parents
Par Olympe le mardi 19 juin 2012, 19:29 - Lien permanent
Lu sur Vie de meuf , le blog ouvert par Osez le féminisme
Cette anecdote est d'autant plus étonnante qu'en réalité si les diplômes obtenus sont effectivement très liés à l'origine sociale les études démontrent que la profession du père n'a pas d'influence majeure. (source INSEE)
C’est l’origine culturelle mesurée par les diplômes des parents, tout particulièrement par celui de la mère, qui joue un rôle prédominant tant sur le niveau d’études que sur les compétences.
Et j'ignore si quelqu'un a des explications satisfaisantes sur le fait que les caractéristiques sociodémographiques des parents ont une influence légèrement différenciée selon le genre de l’enfant. La profession du père a plus d’effet sur la réussite scolaire et sur les compétences des filles que sur celles des garçons. En revanche, le diplôme de la mère joue un rôle un peu plus important pour leurs fils que pour leurs filles.







Commentaires
J'avais deja lu cet impact croise, ou inter-sexe. Mais quelle est l'explication ?
J'avais deja lu cet impact croise, ou inter-sexe. Mais quelle est l'explication ?
Je me mords les doigts, mais voilà ils cavalent tous seuls sur mon clavier ...
Ne vous laissez pas emporter par ces modélisations ! ... Toussa ce sont des clichés ... à l'envers, à l'endroit ! ... fiabilité de ces acceptions . D'où viennent-elles ?
Revoir les travaux de Jean Le Camus and C°, chaire de psychologie sur "le vrai rôle du père", Toulouse le Mirail ... par ex. Voir aussi Irène Théry ...
La bonne volonté pave l'enfer ...
La cause des femmes n'est pas servie par des choses telles que celles que rapportent ta note.
Bien amicalement cependant.
Apolline
J'ai une explication, enfin plutôt un exemple pour l'influence croisée : Mon père ne m'a pas laissé le choix quant à mes études, je devais être ingénieur. Point. Je voulais faire les beaux-arts, on m'a gentiment permis de faire option art à mon bac scientifique et puis c'est tout.
Par contre, mon petit frère, qui dessine comme moi à son âge, c'est une autre histoire. Il tentera les gobelins avec la bénédiction paternelle : Il prend son destin en main. Ma mère qui a eu sa maitrise d'histoire sur le tard et qui a toujours eu un complexe d'infériorité par rapport à mon père centralien a laissé faire en se disant que si son ingénieur de père était d'accord...
Bien sûr c'est un cas particulier (et je suis aujourd'hui très contente d'avoir été frustrée dans mon projet d'ado rebelle), mais ça pourrait expliquer pourquoi. Ma mère m'a montré que c'était normal d'être une femme et d'avoir un master, mon père m'a mis un grand coup de pied au fesse pour que je suive sa voie...
Appoline ce n'est pas ma note c'est celle de l'INSEE. Je n'ai rien trouvé d'autres sur le web, mais je n'ai peut être pas bien cherche et je suis preneuse de lien .
La sorcière, intéressante trajectoire mais d'un cas particulier on ne peut faire une stat
Emmanuel Todd a déjà démontré que c'est l'alphabétisation des femmes qui, permettant un niveau d'éducation plus élevé des enfants, génère les transitions politiques amenant aux démocraties.
Pour ta question, lire la page 143 du rapport : l'hypothèse est que les filles de père ouvrier sont incitées à ne pas poursuivre des études longues afin de rester "éligibles" sur le marché du mariage (où il est difficile de trouver chaussure à son pied si on est plus diplômée que ses soupirants)... Donc ce n'est pas que les pères diplômés du supérieur s'investissent plus dans l'éducation de leurs filles (on aurait pu rêver mais non...).
A noter aussi que les filles pâtissent d'être dans une grande fratrie (et pas les garçons), sans doute par surinvestissement dans la réussite des frères au détriment de la réussite des filles...
J'ai déjà eu un cours d'économie très semblable à celui-ci, où l'on comparait la catégorie professionnelle du père par rapport au diplôme obtenu des enfants.
