Olympe et le plafond de verre

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Recherche - talons

dimanche 30 août 2015

Les règles : un sujet tabou ?

Je suis un peu agacée de lire à tout bout de champ que les règles sont un sujet tabou, sous entendu "Il n'y a que nous qui osons vous en parler vraiment".

En réalité, vous l'avez probablement remarqué autant que moi, le sujet des règles marche bien sur le web. Les articles qui en parlent doivent certainement faire beaucoup de clics, mais, la vraie raison est que les produits d'hygiène féminine représentent un enjeu économique de 423 millions d'Euros

D'où l'intérêt du sujet ! D'autant plus que c'est un marché qui perd mécaniquement chaque année des consommatrices en raison du vieillissement de la population. Fort heureusement pour les marques, le marché de l'incontinence prend le relais, mais c'est un autre sujet.

Parmi les stratégies marketing il y a le développement du protège slip, qui s'utilise hors périodes de règles et surtout la communication en direction des très jeunes filles, communication qui passe par les réseaux sociaux et des campagnes qui essaient d'être virales. D'autant plus que, je l'ai appris en écrivant ce billet, "les plus jeunes consomment davantage de serviettes “maxi” pour s’assurer d’être bien protégées. Cette génération n’a pas connu les inconvénients des serviettes épaisses et le confort apporté par les serviettes ultra-fines. Il faut donc les rassurer sur le fait qu’elles sont bien protégées avec des serviettes fines".

C'est bien à elles que s'adresse Always, avec ses super vidéos sur ce que signifie être une fille. Il n'y est pas question de produits, il faut juste que les consommatrices entendent et retiennent le nom de la marque. On en redemande , et elles ont réellement bien buzzé.

Idem pour celle-ci sur une jeune fille qui fête ses premières règles ou découvre le sujet en colonie de vacances (2eme vidéo du même article).

Outre la concurrence que se font entre elles les marques, il y a la concurrence que l'on pourrait qualifier d'alternative. En effet, les femmes peuvent adopter d'autres solutions .

La coupe menstruelle,

Peu d'inconvénients, peu chère elle a pourtant du mal à s'imposer. Rue89 s'était demandé pourquoi elle n'était pas vendue en supermarché. Concurrence trop vive, vu que son prix est dérisoire comparé à ce que coutent tampons et serviettes ?

Le free flow instinct

ll existe un mouvement pour la suppression de toute protection et le contrôle du flux sanguin par la femme. Ca semble quand même assez difficile à gérer mais je suis toute prête à croire que c'est possible. Ce qui me frappe c'est que l'on a pas tardé à voir des articles pseudoscientifiques expliquer combien cela pouvait être grave. Grave parce qu'il s'agirait d'une contrainte supplémentaire pour les femmes (argument ressorti chaque fois que des femmes veulent se débrouiller seules) et surtout ce serait dangereux !

La suppression des règles

Rien de plus facile de nos jours, avec un DIU (dispositif intra utérien), un implant ou en adaptant la prise de pilule. Mais là encore les articles sur le sujet nous mettent en garde contre les risques de cancer et de thrombose qui en découleraient. Une gynécologue a pris sa plume pour rétablir la vérité, ce n'est pas dangereux.

A mon avis le problème vient aussi de la façon dont les choses sont présentées. Quand un article est titré "Elles arrêtent leurs règles pour améliorer leur vie professionnelle" il sous entend une sorte d'incompatibilité entre les 2. D'un coté le biologique (fatalité !) et de l'autre la vie professionnelle. Alors qu'il n'y a en réalité aucun antagonisme. Avoir ses règles n'empêche pas la vie professionnelle, mais avoir envie de vivre plus confortablement cette période est un souhait facile à satisfaire, qui ne mérite guère plus d'attention que vouloir prendre un café pour être mieux réveillé, prendre un aspirine parce qu'on a un léger mal de tête ou acheter des pantalons en lycra parce qu'ils permettent d'être plus libre dans ses mouvements.

Des vidéos virales et commerciales ?

La plupart des vidéos ou articles sur le sujet insistent sur le fait que les règles sont un tabou dont on ne parle pas, mais que "ce n'est pas sale" et qu'il faut briser ce tabou.

Une campagne (vidéo) de l'association PlanUK proposant de poster sur twitter une photo de soi avec un tampon avec #justatampon. Il s'agissait de montrer que "c'est un produit du quotidien banal" mais surtout d'envoyer un texto à 3£. L'argent récolté devant servir à l'achat de serviettes hygiéniques en Ouganda.

