Epididyme d'Or de décembre
Par Olympe le lundi 11 janvier 2010, 19:09 - Lien permanent

Une révolution est en cours actuellement , sans que les médias n'en parlent beaucoup. Certainement parceque le sujet est technique, peut-être aussi parcequ'il semble ne concerner que les fonctionnaires.
La dénomination en est rébarbative : RGPP, ce qui signifie, mais ce n'est guère plus explicite "révision générale des politiques publiques". Ce n'est pas rien !
Eric Woerth a présenté un plan d'actions à l'occasion de la réunion du Cercle des Directeurs le 16 décembre : 200 directeurs d’administration centrale réunis dans les locaux parisiens de l’ENA.
J'aurais adoré connaitre la composition de cette assemblée mais ne l'ai pas trouvée sur internet (si quelqu'un a des infos ou des photos....). Je parie qu'il y aurait de quoi décerner un épididyme de diamant.
Et il semble que les femmes en place ont plutôt du souci à se faire.
Pour commencer elles n'ont pas été associées aux réflexions, et il avait fallu une intervention de la Barbe pour qu'une femme s'exprime à la tribune lors des Rencontres de la modernisation de l'Etat.
Aujourd'hui cette réforme entre dans sa seconde phase et il s'agit dans le même temps de procéder à une réforme de l’administration territoriale de l’Etat "visant à mettre en place, au niveau régional, un nombre de directions resserré pour piloter les différentes politiques publiques de l’Etat. "
Non seulement les directions départementales sont délaissées au profit de direction régionales, mais les services sont réorganisés et fusionnés.
Ainsi sont par exemple créées des Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte), elles rassemblent des missions exercées actuellement par plusieurs structures, notamment les directions du travail et de l'emploi, de la consommation et répression des fraudes, de l'industrie, de la recherche et de l'environnement.
Cela signifie, et c'est là que je voulais en venir, que où existaient plusieurs directeurs de région n'en subsistera qu'un seul, alors que les directeurs départementaux sont supprimés en tant que tels. Bien entendu les équipes sont renforcées et les directeurs régionaux entourés d'adjoints.
Ce sont donc actuellement de grandes manœuvres qui se déroulent pour l'attribution des postes, Et il y a fort à parier que les femmes vont plutôt perdre que gagner des points dans la foire d'empoigne qui s'annonce.
J'en veux pour preuve les récentes nominations dans les Dirrecte (voir plus haut).
22 régions , à leur tête ont été nommés le 3 décembre 2009 13,6% de femmes.
- Alsace : Daniel Mathieu,
- Aquitaine : Serge Lopez,
- Auvergne : Serge Ricard,
- Basse Normandie : Rémy Brefort,
- Bourgogne : Isabelle Notter,
- Bretagne : Élisabeth Maillot-Bouvier,
- Centre : Michel Derrac,
- Champagne-Ardenne : Jean-Paul Mimeur,
- Corse : Hervé Belmont,
- Franche-Comté : Bernard Bailbé,
- Haute Normandie : Philippe Dingeon,
- Île-de-France : Joël Blondel,
- Languedoc-Roussillon : Alain Salessy,
- Limousin : Patrice Greliche,
- Lorraine : Serge Leroy,
- Midi-Pyrénées : Hubert Bouchet,
- Nord Pas-de-Calais : Marie-Laure Balmes,
- Pays de la Loire : Alain-Louis Schmitt,
- Picardie : Joël Hermant,
- Poitou-Charentes : Patrick Menard,
- Provence-Alpes-Côte d’Azur : Gérard Sorrentino,
- Rhône-Alpes : Michel Delarbre,
Reste désormais à désigner les directeurs adjoints, sous directeurs etc... le différentiel risque de s'accentuer.
Je rappelle que l'épididyme est "une partie du système reproducteur de l'homme. C'est un petit organe accolé au testicule contenant un tube glandulaire pelotonné transportant les spermatozoïdes" . Le prix est décerné chaque mois à un média ou une manifestation ayant dépassé le taux admissible de testostérone.








Commentaires
Alors que l'administration d'Etat compte plus de 60% de femmes, le nombre de femmes directeurs n'est que de 14 %. Le recrutement par concours, le statut de la fonction publique devrait assurer une mixité quasi parfaite, mais comme d'habitude plus on monte moins il y a de femmes : l'Etat n'est pas capable de s'appliquer ce qu'il envisage pour les entreprises, comme la présence de femmes dans les conseils d'administration.
Il y a encore un long long chemin à faire !
Entre le cumul des mandats et la concentration de la fonction publique territoriale, les femmes ont bien du soucis à se faire. Les portes pour entrer en politique devenant de plus en plus étroites, l'envol qu'elles auraient pu prendre dans les cieux de la politique risque d'être stoppé tout net... se heurtant au plafond de verre...
Un tout petit point de détail : la RGPP, c'est la "révision" générale..., pas la réforme. Enfin... jusqu'à ce soir, tout va si vite... L'un des principes fondamentaux de la RGPP est, faut il le rappeler, le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Enfin, c'est la fonction publique d'Etat qui est concernée, pas la fonction publique territoriale. Bref, c'est compliqué, et tout le monde s'en fiche, grosso modo. C'est dommage... bien à vous
Totolitoto, autant pour moi j'ai corrigé réforme par révision. pour ce qui est du reste j'ai à peu près recopié une phrase qui se trouve ici sur le site tout ce qui a de plus officiel du gouvernement sur la RGPP.
http://rgpp.modernisation.gouv.fr/i... il y est d'administration territoriale de l'Etat , (et non pas de fonction publique territoriale il ne faut pas confondre apparemment)
on peut se contenter de croire qu'il s'agit de diminuer le nombre de fonctionnaires mais c'est autrement plus complexe
Un commentaire un peu hors sujet mais MERCI Olympe de parler de cette RGPP qu'une foule d'administrations subit de plein fouet sans qu'on en parle plus que ça...
Et c'est un bordel sans nom cette RGPP !
Kuli, oui je trouve ça étonnant. je ne suis pas fonctionnaire mais j'en côtoie beaucoup et je vois bien à quel point c'est difficile et je m'étonne que ça ne fasse pas plus de bruit que ça.
Avec la RGPP, on en profite surtout pour triturer un peu plus le Service des Droits des Femmes ! Je m'explique : jusqu'à présent ce service qui est le service dépendant de la Délégation aux Droits des Femmes et à l'Egalité (rattaché au ministère des affaires sociales puisqu'il n'y a plus de ministère ni même de Secrétariat aux droits des Femmes) est en liaison avec des Déléguées Régionales et des Chargées de missions départementales. Leur mission est transversales aux différents services de l'état. La Déléguée Régionale qui chapeaute les chargées de mission départementales dépend elle même du préfet de région.
Avec la RGPP, les chargées de mission départementales sont incluses dans le Pole de Cohésion Sociale qui regroupe les missions d'emploi, d'insertion sociale etc (avant gérés en partie par la DDASS qui pouf a disparu depuis le 1er janvier : qui en a parlé ?). Résultat : elles dépendent du directeur de ce Pole.
Les déléguées régionales pour l'instant c'est assez flou leur place (ou alors j'ai pas ttes les infos)
En tout cas, champ d'action des chargées de mission : zone restreinte et autonomie zéro. Elles n'ont plus cette place à part dans le schéma étatique qui leur permettait réellement d'entrer dans toutes les structures. Là elles sont juste une sous-branche dans un organigramme
On avance je vous dis