Notre prof nous avait expliqué que l'on ne prenait pas en compte celle de la mère, non par machisme, mais du fait que les femmes étaient entrées dans le marché du travail assez tard (années 60-70), ce qui rendait l'étude plus complexe puisque leurs fils/filles sont encore scolarisé(e)s aujourd'hui.
Il faut ajouter également que les livres que l'on donne généralement au lycée sont assez vieux et ne prennent pas en compte la réalité d'aujourd'hui.
Alors il y a une explication TRES simple pour expliquer l'influence différenciée en fonction du sexe de l'enfant, je suis étonnée que vous n'y ayez pas pensé : le complexe d'Oedipe. La fille cherche à séduire / correspondre aux attentes de son père et inversement pour le garçon.
les pistes sont donc
- hypothèse est que les filles de père ouvrier sont incitées à ne pas poursuivre des études longues afin de rester "éligibles" sur le marché du mariage (où il est difficile de trouver chaussure à son pied si on est plus diplômée que ses soupirants)... Donc ce n'est pas que les pères diplômés du supérieur s'investissent plus dans l'éducation de leurs filles (on aurait pu rêver mais non...).
- des différences selon les générations
- le complexe d'Oedipe (mais là j'ai en général trop de mal à accorder du crédit à tout ce qui vient de Freud, livre noir et tout ça)
L'étude est rendu complexe par le fait qu'elle mélange compétences réelles et niveau d'étude. Ce que je retiens c'est que les pères s'occupent moins des devoirs et avec moins d'assiduité par contre ils ont une plus grande influence sur les ambitions ou les autorisations qu'ils donnent à leur progéniture
On pourrait faire ça sous forme de matrice. Bon, je fais les hypothèses qui me vont bien. Tu trouveras certainement ça très pernicieux, biaisé, pas scientifique pour un sous.
Père + Mère -
Modèle bourgeois patriarcal. L'homme a raison. C'est le modèle parental.
Fille :Le père incite sa fille à étudier, puisqu' étant une femme elle n'a pas naturellement la force de caractère pour réussir. (Ma trajectoire)
Garçon : On rappelle le postulat de base : L'homme sait. Le fils sait. Il fera ce qu'il voudra. Suivant ainsi ou non le modèle de son père
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Père + Mère +
Modèle intello. Maman est aussi cultivée que papa. Modèle de réussite conjointe.
Fille : Il faut réussir, il n'y a pas d'autre modèle que ça. Prise en main ou non, être caissière c'est la honte.
Garçon : Pareil, dans la famille on est des cerveau, honore ta famille.
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Père - Mère +
Modèle... Heu... ça arrive, ça c'est une belle histoire d'amour et d'abnégation. Ou alors c'est l'ouvrier de papa qui a séduit la fille du modèle précédent. Ou alors c'est une belle erreur de jeunesse de la fille (désolée, les deux seuls cas comme ça que j'ai pu voire c'est soit beaucoup d'humilité et d'égalitarisme de la part du père qui était malgré tout mort de honte, soit un homme qui écrase sa femme pour compenser sa frustration et ça découle effectivement d'une erreur de jeunesse)
Fille : Elle voit bien que le couple de ses parents est tiraillé par le complexe d'infériorité de son père, la réussite de sa mère ne l'a pas rendu plus heureuse que ça, c'est que c'est pas la chose la plus importante. Pour pas dévaloriser son mari, la mère précise qu'il n'y a pas de sot métier, etc.
Garçon : On est quand même dans la catégorie + de la société, même si c'est pas par papa, hors de question que j'arrête l'ascension familiale là.
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Père - Mère -
Famille ouvrière qui d'après les stat reproduira le cycle de génération en génération. Pour avoir fait partie d'asso dans les quartiers qui craignent, je valide que 1) Les enfants n'ont aucune info, ingé, ils savent pas ce que c'est, avocat, ils savent pas comment on devient, médecin c'est le "docteur" qu'on appelle ainsi avec déférence. Puis dans les collèges déjà ils entendent que même avec de bons résultats, leur dossier sera moisi à cause du nom de l'établissement et qu'il y a de très bons CAP. Bref, facile à résumer.