Une vidéo virale "Quand les hommes rencontrent un tampon. Pour briser le tabou des règles". Des hommes sont censés essayer de comprendre pour la première fois de leur vie comment fonctionne un tampon à applicateur. Je ne sais pas où ils les ont trouvés mais ces hommes ne sont jamais entrés dans la salle de bain d'un appartement ou vit une femme. Ils n'ont pas de soeurs, de mères ou d'amies ? Je ferai bien l'hypothèse qu'il s'agit plutôt d'une pub déguisée pour montrer les nouveaux applicateurs en plastique et leur capacité d'absorption encore plus performante (oh my God ! comme ils disent tous). Car si vous avez lu les premiers articles que j'ai mis en liens vous avez compris que le remplacement des applicateurs en carton fait partie des stratégies marketing.

Les règles sont elles encore un sujet tabou ?

Montrer les fluides corporelles ?

Certes on peut reprocher aux campagnes de publicité pour les protections hygiéniques de préférer filmer des liquides bleuatres plutôt que du sang, mais il est bien rare que les fluides corporelles, quels qu'ils soient, soient montrés. Avez vous déja vu des filets de morves dans les pubs pour des mouchoirs ? des préservatifs pleins ? Quand aux déodorants il y a longtemps qu'ils ne montrent plus les auréoles sous les aisselles.

Je ne suis pas sûre que le traitement des règles soit très différent de ce point de vue.

Vous pouvez cependant lire ce billet d'une artiste qui a réalisé des photos de taches de sang sur ses vêtements Elle a constaté que les gens" sont outrés quand quelqu'un parle ouvertement de saignements provenant d'une partie de notre anatomie censée nous appartenir" alors que, d'après elle "La même comparaison peut être faite entre les excréments et l'urine, à la seule différence que ces deux substances n'ont pas la même influence négative sur nos vies sexuelles que les règles. On ne nous dit pas qu'on est malade. On ne nous dit pas qu'on est sale. Ça ne nous empêche pas de sortir de chez nous, d'aller à l'école ou de nous rendre dans notre lieu de culte. Ces excrétions ne nous remplissent pas de honte ou de peur à chaque fois que nous nous levons de notre chaise en nous demandant si ça fuit, et si c'est le cas, comment les personnes aux alentours nous percevront." Son argument est tout à fait fallacieux, puisque les adultes en bonne santé ne craignent habituellement pas en se levant d'une chaise de l'avoir tachée d'urine ou de selles et si c'est le cas je doute qu'ils ne s'en inquiètent pas.

Mais il est vrai que la peur d'une fuite et d'une tache de sang sur ses vêtements est beaucoup plus stressante que le non évènement qu'elle représente en réalité.

Les règles preuves d'impureté ?

Une autre artiste a réalisé des photos qui reprennent des expressions utilisées pour désigner les règles. (C'est de là que vient celle qui illustre ce billet). Voici ce qu'elle en dit "les règles sont aujourd'hui un espace très secret dans lequel peuvent se développer des angoisses et des difficultés. L'origine de cette problématique est largement liée aux aux lois religieuses. Dans l’Ancien Testament, le Lévitique pose la loi de l’impureté féminine. La femme réglée doit être mise à l’écart et ne doit souiller ni l’homme, ni son environnement. Ce texte fait partie des bases de notre civilisation.".

L'idée que nous pouvons faire tourner une mayonnaise stagne peut être encore dans notre inconscient collectif, comme le prouvait en 2010 ce billet, d'une française qui s'était demandé si elle pouvait entrer dans un temple interdit aux femmes ayant leurs menstrues au motif qu'elles sont impures.

Les règles preuves de notre fragilité ?

Et même si aujourd'hui les jeunes filles sont correctement informées, qu'on ne les empêche plus de prendre une douche, d'aller à la piscine ou de faire une mayonnaise, le discours dominant dans les médias, celui auquel il faut prêter attention est celui qui tend, justement, à présenter les règles comme un problème général des femmes qu'il faudrait mieux prendre en compte.

2 choses invitent à la méfiance :

1/ pour la plupart des femmes, et le plus souvent (car cela peut varier au cours d'une vie) il n'y a pas de problème. Elles gèrent les désagréments et cela ne les limite en rien. Exit le discours qui tend à protéger les femmes contre leurs sautes d'humeur ou leur état de faiblesse périodique. Nous ne sommes pas de petites choses fragiles parceque nous perdons ainsi du sang.

