Fille ou garçon ?
Par Olympe le jeudi 26 mai 2011, 18:50 - Lien permanent
Si j'étais chercheuse au CNRS je me précipiterais pour étudier cette famille.

C'est sur leboableu que j'ai trouvé l'info et Marie aussi en a parlé dans ses chroniques d'une cinglée
Un couple canadien ne révèle pas le sexe de son bébé,parce qu’ils veulent lui donner une éducation non genrée et souhaitent qu'il ne s'embarasse pas avec des conventions qui obligent à choisir des vêtements ou une coupe de cheveux en fonction de son sexe.. Une famille suedoise a déja fait cette expérience (et il serait interessant de savoir ce qu'elle devient)
Seuls ceux qui ont eu l'occasion de changer sa couche savent si c'est une fille ou un garçon. Les 2 autres enfants que vous voyez sur la photo sont des garçons. Ils sont habillés selon leur choix, l'un d'eux a des tresses, ils peuvent mettre des robes et des vêtements roses.
La plupart des commentaires qui accompagnent les articles (résumé en français ici)évoquant cette histoire sont féroces et traitent les parents de fous ou de monstres.
Je ne sais pas si c'est une bonne chose pour ces enfants qui se retrouvent à jouer les cobayes et pour qui les relations avec le reste du monde et notamment les autres enfants va être compliquée. L’aîné d'ailleurs préfère ne pas aller à l'école alors qu'il en a l'age.
Mais je trouve qu'ils ont le mérite de poser une bonne question. Même si c'est probablement peine perdue.
Une bonne question
C'est vers 2 ans que les jeunes enfants prennent conscience de l'aspect sexué des personnes et de leur propre genre. A partir de là ils mettent en place des comportements conformes à la norme.
- ils s'identifient aux adultes de même sexe
- un peu plus tard ils manifesteront une préférence pour les jeux avec leurs homologues
Pourtant, physiologiquement, hormis le système génital et une légère différence dans les courbes de poids et de taille il n'existe pas de différence entre les filles et les garçons avant la puberté et Catherine Vidal et consort sont là pour nous rappeler qu'il n'existe pas non plus de différence de cerveau.
La preuve en est que l'entourage n'arrive pas à savoir si ce bébé est une fille ou un garçon.
Les différences sont construites socialement : dès la première échographie les parents peignent la chambre (le rose reste interdit pour les garçons), et imaginent qu'ils feront avec lui du vélo ou du dessin.
Bébé; quand il pleurera si c'est une fille on pensera qu'elle est triste mais si c'est un garçon qu'il est en colère. Ensuite il aura de multiples occasions d'expérimenter qu'on lui parle d'une certaine façon et plutôt de certains sujets auxquels il est censé s'intéresser, qu'on lui propose certaines activités de préférence. Elle apprendra si c'est une fille qu'elle doit mettre des noeuds dans ses cheveux et plaire, il apprendra si c'est un garçon qu'il doit être fort et ne pas pleurer .
Alors faire en sorte que leur enfant ne subissent pas tous ces conditionnements est un beau projet.
C'est peine perdue
parcequ'à moins de lui éviter tout contact avec l'extérieur, comme le font par exemple les Amish qui arrivent à vivre d'une façon complétement originale, l'enfant ne va pas tarder à se rendre compte de lui même que l'humanité comporte 2 catégories. D'ailleurs d'après la photo le père et la mère sont parfaitement différenciés.
Et quand il va rencontrer d'autres enfants il est probable qu'il sera sommé de choisir. Les communautés d'enfants ont, encore plus que celles des adultes, le souci de la conformité.
Tous les parents qui font très attention au sexisme caché de l'éducation le savent, à Noël les enfants s’intéresseront quand même plus aux jouets de leur sexe et pour Mardi Gras aucun petit garçon ne voudra se déguiser en Princesse.
Certaines sociétés ont essayé, c'est le cas de l'URSS qui pronait l'égalité hommes/femmes ou des kibboutz Israéliens. Les enfants été élevés collectivement dans des crèches, leurs parents effectuant à l'extérieur les mêmes travaux.Devenus adultes les études ont montré que ces enfants se sont comportés selon les normes de leur sexe, parce qu'en réalité la société n'avait pas vraiment changé et les rapports hommes/femmes étaient restés ce qu'ils sont depuis des siècles.
