Féministe = hystérique ?
Par Olympe le 03/11/2008, 11:10 - Lien permanent
sujet déja abordé, mais il est inépuisable
Je vous assure que je ne ressemble pas à ça, et vous non plus certainement, même si vous êtes une lectrice régulière de ce blog :
(Photo Hystérie-La Salpétrière)
il faut dire que les plus belles spécimens représentaient un sujet d'étude passionnant pour les doctes messieurs de la Faculté
( le cours de Charcot à la Salpétrière. (années 1870)
je ne ressemble pas non plus à ça :
pourtant j'entends, je lis en permanence ces mots "Hystérique" ou "Harpie" accolés à "Féministe".
Faites vous même l'expérience, il suffit de mettre sur n'importe quel site ou presque un commentaire défendant la place des femmes pour se faire traiter d'hystérique.
Alors il me semble que ce serait une priorité de revaloriser l'idée de féminisme.
Etre anti-raciste cela va de soi et ce sont les antiracistes qui se font huer, mais être antisexiste et donc, d'abord féministe puisque le sexisme s'exerce massivement à l'encontre des femmes plutôt que des hommes, c'est suspect. On est tout de suite taxée d'agressivité, accusée de vouloir se débarrasser des hommes (et même de fantasmer sur la procréation sans mâle, il y a eu tout au début de mon blog un com là dessus).
Au cours des siècles passés les femmes qui ont lutté pour l'égalité des droits ont employés des méthodes quelquefois radicales (voir plus bas la vidéo sur la mort d' Emily Davison) pourtant le féminisme est l'un des mouvements les moins violents qui ait été. Mais toute colère venant d'une femme est socialement inacceptable
Et ceux qui ne voulaient pas que les femmes aient les mêmes droits que les hommes ont utilisé les méthodes que l'on utilise habituellement envers les femmes : le dénigrement et le mépris. Voyez les images de propagande (dans la colonne de gauche) .
Commençons donc par changer cela, le mot féministe doit devenir respecté, valorisé. Les féministes sont des femmes (et des hommes) normales : grandes, petites, mariées, pacsées, célibataires, caissières, avocates, au foyer ...pas des hystériques ni des harpies.
Commentaires
A ce sujet, lire le bon vieux bouquin de Lucien Israel " L'hystérique, le sexe et le médecin",Masson 1976, 2001.
On lira avec intérêt les chapitres concernant l'hystérie masculine, et ceux qui mettent cette 'maladie' en regard de l'histoire et donc de la sociologie.
Ca vaut le coup.
Quant au mot "féministe" il a bien besoin qu'on le considère pour ce qu'il est, cad à la fois la marque d'une pensée du monde et d'une action sur le monde (donc il est politique, en fait), et non une 'maladie' explicable par des causalités internes (t'es hystéro ma pauvre, et là, retour à mon paragraphe ci dessus) ou externes( t'as pas eu de chance avec les zhoms, c'est pour ça).... et donc, c'est évident, je suis bien d'accord avec Olympe.
J'ai un billet en préparation là-dessus. Voir ma réponse au dernier commentaire sur mon post du week-end...
Oui j'ai du mal aussi avec ça, il ne vient à l'idée de personne, à moins d'être très liés et d'avoir une forte dose de second degré, de raconter des blagues racistes à des noirs ou des arabes. Mais combien de femmes entendent des blagues sexistes ?
Ces combats, qu'on pourrait mettre en parallèle, ne sont pas considérés de la même façon, n'ont pas la même valeur. Pourquoi ?
Tout à fait d'accord pour ce qui concerne Hillary/Barack (nan mais pourquoi les femmes c'est nos copines on les appelle par leur prénom, alors que les hommes ça se respecte, pas de familiarité - après, Hillary c'est ambigu à cause de son mari - je ne jette pas la pierre, à force de l'entendre, je le répète aussi). Pour en revenir à mon propos, ça fait rager, une femme représente quand même 50% des américain(e)s, alors qu'un metis (bi-racial comme ils disent, ils ont de ces mots) beaucoup moins...
Et merci pour l'explication !
Je n'ai rien contre l'idée qu'il puisse exister chez certains hommes, la manie de vouloir dominer psychologiquement ou physiquement. Pour moi, c'est hors de question, et le féminisme a bien fait de dénoncer ces crimes. Toutefois, c'est le sexisme réellement engendré par le féminisme ( paradoxe) qui me déconcerte. C'est l'essentialisation du mâle, de généralisations à outrances qui nous force à penser qu'une telle doctrine est soi, un psychologisme primaire, soit une idéologie du ressentiment. En gros, je vous racconte une anecdote: Vous connaissez les peintures de Klimt? Vous voyez celle où l'homme embrasse une femme en étreinte? En classe, une fille a du commenter sur ce tableau en faisant référence aux études féministes: Le mec est plus grand que la fille, donc c'est un témoignage d'une volonté de domination. Secondo, l'homme qui enlasse cette femme, ne l'embrasse pas rellement, il tente de lui casser le cou! Si ceci n'est pas la preuve de l'institutionnalisation d'un hystérisme paranoïaque, je ne sais pas comment le décrire. Regardez franchement une toile de Klimt et dites moi ce que vous en pensez, car si oui veut dire non, alors tout est possible!
Deuxièmement, et pour cela je suis de l'avis à Zizek; Las domination masculine, alors qu'elle était institué, était légitimisé par tout le monde. C'est un code que toute la société aquièssait, et ce code ou cette division sociale était la réponse aux problemes sociaux de l'époque. Certes, le féminisme a apporté des changements majeurs et heureusement, toutefois, la dominnation masculine est moins l'effet d'une VOLONTÉ de domination de la part d'un sexe, que d'une façon cohérente de hierarchiser les roles sociaux. De plus, la domination masculine se fait par héritage et non par volonté... on ne saurait donc parler de volontées de domination.
merci