Je remets d'ailleurs le lien vers ce billet (en anglais) qui explique que si les hommes avaient leurs règles, mais pas les femmes, on ne manquerait pas de considérer cela comme une preuve qu'ils peuvent seuls exercer certaines fonctions. Comment en effet pouvoir être soldat, politicien, dirigeant sans être habitué à verser son sang tous les mois, sans avoir prouvé que l'on était capable de résister à cette blessure majeure ? Ce serait également une preuve de pureté puisqu'ainsi le sang est renouvellé régulièrement, et on se demanderait même comment avoir le sens de l'espace, du temps et des mathématiques sans ce don qui permet de connaitre le rythme de l'Univers.

2/ les vraies souffrances, celles qui méritent d'être prise en charge, et pour commencer d'être prises en considération, sont noyées dans le magma "des trucs de femmes", des "c'est normal d'avoir mal ç'est le lot de toutes les femmes" etc. C'est ainsi que l'on commence tout juste à entendre parler d'une maladie difficile comme l'endométriose (mais il y en a d'autres) qui semblait se réduire il y a encore peu à des règles plus abondantes et longues et des douleurs plus importantes. Je vous conseille le billet de Chouyo sur ce sujet.

Ce n'est pas non plus une raison pour taxer plus

Pour finir, sachez qu'il existe un mouvement pour demander que ces produits soient taxés comme des produits de première nécessité (ce qu'ils sont en effet)

La pétition est ici. Cette campagne est internationale et le Canada a déja modifié les taxes en ce sens, l'Australie devrait le faire bientôt.

mardi 18 novembre 2014

Monotonie vestimentaire

Les Nouvelles News reviennent sur ce présentateur Australien qui a porté le même costume (enfin on espère qu'il en avait au moins deux identiques) à l'antenne pendant 1 an sans susciter la moindre remarque. Il voulait ainsi montrer, et ce fut probant, qu'à la différence de ses consœurs dont les tenues ou les coiffures étaient sans cesse commentées, il n'était jugé que sur son travail.

On peut mettre cette histoire en parallèle avec les récents propos du patron de Facebook expliquant son éternelle tenue jean, t-shirt gris et sweat «Je veux simplifier ma vie afin d’avoir le moins de décisions possibles à prendre en dehors de mon service à la communauté». J'aime assez l'analyse de Slate sur ces propos.

On se demande bien pourquoi les femmes ne font pas la même chose, c'est à dire adopter une tenue neutre pour aller au travail, et s'y tenir. Cela leur éviterait de subir des commentaires et leur épargnerait le soupçon de futilité, puisque pendant qu'elles choisissent le foulard qui ira bien, Mark Zuckerberg est probablement déjà en train de changer le monde.

Oui, mais non. ça ne marcherait pas de toute façon.

1ere raison : les femmes ne peuvent pas impunément se comporter comme les hommes

C'est vrai dan tous les domaines, j'en ai souvent parlé ici, quand un homme tape du poing sur la table on dit qu'il fait preuve d'autorité, si c'est une femme qu'elle perd les nerfs, quand un homme montre une ambition c'est bien légitime une femme est arrogante etc etc.

Alors une femme qui s'habillerait habituellement d'une tenue masculine comme un costume sombre avec cravate, ou d'un jean et t-shirt gris n'échapperait certainement pas aux commentaires sur ses vêtements, et ce ne serait pas à son avantage. Elle apparaitrait comme peu féminine, rigoriste ou au contraire négligée. On se souvient d'ailleurs qu'il n'y a pas si longtemps que c'est autorisé.

Un bon exemple est celui d'Angela Merkel qui a habilement résolu la question en portant quelque chose qui ressemble à un uniforme masculin : pantalon veste mais sans cravate (faut pas exagérer quand même, la cravate est une représentation trop phallique) et en y mettant de la couleur.

Eh bien ce choix fait régulièrement l'objet d'articles dans la presse allemande.


veste_merkel.JPG

Et cela fait, en principe, partie des compétences des femmes que de savoir s'habiller et se coiffer, dans le style adapté aux circonstances. Comme pour les hommes les codes existent, on ne s'habille pas de la même façon si on travaille dans un ministère, dans la pub ou dans une usine, mais ils sont infiniment plus complexes. Tout écart est largement interrogé voire sanctionné : que l'on pense à la robe de Cécile Dufflot ou à la coiffure de NKM .