Mais pour changer le monde il faut bien que quelqu'un commence.









Commentaires
Comme tu dis, c'est voué à l'échec puisque l'humain est un être social...Une fois confronté à cette société qui nous entoure, le bébé sera forcé de s'y conformer.
Mais c'est une belle initiative, pleine de sens et de symboles je trouve.
C'est sûr que du moment qu'il ou elle ira à l'école, ça sera foutu... :(
Est- ce que tu peux me donner plus d'informations ou tes réf sur les kibboutz ? Un copain à moi m'a donné cet argument pour m'affirmer qu'il y a des différences naturelles entre sexes, puisque visiblement les filles et les garçons adoptaient des comportements différenciés alors qu'ils subissaient une éducation identique à l'école... Je lui ai dit que, sans doute, les enfants recevaient une éducation plus ou moins sexuée de la part des parents, voire des enseignants (je pense que, même si les parents et les enseignants, sont égalitaristes, ils continueront à s'occuper différemment des filles et des garçons, sans le vouloir et sans s'en rendre compte.) ou bien qu'ils étaient influencés par les livres ou autres... malheureusement je n'ai trouvé aucune information sur le fonctionnement exacte des kibboutz, donc difficile d'en savoir plus
J'ai plusieurs exemples dans mon entourage de petits garçons qui adorent jouer avec leur poupée (pour imiter leurs parents), aiment le rose et même l'un d'entre eux a réclamé pour carnaval un déguisement de Princesse Papillon (quand on lui a demander de confirmer il a bien insisté sur le Princesse). Après c'est aussi aux parents de savoir accueillir les demandes de leurs enfants.
Autant les jeux dits "de garçon" sont plutôt permis pour les filles, autant l'inverse reste rare et peut-être source d'angoisse pour certains parents anxieux que leur fils ne soit pas assez "viril" (c'est triste à dire, mais on voit encore beaucoup de pères tirer une fierté certaine d'avoir engendré un petit bagarreur...)
Donc la bonne nouvelle c'est que les choses changent (très) doucement.
La mauvaise c'est qu'en fait TOUS les enfants (filles ou garçons) ont des gouts de chiottes et rêvent d'une robe à paillettes (sauf que jusqu'ici seules les petits filles pouvaient en réclamer une ouvertement)...
J'irais à l'extrême de l'expérience, pour carrément se confronter aux limites, que l'enfant soit non genré jusqu'à l'âge où tout change, soit l'adolescence.
Techniquement, ce serait intéressant qu'ils puissent évoluer entre "pairs" au sein des mêmes structures sociales et scolaires.
Nous verrions donc ce que ça donne vraiment.
Une petite anecdote: lorsque ma fille avait 10-12 ans, j'ai surpris, par hasard, une conversation entre deux de ses copines. L'une d'elle dit en montrant ma fille du doigt: "Pourquoi les garçons l'aiment, elle?" L'autre répond:
"Parce qu'elle a des longs cheveux et qu'elle joue au foot!" Mignon et assez explicite!
Je ne suis pas convaincue par "l'expérience".
Quoi qu'il en soit, les parents, eux, savent le sexe de leur enfant.
Qu'est-ce que cela signifie d'en nier l'existence?
je dois avouer que l'expérience me fascine.
ce qu'il y a de très intéressant c'est qu'on accepterait plutôt pas mal que l'enfant en question soit une petite fille, mais très très mal qu'il soit un garçon.
finalement l'éducation genrée est extrêmement restrictive pour les garçons.
j'en reviens toujours au même point: eux aussi ont tout à gagner à la suppression des stéréotypes :)
L'effet de l'école est assez redoutable si j'en crois l'expérience de ma fille qui arrive à la fin de sa première année... pour le moment, mon fils (16 mois) est ravi de promener une poupée dans une poussette rose (il s'agit de cadeaux reçus par sa soeur, cadeaux dont il se sert beaucoup plus qu'elle au même âge) mais je ne sais pas comment les choses évolueront.
Ce genre d'expérience me répugne...