Fille : Coincée socialement
Garçon : Coincé socialement
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Voilà, c'est scandaleusement interprété dans le sens du résultat. Je laisse ce commentaire parce qu'on est dans un café du commerce (enfin pas complètement, mais bon) et pas dans un institut de sociologie :D
On doit objectivement constater que c'est encore les mères qui prennent la plus grande part dans l'éveil des enfants : jeux, découverte du langage, et puis plus tard "les devoirs", le suivi de la scolarisation au quotidien. On peut le déplorer (schéma maman à la maison, papa à l'extérieur) mais il y a bien un moment où on doit essayer de décrire la réalité existante, aussi multiforme soit-elle. Ici : une maman éduquée transmet donc à ses enfants une plus grande aisance dans leurs études.
En fait je ne comprends pas pourquoi cette anecdote se retrouve sur viedemeuf, je me demande s'il n'y a pas un quiproquo entre tous (la prof surprise que là on implique plus le niveau du père, celle qui raconte et qui n'aime pas "l'aide aux devoirs", et même ici olympe et nos commentaires)
Une description d'un état de fait doit pouvoir être exposée sans souffrir a priori de nos jugements, prises de positions féministes, progressistes ou autres...Sinon plus de sociologie ni d'aucune recherche non biaisées...
Je m'aperçois que j'aurais du mettre au passé (car comme il a été dit plus haut on parle de statistiques, sur des données légèrement en décalage avec notre présent) : "les mères qui prenaient (...)une mère éduquée transmettait...etc.
Je m'étais faite la même réflexion sur ce genre de calcul quand on étudie l'ascenseur social. On compare la catégorie socio-professionnelle du fils par rapport à celle du père pour évaluer l'évolution d'une génération. Or certes, les hommes de l'ancienne génération avaient plus accès aux études qu'aux femmes, d'où la cohérence de cette comparaison. Mais cela va devenir de moins en moins vrai. Il faudrait comparer plutôt la catégorie de tous les enfants ou celui qui est le plus diplômé avec le parent le plus diplômé.
@ la sorcière, je suis globalement d'accord avec tes exemples qui correspondent à ce que j'ai pu observer.
Dans l'exemple Père + Mère -, j'ajouterai que dans les classes sociales favorisées traditionnelles, les filles maintenant font des études mais dans des filières glamour genre histoire de l'art, littérature pour "montrer" qu'elles font parties tout de même d'une certaine classe sociale, qu'elles sont cultivées même si il est prévu qu'elle s'arrête de travailler en épousant un homme de leur même classe sociale qui lui a été plus incité par son milieu à faire des études valorisantes sur le marché du travail. (sauf que des fois elles s'amusent avant à faire des études extrêmement recherchées (pour augmenter leur valeur sur le marché du mariage? c'est le cas aux états-unis de plus en plus) alors qu'elles disent vouloir de toute façon s'arrêter de travailler, ça me met en rogne parce qu'elles ont piqué la place à un(e) autre notamment à une fille de classe moyenne qui n'a pas pu mettre un stage dans un cabinet prestigieux dans l'été sur son cv mais a été caissière et le contribuable a payé (HEC est largement subventionné).
Père - Mère +:
cela va devenir de plus en plus courant, avec beaucoup de culpabilisation de la part des femmes, et beaucoup de complexe d'infériorité par le père. Mais cela demande beaucoup d'évolution de la part des femmes et des hommes. Ainsi beaucoup d'amies ayant bien réussi estiment qu'elles doivent faire moitié-moitié dans les dépenses parce que c'est "leur argent" même si elles gagnent plus que leurs conjoints et pourtant elles ont beaucoup de mal à se défaire du fantasme du prince charmant riche et diplômé dont elles exigeraient des dépenses plus proportionnelles aux revenus. Parce que toute la société les a éduqué à être un complément de revenu et non pas être le principal pourvoyeur.