2eme raison : beaucoup de femmes y tiennent

Les petites filles et les petits garçons n'apprennent pas les mêmes comportements vestimentaires. S'habiller selon les règles de son groupe est un élément de socialisation et nous trouvons du plaisir à partager avec nos pairs des jeux, des conseils, des barrettes ou des billes, nous aimons aussi nous comparer avec eux.p

A l'âge adulte beaucoup de femmes continuent à apprécier les activités qui consistent à soigner son apparence, à jouer avec des vêtements pour affirmer , ou cacher, une personnalité, à essayer de nouvelles coupes ou de nouvelles couleurs.

Pour d'autres c'est une corvée, ou cela les indiffère

3eme raison : c'est une façon de revendiquer sa différence

Les femmes, et c'est très visible chez les femmes politiques, portent de plus en plus des tenues féminines : c'est à dire colorées, avec des chaussures à talons, des styles et des coupes variées. Dans les années 70/80 elles semblaient plutôt vouloir se fondre dans la masse

On pourrait y voir l'équivalent de l'exigence de féminisation des titres et du vocabulaire : la demande d'être reconnue dans ce qu'elles sont, c'est à dire pas des hommes.

Et ça c'est un enjeu de taille.

mardi 25 février 2014

Enseigne-t-on le genre à l'école ?

ça ne vous aura pas échappé, désormais vos enfants apprennent le genre à l'école si vous êtes dans l'une des 10 Académies tests. Du moins, c'est ce que vous avez lu et entendu partout même si, après avoir pourtant essayé de vous renseigner, vous n'avez qu'une vague idée de ce que cela peut signifier.

Sur un sujet aussi sensible puisqu'il concerne nos enfants il est facile de construire des amalgames effrayants et des raisonnements spécieux.

Tout est sur le site des ABCD de l'égalité, qui pêche plutôt par trop d'informations que pas assez. Et vous le savez, trop d'infos tue l'infos.

Les ABCD de l'égalité

Les objectifs

Comme vous pouvez le noter d'emblée, dans "ABCD de l'égalité", qui est un site très officiel de l'éducation nationale, il y a le mot "égalité" . C'est parfaitement clair et bien indiqué , il s'agit d'enseigner l'égalité filles/garçons . Car, je cite, "L’École de la république a trois missions : instruire les enfants, préparer leur insertion professionnelle et leur transmettre les valeurs de la République. Au cœur de ces valeurs figure l’égalité."

Cette mission est inscrite dans la loi depuis 1989, mais jusqu'à une date récente elle avait mobilisé peu de monde.

Le site précise ensuite que "en améliorant l'enseignement à l'égalité garçons-filles, le ministère poursuit plusieurs objectifs :

- Renforcer l'éducation au respect mutuel entre les filles et les garçons

- Lutter contre les stéréotypes, et donc contre toutes les discriminations

- Œuvrer pour la mixité des filières de formation et en faveur de l'égalité professionnelle"

Compte tenu des polémiques liées à ce sujet, je suppose que chaque mot a été pesé. On trouve pourtant, à mon avis, dans ces 3 lignes, les prémisses de possibles confusions.

L'égalité passe par le respect de l'autre. Difficile d'être contre. Tout comme on ne voit pas trop qui pourrait se déclarer opposé à l'égalité professionnelle et même à la mixité des filières de formation.

Il faut lutter contre les stéréotypes, c'est évident, et c'est ce que j'essaye de faire ici depuis que je tiens ce blog. L'égalité entre les hommes et les femmes passe forcément par la déconstruction des stéréotypes qui nous enferment dans des rôles socialement (et non biologiquement) déterminés.

La suite "et donc lutter contre les discriminations" est logique pour toute personne qui s'est intéressée de façon un peu approfondie au sujet ; qui démonte les stéréotypes démonte les mécanismes des discriminations, de toutes les discriminations.

On sait aussi que la façon dont les genres sont stéréotypés abouti à la vision d'hommes et de femmes supposés avoir certaines caractéristiques (hommes forts, courageux, actifs, poilus...., femmes fragiles, sensibles, jolies etc) et que toute personne qui s'en éloigne de façon trop marquée se retrouve dans la catégorie des exclus. C'est le cas notamment des personnes homosexuelles.

Mais il existe de multiples autres discriminations, celles qui sont liées à l'origine, à la couleur de la peau, au poids, au handicap etc etc et il est vrai qu'apprendre aux enfants à réfléchir à ce que sont les stéréotypes c'est leur donner des outils pour comprendre toutes les discriminations. Personnellement je n'aurais pourtant pas mis là cette partie de phrase. C'est un débat récurrent, qui revient souvent dans les tables rondes auxquelles il m'arrive de participer : les femmes ne sont pas une catégorie sociale, elles sont la moitié de l'humanité dans TOUTES les sociétés et le sujet de l'égalité hommes/femmes ne peut pas être traité comme d'autres discriminations, même si les outils pour comprendre peuvent être les mêmes.