Un enfant n'est pas un cobaye.
moi j'adore l'initiative de ces parents!
et pour avoir rencontrer pleins de parents et enfants dans les m^mes questionnements que ces personnes, je ne m'en fait pas du tout pour eux!
ce qui importe c'est la confiance que l'enfant va développer en lui même! un être humain qui grandi dans la sécurité affective et émotionnelle qui n'aura jamais reçu de jugement de la part de ses parents, élever dans le respect de lui même, s'en contrecarera de ceux que pensent les autres. (j'en ai 2 enfants a la maison, et je l'expérimente tous les jours)
et l'école n'est pas un passage obligatoire, y'a rien de plus sociable et tolérant qu'un enfant non perverti (ou pas trop) par notre système de valeur des genres (ça se dis?)
et ca je crois que c'est un pari réussi pour les parents!
Eh bien merci d'avoir apporté de la profondeur à ce sujet que j'avais survolé, emportée par mon enthousiasme légendaire. Je reviens sur ta conclusion : pour avoir vécu en Chine Populaire, j'ai vu des femmes effectuer les mêmes travaux que les hommes là-bas, casser des cailloux, conduire des bus, courbées sous le soleil je les ai vues étendre le bitume sur les routes... Et pourtant l'homme continue de dominer la société chinoise et de très haut... A bientôt.
Depuis un moment, dans la foulée de l'affaire Strauss-Kahn, on se fiche un peu de la gueule des Français ici ...
Ben voilà une bonne raison de vous défouler sur nous! Non mais! Nos services d'aide à l'enfance devraient intervenir! J'ai honte.
Elle a déjà été faite cette expérience (Man and Woman, Boy and Girl: Differentiation and Dimorphism of Gender Identity from Conception to Maturity ). Le garçon avait perdu son pénis à la naissance, une affaire de circoncision qui tourne mal. Devant une telle tragédie, un garçon sans pénis, on a décidé d'en faire une fille. (les médecins, et les parents).
Ben ça n'a pas marché! Dès le début de l'âge adulte, tout a foiré. Je ne me souviens plus des détails, mais l'enfant, l'ado, le jeune adulte, pourtant femme, se sentait homme.
N'importe quoi.
Bonjour,
"D'ailleurs d'après la photo le père et la mère sont parfaitement différenciés"
Parce que le monde parfait, serait un monde avec tout le monde pareil... personne qui ne se différencierait ?
Sinon un autre point, vers 12-13 ans... les filles ont tendance à se différencier de manière outrageuse : elles portent des soutiens-gorge, ce que les garçons ne font pas... à quand le port obligatoire de soutien gorge pour les garçons au nom de l'égalité entre les sexes ?
m'enfin,
@+
PS différences ne veut pas dire inégalités, se battre pour l'égalité des droits n'est pas se battre pour "l'uniformité" et l'égalitarisme... ;o)
c'est passionnant ! sans doute déboussolant..;
Effrayant, remplacer le "risque d'orienter" par le non dit....en l'enfant dans tout ça?
@nap, je pense que personne ne veut gommer les différences hommes-femmes ni que nous soyons tous pareils, mais il serait intéressant de laisser chacun inventer sa propre personnalité sans stéréotypes construits.
Oui les femmes portent des soutien-gorge, mais par exemple les hommes n'osent encore pas porter de jupes en Occident: pour quel raison? Voilà un comportement entièrement construit, qui n'est dicté par aucune différence physiologique par exemple. C'est révélateur de voir les blocages qu'il y a sur ce seul vêtement... :)
Je suis bien d'accord avec toi, cette "expérience" est un peu vaine car l'enfant sera un jour sommé de choisir.
En fait on ne devrait pas avoir à faire ça, cacher le sexe de son enfant pour qu'il n'ait pas à subir les désagréments de l'un ou de l'autre, car ces derniers ne devraient pas exister.
Je ne crierai sûrement pas au scandale après cette famille car nombre d'autres parents maltraitent réellement leurs enfants. Ici ces bambins seront en décalage avec la société mais grâce à une prise de conscience.
Je souhaite juste qu'un jour ils ne soient pas confrontés trop durement à la réalité au point de faire voler en éclat les principes posés par leurs parents.
