1694_frontispice_sm.jpg Simone Veil élue à l'Académie française, ce n'est évidemment que justice. Le Figaro juge néanmoins utile de préciser que "l'Académie avait veillé à ne présenter aucun candidat sérieux face à la femme politique la plus populaire de France pour occuper le siège de Pierre Messmer, décédé en août 2007". Cette phrase me semble ambiguë, même une femme de l'envergure de Simone Veil risquait de ne pas être élue face à des candidats sérieux ? Sa candidature à elle ne serait donc pas suffisamment sérieuse ?

Elle est la 6ème femme à siéger à l'Académie parmi les 715 immortels recensés.

A noter que la page d'accueil du site de l'Académie française n'hésite pas à proclamer que "Par sa composition variée, elle (l'Académie) offre une image fidèle du talent, de l’intelligence, de la culture, de l’imagination littéraire et scientifique qui fondent le génie de la France".

Et on ne peut pas dire que les femmes n'ont pas postulé. on trouve sur le même site un très intéressant recensement des candidates.

On y apprend par exemple que :

Vers 1760, d’Alembert, voulant faire élire Julie de Lespinasse, propose de réserver 4 sièges sur 40 à des femmes, mais il échoue (les femmes, sous l’Ancien Régime, ne pouvaient entrer dans « les corps électifs » que si leur éligibilité était stipulée). On offre plus tard un fauteuil à Mme de Genlis si elle renonce à un manifeste contre les Encyclopédistes. Elle préfère renoncer à l’Académie.

ou que Pauline Savari, féministe, auteur du roman Sacré Cosaque, pose sa candidature au fauteuil de Renan, le 19 janvier 1893, l’Académie refuse de la prendre en considération : « Les femmes ne sont pas éligibles, déclare le duc d’Aumale, puisqu’on n’est citoyen français que lorsqu’on a satisfait à la conscription. » (Logique non ?)