Les outils, la pédagogie

On trouve sur le site 3 pages, destinées à procurer aux enseignants des outils pour mettre en oeuvre l'égalité filles/garçons dans leur classe

1/ Outils de formation.

Une page avec des vidéos d'universitaires, qui expliquent comment les enfants forgent leur personnalité ou qui rendent compte d'expériences pédagogiques. Si vous n'en regardez qu'une, car au total il y a plusieurs heures de vidéo, je vous conseille celle de Véronique Rouyer qui fait un tour d'horizon très complet.
Vous noterez qu'il n'y a que des femmes, ce qui a donné lieu à des reproches ironiques. Mais c'est que ces sujets n'intéressent pas encore beaucoup les chercheurs hommes, car ils n'en voient pas l'intérêt et surtout ils apparaissent encore comme des sujets de femmes, pour ne pas dire de bonnes femmes. Pas avec ça qu'on risque de décrocher un Prix Nobel

2/ Outils pédagogiques

Il s'agit d'outils pédagogiques que les enseignants peuvent utiliser dans leur classe. Il y des livrets tout prêts et surtout des séquences pédagogiques.
Vous pouvez par exemple regarder celle-ci destinée aux enfants de maternelle et construite autour d'une vidéo de Babar.

Voici aussi la fameuse fiche, qui a tellement scandalisée Eric Zemmour, avec le portrait de Louis XIV.

3/ Ressources documentaires

1 page avec tout, ou presque : des textes officiels, des rapports officiels, des études universitaires.
Si j'avais le temps j'aurais rien qu'en reprenant cette page de quoi remplir mon blog pendant toute 1 année (au moins). ça mériterait probablement d'être mieux mis en valeur et mieux classé mais ça existe, et c'est, je le rappelle, destiné aux enseignants.

Les amalgames

Il importe de distinguer plusieurs démarches, qui ont évidemment des liens forts entre elles puisqu'elles concernent le sexe, le genre et l'éducation mais qui permettent, lorsqu'on les mélange, des raisonnements de mauvaise foi, et propres à effrayer n'importe quel parent.

Le meilleur exemple en est celui du livre "Tous à poil" brandi par Jean-François Copé comme la démonstration d'une dérive intolérable.

Sa démarche est celle-ci (en gros) :

- l'éducation à l'égalité c'est l'introduction de la théorie du genre à l'école

- la théorie du genre c'est apprendre à nos enfants que les filles et les garçons c'est pareil

- si les filles et les garçons c'est pareil les garçons vont mettre des jupes, et les filles des pantalons, et jouer à la poupée

- si les garçons mettent des jupes ils vont devenir homosexuels

- d'autant plus qu'on va leur expliquer que la sexualité débridée c'est bien

- tout ça c'est la faute à mai 68

- on se demande d'ailleurs si cela n'est pas promu par une bande de p.....

- la preuve !!

Je caricature à peine.

Rappelons donc que :

L'éducation à l'égalité ce n'est pas l'éducation sexuelle.

Celle-ci existe depuis bien plus longtemps à l'école. Elle vise tout à la fois à apporter aux élèves des connaissances scientifiques et biologiques, à prévenir les risques santé liés à la sexualité, à favoriser des comportements responsables et civiques, à lutter contre les comportements sexistes, homophobes ou violents.

Ce n'est pas d'aujourd'hui que l'école est chargé d'enseigner le respect et la non discrimination.

Ce qui est nouveau c'est donner des outils aux enseignants pour le faire sur ce thème.

Ce n'est pas parce que les garçons jouent à la poupée ou les filles au foot qu'ils deviennent homosexuels. Si c'est cela qui vous fait peur.

Ce qui est nouveau c'est qu'un enfant puissent se comporter comme il en a envie, sans se sentir jugé ou rejeté et qu'il porte un autre regard sur ceux qui ne sont pas comme lui.

L'école n'a pas vocation à faire du prosélytisme envers une quelconque situation familiale

Elle ne le fait pas. Elle accueille tous les enfants, quel que soit le statut ou le genre de leurs parents. Les plus de 50 ans se rappellent peut être comme il était difficile d'être enfant de divorcés, ou pire, de "fille-mère"

La partie immergée de l'iceberg ?

