Sous un billet précédent Florent me reproche de tomber dans le stéréotype de genre lorsque j'écris que "les femmes ne parlent pas politique de la même façon que les hommes". Mes propos l'effrayent et il complète ainsi :

  • ''Il y a des hommes dont la plume paraît plus légère, et qui n'en abordent pas moins des sujets de fond, des sujets qui façonnent notre vie et que les grands médias considèrent souvent comme mineurs, et qui le font aussi avec beaucoup d'humour et d'auto-dérision.
  • Il y a aussi des femmes qui écrivent au maillet, qui n'ont aucun recul sur les évènements, et surinvestissent les jeux de pouvoir.
  • "Si nous voulons poursuivre la construction d'un monde où les hommes et les femmes seraient libres d'être ce qu'ils veulent être", pour te citer, il faudrait commencer par arrêter d'enfermer les gens dans un stéréotype de genre...""

Certes ! il y a certainement des hommes qui écrivent de façon légère et des femmes qui le font avec un maillet. Tout est affaire de statistiques et on ne peut pas généraliser à l'ensemble des hommes et des femmes.

Mais le débat mérite mieux que quelques effets de style. Pour certain(e)s en effet les hommes et les femmes sont en tous points pareils et seule une éducation gendrée les rends différents. Pour eux, prendre en compte ces différences revient à les cautionner et à perpétuer les inégalités.

Pour ce qui concerne l'attitude envers le pouvoir et la politique, sont citées à la barre toujours les mêmes (et pour cause !) : Margaret Tatcher, Catherine de Médicis, Rachida Dati ou désormais Martine Aubry. Elles seraient la preuve vivante que les femmes, quand elles ont le pouvoir, l'exercent de la même façon que les hommes...si ce n'est de façon pire. Ce qui n'est guère surprenant puisque ces femmes là, si elles ont réussi à atteindre les sommets du pouvoir l'ont fait en respectant les règles du jeu en vigueur.

marianne-2-b4b77.jpgMon expérience quotidienne, et j'attends qu'on me présente une étude scientifique qui me démontre le contraire parceque depuis des années que j'accumule de la documentation sur le sujet je n'ai pas trouvé ( c'est même l'inverse), me laisse penser que les hommes et les femmes ( je reconnais que je généralise, il ne s'agit pas de TOUTES les femmes, ni de TOUS les hommes) n'ont pas les mêmes façons de fonctionner dans de nombreux domaines et n'ont pas les mêmes centres d'intérêt .

Cela peut-être inné ou acquis, façonné par la culture et l'éducation ou du aux hormones, ce n'est pas ce dont je souhaite débattre aujourd'hui. C'est juste un constat que je fais.

Et je ne suis pas la seule . Voici quelques phrases relevées dans l'essai récent d 'Isabelle Germain "Si elles avaient le pouvoir..."

"Le privé est politique" disaient les féministes dans les années 70...En France, tant que les femmes n'auront que quelques miettes de pouvoir, le privé restera privé, caché, hors champ."

" Le champ du politique est limité aux centres d'intérêt des hommes qui nous gouvernent "

"ce sont les hommes qui tiennent les cordons de la bourse finançant les médias. Eux qui décident de la hiérarchie de l'information et des angles des sujets. Eux qui disent si telle information mérite une brève ou un dossier. "

"Le quatrième pouvoir est comme les autres. Les femmes n'y sont pas les bienvenues. Lorsqu'elles y parviennent, elles sont priées de se comporter comme des hommes. Elles sont très loin d'atteindre le seuil critique à partir duquel elles pourraient imposer de nouvelles idées et une autre hiérarchie de l'information"

"Les femmes sont minoritaires dans les lieux de décision et les sujets qu'elles abordent considérés comme quantité négligeable"

Alors je maintiens que si on trouve si peu de blogs féminins classés dans la catégorie politique chez wikio (ce qui est un fait et pas un stéréotype), c'est bien parce que les femmes (disons la plupart des femmes) parlent de politique différemment et d'une façon qui n'est pas reconnue comme telle.