Aujourd'hui j'essaye d'éduquer ma fille sans trop de distinction de couleurs, de jouets, etc... Elle a une poupée mais si j'avais eu un garçon ce jouet serait également présent chez nous.
Ce genre d'expérience montre bien, à travers l'éducation des enfants, que la différence des genres (sociale) est une accentuation de la différence des sexes (biologique). Un film récent Tomboy est excellent sur ce sujet : http://polluxe.wordpress.com/2011/0...
Bonne remarque de Gabrielle sur la jupe : la société a parfaitement accepté que les femmes, par soucis d'égalité, adoptent des vêtements et des comportements masculins, car tout ce qui est associé au masculin est considéré comme supérieur. Par contre l'inverse pose bien évidemment problème sauf en Ecosse.
@ nap
Vouloir qu'il n'y a pas de différenciation entre h et f, ne veut pas dire qu'on veut qu'on soit tous pareils ! Au contraire !
Actuellement les individus sont cloisonnés en deux catégories distinctes qui façonnent leur personnalité et leur comportement.
En supprimant ces catégories (c'est à dire en ne prenant le sexe que pour ce qu'il est : un trait physique et non une composante principale de personnalité), on arriverait à avoir à mon avis un panel plus large de personnalités, pas cloisonnées en deux types... A mon avis, c'est la catégorisation qui créer l'uniformité...
@ polluxe
" que la différence des genres (sociale) est une accentuation de la différence des sexes (biologique)."
Je n'en suis pas du tout sûre...
Pas persuadée que les hommes sont naturellement plus compétitifs ou autres...
En tout cas, je ne pense pas qu'il existe de preuves scientifiques.
Surtout qu'il existe des sociétés où, par exemple, les femmes sont plus autoritaires et plus compétitives que les hommes (ex des Khasi en Inde)...
+1 avec Gabrielle et polluxe : moins tolérable pour un homme d'adopter un comportement féminin que l'inverse, car c'est perçu comme une déchéance et une honte.
Une autre chose qui me gêne dans cette affaire c'est la publication sur internet de la photo des enfants, et de manière plus nette que sur ce site...
Autant l'idée de ne pas orienter l'enfant au sein de la famille et ne pas lui faire endosser un rôle me semble bonne, autant cette démarche particulière me semble peu acceptable.
Cette expérience me rappelle celle des kibboutz . Son objet était différent mais peut être pas tant que ça? On a vite fait machine arrière.
Je ne pensais pas recuillir autant de coms en faveur de l'expérience
antisexisme chez Geary, je l'ai pris dans un article de Cerveau et psycho N° 5
Véronique Robert, mais ça n'a vraiment rien à voir avec DSK ! et je trouve qu'il n'y a pas beaucoup de défoulement contre vous à la différence de ce qu'on lit dans vos propres journeaux.
C'est quand même un sujet compliqué et c'est assez normal qu'il ne fasse pas l'unanimité je suis même assez étonnée du nombre de com positifs que je recueille (même si évidemment mes lectrices sont plus sensibilisées à toutes ces questions que la majorité des gens).
et si l'expérience a été faite avec un enfant différent ce n'était pas du tout la même chose d'autant plus que si je comprends bien c'était même l'inverse : on lui a imposé un sexe
Nap, je ne sais pas mais ce que je veux dire c'est que les parents qui veulent que leur enfant ne se sentent pas contraint d'adopter des comportements sexués devraient commencer par donner l'exemple et s'habiller eux aussi de façon asexué. Ce n'est pas le cas même si ils restent relativement neutre.
Polluxe, je n'ai pas vu ce film qui apparemment traite d'un sujet similaire
Je trouve cette expérience monstrueuse pour tout le monde. Pour l'enfant qui n'est considéré que d'une manière amputé de quelque chose quand on s'adresse à lui puisqu'on ne doit pas lui adressé la parole en tant que fille ou garçon, ce qui fait partie de son identité. On est tous des mammifères humains sexués. Du côté des parents qui doivent avoir une certaine retenu quand il lui parle et donc on ressent un malaise chez eux et chez l'enfant qui ressent une gêne, idem pour l'entourage, et en plus cet enfant vit dans le secret permanent......
