quand vendredi-info parle au nom des féministes.
Par Olympe le lundi 24 novembre 2008, 00:22 - Lien permanent
Vous connaissez ce syllogisme
- tous les hommes sont mortels
- Socrate est un homme
- donc Socrate est mortel.
Il est juste.
Celui-ci par contre est faux
- Tous les chats sont mortels
- Socrate est mortel
- donc Socrate est un chat.
Vendredi-info qui publie un billet "Royal, elle exaspère les féministes..." ferait bien de relire Aristote.
Ce titre reprend, puisque c'est le principe de Vendredi-info un billet paru sur le blog Nounours et intitulé "Royal, même les féministes ne l'aiment pas". On y entend Gisèle Halimi qui évoque sur Europe 1,(en off, elle ne sait pas qu'elle passe à l'antenne) sa rencontre avec Ségolène Royal dans les années 80. Et elle termine en disant "elle était nulle".
- Très bien, Mme Halimi a tout à fait le droit de trouver que Mme Royal ou toute autre personnalité politique est nulle.
- Il est vrai que Mme Halimi est une féministe historique qui a été de tous les combats des années 60 et 70.
Reprenons,
- Mme Halimi considère que Mme Royal est nulle
- Mme Halimi est féministe
- donc les féministes n'aiment pas Mme Royal
et même "elle les exaspère"
Et moi ce qui m'exaspère c'est que les journalistes de Vendredi-info, dont je suis bien certaine qu'ils ne sont pas féministes vu le faible nombre de blogs de femmes qu'ils citent dans leur journal, s'arrogent le droit de parler au nom des autres avec la plus parfaite mauvaise foi.
Vous noterez au passage si vous écoutez la bande-son l'expression "crêpage de chignons" qui fait les choux gras de la presse en mal d'inspiration (juste pour voir cherchez sur google "crêpage de chignon + Aubry ou Royal"; plusieurs pages de réponses). Pensez ! 2 femmes en compétition ! ça pourrait être : un beau duel, une lutte sans merci, un combat de chef, un match au sommet.... non c'est juste un crêpage de chignons et il y a derrière ces termes l'idée que les femmes ne sont pas raisonnables ou que leurs dissensions n'ont la même grandeur que celles des hommes.
Commentaires
Exact: dès que 2 femmes sot en compétition pour quoi que ce soit,, l'expression "crêpage de chignon" arrive à vitesse supersonique.
En revanche quand 2 zhoms font de même on ne pense pas à dire qu'ils jouent à qui a la plus grosse, c'est pourtant ce qu'il se passe le plus souvent.
Enfin prendre une figure pour supposer la pensée de tout un groupe, c'est usant, et souvent utilisé à l'égard de groupes .. non -dominants.
Exemple :je refuse qu'on m'assimile à Iacub ou Badinter.. et même qu'on les assimile elles au féminisme.
Comme quoi, je suis aps dans les rails des journaleux.
ha lala.
Oukilé mon chignon que je le repetasse.
Quoi ??? Ségolène est un chat ???
(comment ça j'ai rien compris ?) :-)
Voilà bien de l'honneur qui est fait à Gisèle Halimi de représenter LES féministes dans leur intégralité.
Et puis, parce qu'on est féministe, on devrait forcément apprécier S. Royal ?
Parce qu'on est féministe, on devrait forcément se ranger derrière n'importe quelle femme politique ?
Voilà qui me rappelle une question déjà soulevée ici même il y a peu.
Mebahel, j'arrive, on va se chercher le chignon et le repetasser de concert !
repetasser ? je ne connais pas ce mot.
Emelire, je n'arrive pas à voir en quoi c'est réjouissant d'être effrayantes ? mais je partage ton analyse.
Funambuline, bienvenue. C'est pourtant simple. les hommes politiques sont des hommes, Ségolène (ou Hillary ou Martine...)est une femme (et non pas un chat) donc Ségolène ne peut pas être un homme politique.
Les femmes se crêpent le chignon ou alors font des combats de catch dans la boue...C'est pire...
Bonne analyse !
Je sais pas si tu as vu, le New York Times a pris Martine Aubry pour un homme.
Boh Titine ! Tu vaux mieux que ça.
Une joute de femme est toujours dévalorisée en vulgaire crêpage de chignon, quel qu'en soit l'objet. Même si elles bataillent de façon explicite et franche, faute d'être 100 % loyale, pour diriger un grand parti politique français. Chez les hommes, les rivalités les plus mesquines ne sont jamais traitées comme ça. Il n'y a qu'à voir l'affaire clearstream : de la franche camaraderie virile à tous les étages !
Crêpage de chignon ou duel sanglant (non, "beau duel" pour ce triste spectacle, je ne suis pas d'accord), cela ne change pas grand chose sur le fond : ces bêtises décrédibilisent le travail et les idées de millions de français ...
D'ailleurs à ce niveau, le fait que les hostilités soient ouvertes entre deux femmes nous permet au moins d'éviter des arguments féministes détournés.
J'en ai moi aussi marre de ces expressions sexistes comme ''crêpage de chignons''. Deux femmes qui se livrent un combat, c'est toujours petit, vulgaire, banal... Ceux et celles qui croient que le langage n'a pas d'influence sur nos perceptions se leurrent profondément : c'est à la fois le reflet de ce que nous sommes, mais cela a aussi une influence sur nos perceptions. Il faut donc travailler à changer le langage, car même si ça ne change pas tout, c'est une question de principe et de respect et cela peut avoir de réels effets (je le sais, moi qui suis Québécoise et où la féminisation des titres se fait sereinement et naturellement).