Pour finir, mon interrogation personnelle porte sur autre chose.
Evidemment je suis favorable à cette dynamique crée par les ABCD de l'égalité .

Je me demande quand même si on ne s'intéresse pas surtout à la partie visible de l'iceberg. Les études sur le genre montrent, et c'est bien expliqué dans la conférence de Véronique Rouyer, que si les enfants ne traitent pas les filles et les garçons de la même façon, n'ont pas les mêmes comportements dans la cour de récréation ou face aux maths c'est que l'ensemble de la société se comporte différemment avec eux.

Dès l'âge de 2 ans ils ont intégré qu'il y a avait des personnes de 2 sexes et connaissent rapidement le leur. Même ceux qui, n'ayant pas de frères et soeurs, ou n'ayant pas lu "Tous à poil " n'ont jamais vu d'autres organes génitaux que les leurs. Ils se conduisent conformément à ce qui est attendu d'eux par leur entourage, et conformément à ce qu'ils voient dans la rue ou à la télé.

Les amener à réfléchir aux stéréotypes qu'ils véhiculent est intéressant.

L'essentiel à mon avis est ailleurs, il réside dans la façon dont les enseignants leur parlent et agissent avec eux. Il y a de la documentation là dessus dans les ABCD et de formations prévues pour les enseignants. Les parents aussi peuvent s'en imprégner, parceque, aussi attentif qu'on soit, on n'est jamais neutre .

Là dessus je vous conseille cet article déja ancien (2008) mais très clair à propos d'une étude menée dans une école maternelle Suédoise

mercredi 22 janvier 2014

un petit pas ....tapon

Je fais régulièrement des billets à propos des chaussures, des talons et de la façon très agaçante dont on a pris l'habitude d'ériger l'escarpin à talon en logo de la féminité.

Mais des évènements récents feront peut être évoluer les choses puisqu'il apparait que les hommes peuvent aussi être reconnus à leur chaussures.

Démonstration

Savez vous quel homme politique connu est représenté par ces chaussures ?
Oui, vous avez trouvé bien sûr.

Et maintenant, pouvez vous dire quelle femme politique est évoquée sur la couverture de ce magazine ?

Impossible de le savoir si vous ne lisez pas les Nouvelles news.

lundi 8 juillet 2013

Surf en talons aiguilles

Les Nouvelles news (édition abonnés) et arrêt sur images présentent un clip sexiste censé promouvoir un championnat féminin de surf : une vidéo de 1,47mn sans une seule image de vague.

Je trouve que les critiques, en fin de l'article d'ASI, à propos d'une championne qui a déjà posée nue et donc cautionnerait le sexisme dans ce sport ne sont pas justes. Après avoir gagné de nombreux championnat elle a probablement envie qu'on parle d'elle. Est-ce sa faute si cela semble être la seule solution ? Elle n'est pas la première.

Il y a une autre vidéo de surf féminin qui circule sur le web. Des surfeuses russes sur une plage de Bali. Et si cette vidéo a été reprises de nombreuses fois c'est que les jeunes femmes portent des chaussures à talons aiguilles. Exploit donc ! Si vous me lisez régulièrement vous savez ce que je pense des sportives en chaussures à talons et du fait de résumer la féminité à une paire de chaussures.Pour ce que j'en sais la performance en surf est liée à la hauteur de la vague et au temps passé debout sur la planche, pas aux chaussures. Je dirais même que c'est stupide de rajouter une difficulté là où il y en a déjà assez, et de plus une difficulté futile qui ne vous fera jamais entrer dans la cour des grands. Mais une fois de plus, sans talons aiguilles cette vidéo n'aurait pas buzzé du tout quelles que soient les qualités sportives de ces jeunes femmes.

Mais une chose m'intrigue.

Cette vidéos est tantôt montrée sans grands commentaires, juste pour, au mieux, admirer l'exploit au pire pour la plastique des sportives. C'est le cas pour l'express, pour ELLE, pour le Huffington (qui est le seul à donner la source, les autres pillent allègrement le net ou se copient entre eux comme d'habitude) pour Morandini. Il semblerait que la vidéo d'origine soit celle- ci (?) et, d'après google translate, il n'est question que de course "sur les talons".

Mais d'autres sites apportent une autre explication . C'est le cas du Figaro Madame, et Terra Femina qui évoquent l'idée que cet évènement pourrait être une réponse aux propos sexistes de Jeff Clark , directeur de la compétition de Maverick, événement international de surf, qui avait déclaré n'être pas prêt à accueillir des surfeuses. Les vagues du lieu, situé en Californie, étant réputées pour leur dangerosité, les femmes ne pourraient selon lui pas y participer. Propos qui ont fait réagir des surfeuses de renom.