Dans ma famille on était trois filles et on a joué à tout ce qu'on voulait, jeux dits de filles ou de garçons, idem pour les habits on était libres. C'est ça ne pas faire de différence et les combattre, même si la société en fait au quotidien.
Depuis quand on fait des expériences sur son propre enfant au lieu de vivre?
@ olympe : je conseille Tomboy pour le sujet, mais pas seulement, c'est aussi un très bon film et la naissance d'un bonne réalisatrice. il est encore à l'affiche là : http://www.telerama.fr/cinema/films...
C'est effectivement interessant comme "experience", mais j'avoue preferer lire les resultats chez les autres que d'experimenter sur mes enfants. Il me semble qu'avoir une identite sexuelle "solide" facilite la vie. L'integration sociale. Les rapports avec les autres. Les rapports avec son corps.
Je suis un peu perplexe aussi car les enfants s'explorent sexuellement tres tot. Je ne sais pas ce que peut donner ce hiatus sur cette partie de leur corps dont ils ont pleinement conscience.
En Inde, j'ai eu l'occasion d'avoir une vraie rencontre avec une eunuque, une pretresse de Khali nommee Bharati (je sais on m'a deja fait la remarque que eunuque c'est masculin mais pour moi, j'ai rencontre une femme. J'avais narre cette rencontre dans mon blog). Ces identites sexuelles brouillees, c'est troublant. Mais il y a ici un vrai mouvement de revendication pour un troisieme sexe, ni homme, ni femme. Et dans le Tamil Nadu, ce troisieme sexe est d'ors et deja reconnu par l'administration.
Je reviens sur cet article qui me travaille, quand meme.
A la maison, j'ai 3 garcons. Je n'ai donc pas de points de comparaison.
J'offre toujours a mes enfants petits des jouets liee a la "sphere domestique" (donc des jouets pour filles, puisqu'on a tendance a offrir aux filles des jouets qui les preparent a leur futur role, et les garcon ont plus souvent droit aux jouets qui font vraiment rever et qui permettent de "s'evader").
A mon dernier, j'ai offert un fer a repasser en plastique qui fait "ssshhhhh" (pour etre exacte, il l'a attrape sur le rayon d'un magasin de jouet depuis sa poussette et s'y est cramponne avec l'energie du desespoir). Ce jouet lui a procure des heures de bonheur. Je n'aurais jamais ose l'acheter a ma fille, si j'en avais eu une. J'aurais eu l'impression de la conditionner.
Chacun de mes fils a eu une poupee. Mais je dois dire qu'aucun des 3 n'a vraiment "accroche". Pas comme au camion de pompier qu'on a aussi.
Vers 18 mois ou 2 ans, ils se saisissent d'une voiture et la poussent en faisant "bbbbrrrr", enfin, ce bruit de moteur que tous les garcons semblement maitriser et que je n'ai jamais su reproduire. J'ai l'impression que c'est entierement spontane. Ce "bbbbrrrrr" me ferait pencher pour l'existence d'une "nature" de petit garcon.
En revanche, c'est un peu dommage, dans les catalogues, les magasins de jouet, ces sections jouets filles, jouets garcons. On devrait melanger, je trouve. Pareil, la librairie a cote de chez moi a une section jeunesse "pour filles" et une "pour garcons". Et la je dois dire, je trouve ca particulierement stupide. D'autant plus que les bouquins de la section garcons sont beaucoup plus excitants (c'est la qu'on retrouve les cherub, les percy jackson, les artemis fowl, les alex rider, les epouvanteurs, pour les maman de jeunes ado!). Du cote des filles, ca semble niais a mourir.
Je me demande souvent quelle mere je serais si j'etais mere de filles. Je suppose que je ne serais pas la meme. Mais jusqu'a quel point ? Une amie me dit que lorsqu'on est mere d'une fille, on a tendance a vouloir qu'elle nous ressemble. L'alterite de nos fils est si evidente, qu'on ne pourrait pretendre a en faire une copie de nous meme et qu'on les eleve plus librement.
