De nouvelles organisations du travail conciliant égalité femme/homme et performance des entreprises c'est le titre d'une note d'analyse que vient de remettre le Centre d'Analyse Stratégique; institution tout ce qu'il y a de plus officielle placée près du 1er ministre (et pas plus paritaire que le reste de la fonction publique).

Quelques page, qui reprennent nombre d'études publiées en France et dans le monde. Loin d'une quelconque langue de bois elles déménagent !

Les horaires,mais aussi l'organisation du travail en général, sont évoqués sous l'angle de l'égalité femmes/hommes mais on sent bien à la lecture de la note qu'ils sont au coeur de bouleversements profonds dans la façon dont les gens conçoivent leur vie, leur travail. Ces bouleversements ont à voir avec les nouvelles technologies, internet et les réseaux sociaux, ils ont à voir aussi avec de nouvelles façons d'envisager les relations employeurs/salariés.

Le CAS part du constat qu'il y a consensus aujourd'hui pour dire que l'inégale répartition des taches familiales et domestiques a une influence sur la représentation des rôles parentaux et professionnels. D'une part parceque le temps consacré à la famille concurrence directement le temps consacré au travail, d'autre part parce que la charge mentale des activités domestiques pèse sur les femmes et induit un sentiment de culpabilité pour celles qui travaillent.

Alors même que les études montrent que hommes et femmes aspirent à davantage s’investir dans l'éducation de leurs enfants.

Les aménagements horaires sont considérés par les salariés français comme les plus favorables à cet objectif de conciliation, au contraire des congés parentaux longs ou des temps partiels pénalisants pour les carrières.

Les entreprises ont intérêt à y réfléchir car "une organisation permettant une conciliation travail/hors-travail contribue à créer un environnement permettant une implication importante des salariés : la logique de flexibilité y est à la fois bénéfique pour l'employé et utile à l'entreprise".

Parmi les propositions les plus remarquables du CAS on peut noter celles-ci, qui nécessitent de lutter contre le stéréotype du présenteisme (c'est à dire l'idée que plus on passe de temps au boulot plus on abat de travail)

- le partage de poste (job sharing) y compris pour les cadres. Cela consiste à faire occuper un poste à plein temps par une équipe de 2 personnes.

- l'abandon de la référence horaire et spatiale du travail en se focalisant sur le résultat obtenu. Ce type d'organisation repose sur une grande autonomie des employés et existe déja dans certaines entreprises internationales dont les équipes sont réparties sur 2 ou 3 continents.

- des dispositifs associant télétravail, et horaires flexibles. Comme par exemple la semaine compressé pour les parents qui partagent la garde de leurs enfants et peuvent travailler beaucoup la semaine où ils sont seuls pour bénéficier d'horaires allégés la semaine où ils ont la garde des enfants.

Le CAS propose de commencer par mettre en place des dispositifs exemplaires dans certains services de la fonction publique, y compris dans la haute fonction publique.

Un rapport qui a le mérite d'élargir la réflexion bien davantage que n'osent le faire habituellement les partenaires sociaux.

Cependant, si il faut travailler plus pour gagner plus tout cela ne sera que coup d'épée dans l'eau.