L'action des surfeuses russes seraient une réponse à ces propos sexistes.

Mais d'où vient cette information ? Mystère et boule de gomme.

Dans tous les cas, il y a des journaux qui n'ont pas fait correctement leur travail. Car de 2 choses l'une, soit cette opération est une action anti sexiste et il fallait le dire, soit cela n'a rien à voir et il ne fallait pas extrapoler à partir de rien.

Alors ?

Une chose est certaine on trouve de moins en moins de différences entre les articles publiés par des journaux, qui sont censés vérifier leurs informations, et de simples blogs qui n'ont pas eux ces possibilité de vérification ou ne peuvent pas lire dans la langue d'origine des sites étrangers.

Sinon,

si vous me lisiez à partir de google reader vous avez du trouver un autre lecteur de flux (à voir les bons conseils de Nicolas sur le sujet, que j'ai tous suivis). Vous pouvez vous abonner sur ma page facebook, elle me sert quasi exclusivement à mettre les nouveaux billets. Très exceptionnellement j'y mets d'autres liens qui me paraissent pertinents et n'ont pas encore beaucoup buzzés.

samedi 9 février 2013

Les gnanganteries de Marie-Claire

Marie-Claire (le magazine) a trouvé 8 hommes célèbres pour s'engager contre le sexisme.

Il semblerait que de nos jours lutter contre le sexisme signifie : 1/ s'indigner de constater qu'existent encore des inégalités importantes 2/ marchez aux cotés des femmes dans la lutte contre les inégalités et pour cela chausser des talons "symboles de l'ultra féminité" (c'est la directrice de la rédaction qui le dit)

Le tout sponsorisé par Sarenza comme il se doit (Sarenza, la marque qui a organisé à plusieurs reprises une course en escarpins)

Je dois dire que tout cela m'agace vraiment.

Parcequ'une fois de plus symboliser les femmes par des chaussures à talons aiguilles c'est les réduire à pas grand chose : les confondre avec un objet, insister sur l'esthétique attendue de leur silhouette, s'intéresser à leurs pieds plutôt que leurs têtes. Remarquons aussi que c'est valoriser quelque chose qui limite leurs mouvements.

Parceque c'est un peu facile, et décevant de la part d'un magazine qui s'est toujours voulu engagé dans les combats féministes. Encore une dégoulinade de bons sentiments, mais si les bons sentiments suffisaient à changer le monde ça se saurait.

Vous allez me dire que c'est une bonne chose que des hommes disent haut et fort qu'ils ne sont pas d'accord avec ces inégalités, qu'ils sont prêts à faire quelque chose. C'est vrai, d'autant plus que nous avons eu l'occasion ces dernières semaines d'entendre des propos bien machos, notamment de la part de certains homme politiques.

Mais je doute qu'en mettant des talons le temps d'une photo un homme puisse changer sa vision du monde (même si certains ont remarqué que c'était difficile de se déplacer avec).

Demandons leur plutôt ce que ça fait d'être un homme, de relire les contes de leurs enfance ou de regarder la télé en pointant ce qu'ils y ont appris du masculin et du féminin, de faire attention à ce que leurs enfants lisent, de chronométrer les temps de paroles de chacun en réunion etc...

Bref, de faire des choses un peu plus engageantes que poser avec des escarpins rouges.

mardi 15 janvier 2013

20 chaussures pour symboliser la féminité

Comment symboliser la féminité ou la masculinité ?

Pour la masculinité je ne sais pas. Je n'arrive pas à trouver d'images sur google. Une cravate ? une moustache ? des poings ? le plus fréquent est peut être un chapeau (haut de forme ou casquette).

Pour la féminité par contre quelques accessoires suffisent à la suggérer. Preuve, s'il en était besoin, qu'une composante de cette notion est éminemment sociale.

Ce sont :

- des couettes

- du rouge à lèvre

- des ongles vernis

- et, gagnantes incontestables de la représentation des femmes, des chaussures, de préférence avec de hauts talons.

Voici donc quelques exemples

pour le sport

j'ai déja montré de nombreuses affiches de sports féminins. Les chaussures y ont une place de choix alors qu'il s'agit justement d'une activité pour laquelle les talons ne sont pas adaptés.

J'en ai dégoté de nouvelles

et j'aime beaucoup celle-ci même si ce n'est pas une tenue confortable pour courir

pour des salons, forums des métiers destinés aux jeunes filles

observons que les talons ont été rabotés.