Et ce bébé il n'a pas de prénom ? Ou il n'y a que ses parents qui connaissent son prénom et personne d'autre ne peut l'appeler par son prénom ? Ou encore ont ils choisis un prénom neutre pour pousser l'expérience jusqu'au bout ?
http://en.wikipedia.org/wiki/David_...
http://fr.wikipedia.org/wiki/David_...
Lisez et comprenez.
@ Patchouli : "On est tous des mammifères humains sexués"... oui, et alors ? Ce n'est pas parce que les parents ont décidé que ce que Storm a dans la couche ne regardait qu'eux qu'on empêche Storm de regarder ou, j'imagine, toucher son sexe ! On ne lui enlève pas son sexe, pas plus qu'on ne le nie... on évite simplement de lui imposer une identité construite artificiellement autour de ce sexe biologique (le genre)... ça n'a rien à voir, cessez la parano de la castration, svp... supprimer le genre n'est pas supprimer le sexe.
J'ajoute que je ne suis pas tout à fait d'accord sur le problème de l'apparence différenciée des deux parents : qu'eux aient choisi, chacun pour lui-même, un type d'apparence lié à leur sexe biologique n'enlève pas à Storm le droit de faire différemment (on voit notamment qu'un des deux aînés arbore une longue chevelure agrémentée de décorations... échappant aux deux modèles parentaux puisque père et mère portent les cheveux très courts).
Je trouve l'initiative de ce couple ne fera pas avancer la situation des femmes. Ce n'est pas parce qu'un garçon aura des tresses et jouera à la poupée qu'il sera plus ouvert. Il serait préférable de lui enseigner à passer l'aspirateur. Et si, ma foi, c'est une fille, ses parents feraient bien de lui apprendre à faire une vidange ou du bricolage pour lui apprendre à avoir confiance en elle et en ses capacités.
Je suis totalement contre. Une fille est une fille, un garçon un garçon. Ce n'est pas en voulant desexualiser les gens qu'on va faire progresser les choses. Une femme doit s'affirmer en tant que femme et non en tant qu'individu standardisé. Et si la présidente d'une multinationale veut s'habiller en Barbie, très bien, tant mieux pour elle. Je trouve le comportement de ce coupe ridicule, voire grotesque. Comme dit un retardataire au dessus, ils feraient mieux d'apprendre à leur garçons à assumer leur part des tâches ménagères et à respecter leurs futures compagnes que de se servir de leurs gosses comme cobayes à leurs lubies.
Et sans vouloir te vexer (on peut en discuter) je m'étonne que tu relayes ce genre de truc. Ce n'est pas ce genre d'expérience maboule qui va changer le monde, bien au contraire
Si on commençait par ne pas appeler ça une expérience mais une manière de vivre (ce qui est la réalité, il n'y a pas de blouse blanche autour du gosse, ni de caméra), ça choquerait sans doute moins de monde. Alors que tout parait justifié si on invoque une religion ou une tradition, quand quelqu'un veut vivre librement et selon ses convictions, c'est un fou dangereux, un "maboul" qui maltraite ses gosses.
Cette famille n'est pas là pour changer le monde ou même pour faire avancer le féminisme. Même si j'ai dans l'idée que cette famille ne répartie pas les tâches ménagères en fonction du sexe. Il s'agit juste de parents qui tentent d’empêcher la société de s'immiscer dans les couches de leur bébé.
Eh bien ! Que voici une joyeuse perspective ! La société serait donc à ce point nocive qu'il faudrait à tout pris la repousser, se prémunir contre elle, la tenir à l'écart (et de fait, s'en tenir à l'écart) comme un mal ?
N'en déplaise aux Professeur Nimbus de la vie sociale, je pense qu'il est plus facile de nier totalement le caractère sexué des individus, que d'apprendre à appréhender l'Autre de façon intelligente, y compris dans sa dimension genrée.
On m'a toujours dit que j'étais une fille, on m'a toujours laissé faire du bricolage, jouer avec mes cousins, lesquels m'ont toujours acceptée .... C'était donc si expérimental que ça ?!
Et sans vouloir te vexer (on peut en discuter) je m'étonne que tu relayes ce genre de truc. Ce n'est pas ce genre d'expérience maboule qui va changer le monde, bien au contraire