L'équivalent masculin n'existe pas car on n'a jamais vu un forum pour inciter les jeunes garçons à embrasser des métiers traditionnellement féminins

pour parler des petites filles

(c'est en lisant maman travaille que j'ai eu l'idée de ce billet)

on remarquera que le pendant 'élever un garçon" c'est ça

pour indiquer les toilettes

mais il existe aussi des cryptogrammes avec des chaussures hommes


pour inviter à l'érotisme ?

je n'ai trouvé qu'une affiche avec une chaussure, les autres sont beaucoup plus hard. Notons qu'il s'agit d'un festival spécial "féminité"

J'ai aussi trouvé ça, pour ceux qui choisiraient une femme selon la joliesse de ses pieds ou la marque de ses chaussures. Ou pour ceux qui se prennent pour le Prince charmant et recherchent Cendrillon ?

Et puis il y a les spectacles

j'avais relevé cette affiche à l'époque où elle était dans le métro

cette chanteuse, actrice qui pense que cela suffira à la définir, alors que justement ça ne nous dit rien sur elle

on peut constater que les seuls termes "talons aiguilles" suffisent à expliquer qu'il s'agit de femmes,

remarquez que ce n'est pas le cas du terme crampons et que la seule mention "crampons" ne suffirait pas à nous indiquer de quoi il retourne.

Talons aiguille seul fonctionne par contre parfaitement

d'autres affiches car c'est un thème vraiment très utilisé

et rien de plus simple pour évoquer un fonctionnaire le jour qui devient meneuse de revue le soir

mardi 8 mai 2012

Jupes et pantalons . Guichet Montparnasse

Au guichet Montparnasse, les jeudis et samedi jusqu'au 16 juins la Compagnie De l'Art dans l'Air présente un spectacle Jupes et pantalons.

J'irai mais pas avant la mi juin, je ne sais donc pas ce que ça vaut mais le pitsch est succinct mais allégeant." ">Une femme retrace l'histoire du mouvement des femmes des années 70. Avec passion, mais aussi avec humour, elle évoque ces moments exaltants de lutte..."

jupes_et_pantalons.JPG

dimanche 13 novembre 2011

10 affiches pour prouver qu'on peut faire du sport et rester féminine

Comme vous avez pu le remarquer, je suis en ce moment particulièrement intéressées par le décryptage des attitudes corporelles. Aujourd’hui je me suis amusée à rechercher des affiches évoquant le sport féminin. Affiches contre lesquelles mes amies blogueuses spécialistes du sujet pestent régulièrement .

L'immense majorité de ces affiches ont un but inavoué : rassurer ! Rassurer les femmes, leur entourage, les parents. Les rassurer sur le fait que, quel que soit le sport pratiqué, elles ne perdront pas leur féminité. Plus les sports sont connotés masculins (foot, rugby) plus cela semble indispensable.

Plusieurs techniques pour cela.

La première, la plus fréquente peut être, consiste à utiliser ce qui est aujourd'hui (et ne me demandez pas pourquoi) l'un des archétype de la féminité : le talon aiguille. En gros le message est le suivant "talons aiguilles et chaussures de sports sont compatibles ; l'un n'empêche pas l'autre".

Vous pourrez remarquez que la chaussure suffit à évoquer l'idée de femme, ces affiches ne montrent pas, hormis 2, des visages de sportives et à peine leur corps.

On peut le voir sur des affiches de Trifouillis-les- oies, mais aussi celles de la Mairie de Paris ou pour un mondial.

Et ce n'est pas de l'histoire ancienne, parmi ces affiches plusieurs sont de cette année

N°1 :


N°2 :

N°3 :

N°4 :

N°5 :

N°6 :

N°7 :

N°8 :

N°9 :

N°10 :

et une onzième, parcece que ce serait dommage de ne pas vous en faire profiter

Prochain billet : des affiches pour prouver qu'on peut rester séduisante malgré le sport.

Remarquez il y a pire, je n'ai pas réussi à trouver une seule image pronant la danse pour les garçons.

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dimanche 23 octobre 2011

Billet de week end 21

- à Ottawa la vidéo d'une femme qui a accouché en direct sur le net. Ne ratez pas le moment où le bébé sort !

- un blog à découvrir, ne serait ce que pour son titre "Poulet rotique"

- un photographe a pris au pied de la lettre le nom de stations de métro. Poétique ...

- sexisme en politique. un documentaire à voir sur LCP

- desphotos anciennes de travaux ménagers

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